Conseil d’état. L’entente de droite a fonctionné. C’est vrai pour le PDC, vrai pour le PLR, mais ça l’est beaucoup moins pour l’UDC. En propulsant de manière spectaculaire Jean-Pierre Siggen, Maurice Ropraz, Georges Godel et Olivier Curty au Conseil d’Etat, elle laisse seul Stéphane Peiry dans la mare aux crocodiles du deuxième tour. La coalition l’a aidé – il obtient 13000 voix de plus que Pierre-André Page en 2011 – mais avec beaucoup de retenue. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: le nom de Stéphane Peiry a été biffé sur 34% des listes à en-tête PDC et près de 21% de celles estampillées PLR. Les démocrates du centre, eux, ont beaucoup joué le jeu, en ne rayant le nom du PDC Olivier Curty que dans 13% des cas. La preuve, aussi, que la présence au Gouvernement d’un représentant de l’UDC, qui plus est adepte de la ligne du Parti suisse, n’est pas une évidence pour la population fribourgeoise. Voilà donc Stéphane Peiry seul face à la gauche. Une nouvelle élection commence. Dans quelle mesure sera-t-il soutenu par des alliés qui sont sortis repus du premier tour? Il ne pourra certainement pas s’appuyer sur l’étonnant Peter Wüthrich, puisque le PLR devrait annoncer son retrait afin de respecter les clauses de la convention. L’UDC n’y aurait d’ailleurs pas grand intérêt. Certes, Peter Wüthrich lui apporterait certainement des voix germanophones et libérales-radicales, mais il risquerait surtout de le coiffer sur la ligne d’arrivée… Si la gauche se félicite de cet alignement de planètes inespéré, elle aurait tort de s’enflammer. Pour espérer décrocher les trois sièges vacants avec un socle électoral de 35% environ, elle devra faire beaucoup mieux que dimanche. Et surtout prier pour que le corps électoral procède à plusieurs rééquilibrages, gauche-droite d’abord, mais aussi hommes-femmes. Car il faut bien admettre que les électeurs – et les électrices – n’ont pas fait grand cas de l’absence de candidate sur la liste d’entente. En sera-t-il de même le 27 octobre? Pour Marie Garnier et Anne-Claude Demierre, éconduite chez elle, en Gruyère, cette donnée sera primordiale. Jérôme Gachet