La filiale bulloise a encore de beaux jours devant elle

| jeu, 06. oct. 2016

L’entreprise UCB Farchim fête ses vingt ans d’implantation à Bulle. Durant deux décennies, la société belge a investi environ 500 millions sur le site du chef-lieu. Son directeur Nicolas Hug, en poste depuis avril 2015, revient sur son développement et évoque l’avenir.

PAR VALENTIN CASTELLA

Vendredi, la filiale bulloise de l’entreprise UCB Farchim, qui compte environ 8000 collaborateurs dans le monde, célèbre ses vingt ans d’existence en Gruyère. Une journée officielle sera organisée, suivie d’une soirée en compagnie des 432 employés de cette société qui produit des traitements pharmaceutiques. Son directeur depuis avril 2015 Nicolas Hug revient sur le développement de l’entreprise et évoque ses prochains défis.

Comment évaluez-vous l’évolution de votre filiale depuis son implantation à Bulle?
Le succès appelle le succès. Les premières actions effectuées sur ce site ont été une réussite du point de vue de la production pharmaceutique. La réputation est donc très bonne au niveau de la qualité et des fournitures. Cela nous a permis d’accueillir les nouveaux investissements que le groupe nous a confiés (n.d.l.r.: au total, le groupe a investi environ 500 millions sur le site bullois). C’est pour cette raison que, durant ces vingt dernières années, une nouvelle usine de principe actif pour le traitement de l’épilepsie a été créée et que l’entreprise a investi en biopharmaceutique pour la production du principe actif de Cimzia (n.d.l.r.: le Cimzia est une solution injectable qui traite les maladies auto-immunes).

En vingt ans, l’évolution dans le secteur pharmaceutique a-t-elle été spectaculaire?
Au niveau industriel, l’évolution a, en effet, été flagrante. Il y a vingt ans, les équipements de production étaient pilotés à la main sans mesures pendant l’étape de production. Aujourd’hui grâce à de multiples capteurs, nous pouvons suivre en détail le déroulement de chaque étape de production. Du point de vue médical, nous proposons aujourd’hui des thérapies que nous osions juste rêver il y a deux décennies. Grâce au développement des connaissances en biologie et en génétique, nous bénéficions d’une capacité à intervenir dans la biologie d’un patient que nous ne possédions pas à l’époque. Dans le domaine des thérapies, qui concerne par exemple des maladies comme l’arthrite rhumatoïde, des médicaments ont changé la vie des patients.

Une évolution qui doit apporter d’immenses satisfactions…
C’est très motivant. Lorsque vous travaillez sur un site de production comme le nôtre, vous vous dites que ce que vous produisez change la vie de certaines personnes. UCB possède une stratégie focalisée sur le patient. Nous identifions ses problèmes et élaborons des solutions, avant de les mettre en œuvre. Ce qui nous permet de bénéficier de réponses plus précises pour les patients qui ne sont pas encore satisfaits. Je parle là de maladies auto-immunes ou de traitement contre l’épilepsie.

Existera-t-il, un jour, un traitement contre toutes les maladies?
Si on observe les statisti-ques de l’année dernière, la moitié des thérapies approuvées concerne le domaine des maladies rares. Ce qui prouve qu’on parvient désormais à atteindre certaines maladies plus compliquées à traiter.

Le nouveau bâtiment de biopharmaceutique, qui fournit le Cimzia, est en fonction depuis la fin de l’année 2015. La production est-elle satisfaisante?
Aujourd’hui, l’objectif des équipes en place est d’apprivoiser l’usine et d’augmenter le rythme de production, qui se chiffre à environ deux tiers de son potentiel. Elle devrait être exploitée à 100% à l’horizon 2018-2019.

Des emplois vont-ils être créés?
Même si l’objectif est davantage de coordonner les activités plutôt que d’augmenter leur quantité, le nombre de collaborateurs va effectivement légèrement progresser.

Qu’apporte la commercialisation du Cimzia à votre filiale?
Le plaisir et la satisfaction d’améliorer la vie des patients. Et puis, nous sommes satisfaits de réussir la mission qui nous a été confiée, soit de fournir ce traitement. L’usine de Bulle est la plus grosse dédiée à la production du Cimzia. Maintenant, ce traitement n’est pas le seul sur le marché. Ce secteur est très concurrentiel. De plus, un certain nombre de produits lancés plus tôt que le Cimzia ont atteint la fin de leur couverture de brevet. Des sociétés se sont logiquement lancées dans sa fabrication et fournissent des médicaments biosimilaires.

Ce qui n’empêche pas votre société d’afficher, au fil des années, des chiffres d’affaires toujours en hausse (3,88 milliards de revenus en 2015)…
Nous avons effectué de nombreux investissements. Il paraît donc assez naturel de bénéficier d’un chiffre d’affaires proportionnel à ces expansions.

Selon vous, comment les gens perçoivent-ils votre entreprise?
Lorsque je parle avec des collègues pharmaciens, ils connaissent davantage le nom des médicaments que celui de la société. Les patients également ne sont pas forcément intéressés au produit en lui-même. Ce qui leur importe, c’est qu’il puisse les soulager. Par contre, du point de vue des autorités cantonales, nous représentons une vitrine.

Comment appréhendez-vous l’avenir du site bullois?
Je n’ai pas la réputation d’être un rêveur. Mais j’aime bien imaginer que d’autres investissements suivront. Nous possédons un joli portefeuille de développement en bio-pharmaceutique, en traitement de l’épilepsie et d’autres maladies du système nerveux central. Nous développons également des produits qui permettraient de traiter l’ostéoporose. A l’avenir, il faudra produire ces traitements. Mais il est encore trop tôt pour en dire davantage.

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