Bugnard se rend à Sölden sans pression

| sam, 15. oct. 2016

Pierre Bugnard participera, le 23 octobre, à son premier départ de Coupe du monde. Le Charmeysan sera dans le portillon du slalom géant de Sölden. Une consécration qui récompense l’excellente préparation  du membre du cadre C.

PAR VALENTIN CASTELLA

Le 23 octobre, Pierre Bugnard fera le grand saut. Sur le glacier de Sölden, en Autriche, le Charmeysan de 23 ans va en effet participer à sa première manche de Coupe du monde. La nouvelle a été officialisée cette semaine par Swiss-ski. Cette sélection met en exergue la très bonne préparation estivale du Gruérien, qui a su se frayer un chemin dans l’élite.
Déçu de n’avoir pas intégré le cadre B ce printemps, il a prouvé sur les skis ces dernières semaines qu’il avait bien les capacités pour tenter de s’illustrer au plus haut niveau. Reste maintenant à le confirmer dans la cour des grands.

Quelle a été votre réaction en apprenant votre sélection pour Sölden?
Pouvoir prendre le départ d’une Coupe du monde représente le sommet pour un skieur. Je suis donc très content. D’autant plus que je ne m’attendais pas à y prendre part aussi rapidement. J’espérais bien goûter à ce niveau cette saison, mais pas dès le premier rendez-vous.

Vous avez donc été surpris en apprenant votre sélection?
Avant le début de la saison, je m’étais fixé l’objectif de réaliser de bonnes courses en Coupe d’Europe, afin de pouvoir ensuite débarquer en Coupe du monde. J’imaginais ma première cet hiver, une fois la saison bien lancée. Et, finalement, elle arrive alors qu’aucune course européenne n’a été disputée.

Comment expliquez-vous votre sélection, alors que Swiss-ski vous a maintenu dans le cadre C il y a seulement quelques mois?
Elle est principalement due à ma très bonne préparation. J’ai modifié passablement de choses cet été. Physiquement, j’ai beaucoup progressé et j’ai également changé de matériel (n.d.l.r.: le Charmeysan a quitté Salomon pour Völkl). Je me suis tout de suite senti très à l’aise et, la semaine dernière, j’ai participé aux épreuves de sélection pour Sölden en pleine confiance.

C’est donc la semaine dernière que vous avez obtenu votre ticket?
Oui. A Saas-Fee, Swiss-ski a organisé une séance de qualification. L’ensemble des skieurs du groupe Coupe d’Europe, auquel je fais partie, étaient au rendez-vous. Deux manches de slalom géant étaient au programme et le meilleur temps des deux épreuves était pris en compte. Les trois premiers obtenaient leur ticket pour Sölden. J’ai terminé troisième. J’ai toutefois dû attendre l’officialisation de mon résultat pour être certain de ma sélection. A Saas-Fee, j’ai participé aux sélections sans réels objectifs. Et ça a marché.

D’habitude, les skieurs ont besoin d’un certain temps d’adaptation pour s’habituer à leur nouveau matériel. Cela n’a, visiblement, pas été votre cas…
C’est parce qu’il me correspond davantage. Désormais, j’éprouve plus de facilités à tourner, en utilisant moins de force. Il faut toutefois préciser que cela fait plusieurs mois que je skie sur Völkl. J’avais testé ce matériel en fin de saison dernière déjà. Et j’ai eu le temps de m’adapter, étant donné que le début de la préparation a commencé en juillet.

A Sölden, un slalom géant est au programme. Une discipline qui ne vous correspond pas forcément…
En compagnie de mes entraîneurs, j’ai justement modifié mes objectifs avant cette saison. Jusqu’à présent, je participais à trois disciplines: la descente, le super-G et le géant. Finalement, on s’est rendu compte que je me perdais un peu en ne pouvant pas me spécialiser. J’ai donc abandonné la descente pour quelques temps et je me suis beaucoup entraîné en géant.

Quelle tactique allez-vous adopter le 23 octobre: prendre tous les risques pour tenter de vous qualifier parmi le top 30, ou assurer et franchir la ligne d’arrivée de la première manche?
Je partirai avec un dossard qui se situera entre le 50 et le 70. Je serai donc obligé de prendre des risques pour m’illustrer. Je vais donner le meilleur de moi-même et on verra bien. Heureusement, nous skierons sur un glacier. La piste devrait tenir. Même si, bien sûr, on va être un peu secoués.
 
Cette course va-t-elle conditionner votre avenir en Coupe du monde?
Non, je ne pense pas. Il va surtout dépendre de mes résultats cette saison en Coupe d’Europe. Si je parviens à réaliser des top 5, j’aurai encore ma chance.

Le départ est prévu dans une semaine. La pression commence-t-elle à monter?
A quoi ça sert d’être tendu?  Je vais y aller à fond, sans pression, pour acquérir de l’expérience et surtout pour prendre du plaisir. Le tout en espérant me hisser parmi les trente premiers.

 

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Avec Janka et les autres Suisses

Pierre Bugnard est rentré mercredi dernier de Saas-Fee et c’est dans la maison familiale de Charmey qu’il a profité de quelques jours de congé. Il entamera son aventure en Coupe du monde en début de semaine déjà, à l’occasion d’un stage à Saint-Moritz. «Je m’entraînerai avec les sept autres skieurs qualifiés pour Sölden (n.d.l.r.: Carlo Janka, Justin Murisier, Gino Caviezel, Loïc Meillard, Sandro Jenal, Marco Odermatt et Elia Zurbriggen). Ensuite, après le géant, je me rendrai en Autriche, à Pitztal, pour rejoindre le groupe de Coupe d’Europe. Nous commencerons alors notre préparation pour les premiers géants de Coupe d’Europe, prévus au début du mois de décembre en Suède.»
Cette saison au niveau continental, le Gruérien espère décrocher «plusieurs top 5». Jusqu’à présent, et après avoir pris le départ de 28 manches de Coupe d’Europe, son meilleur résultat est une 16e place à… Sölden, en combiné. La saison dernière, il s’est particulièrement illustré en super-G, en se hissant à quatre reprises dans le top 30. Il avait terminé l’exercice 2015-2016 au 28e rang du classement général de la discipline. VAC

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