Les TPF lancent la révolution du rail autour de Bulle

| jeu, 19. Jan. 2017

Demain, les Transports publics fribourgeois mettront à l’enquête le «Programme Bulle». Au total, 165 millions seront investis dans le déplacement de la gare du chef-lieu, le passage en voie normale du Bulle - Broc-Fabrique et le réaménagement du secteur de Planchy.

PAR JEAN GODEL

Dans le dossier de la modernisation des infrastructures ferroviaires autour de Bulle, dénommé «Programme Bulle», les Transports publics fribourgeois (TPF) entrent dans le vif du sujet. Demain, ils iront déposer – en camionnette, tant le dossier de 5200 pages, recopié en douze exemplaires, est épais – les deux premiers lots à l’Office fédéral des transports (OFT), à Berne. Après validation, celui-ci les transmettra au Service cantonal de la mobilité qui les mettra officiellement à l’enquête, probablement en mars. Le même mois suivra le troisième et dernier lot.
Depuis mardi et jusqu’à hier soir, des séances d’information à l’intention des riverains, des associations et des représentants politiques ont été tenues à l’aula du CO de Bulle – ainsi qu’une conférence de presse, hier. A noter qu’il s’agit là du seul volet ferroviaire: le volet immobilier de la nouvelle gare suit son propre cours. Il fera l’objet d’une présentation publique lors du Comptoir gruérien de cet automne.


Longue gestation
Que de chemin parcouru depuis la révélation du projet de nouvelle gare (La Gruyère du 15 octobre 2013)! On connaît les données de base: adaptation à la Loi sur l’égalité pour les handicapés, croissance démographique et prévision d’une forte hausse du recours aux trains des TPF et aux bus Mobul.
Après d’intenses réflexions, les TPF ont donc opté pour le déplacement de la gare de Bulle vers l’ouest. Avant toute chose, il faut en sortir le secteur marchandises et le relocaliser dans la zone industrielle de Planchy, aux abords des ateliers TPF. Là, une voie de croisement sera construite entre l’A12 et l’entrée de Bulle. Elle permettra d’augmenter la capacité de la ligne Bulle-Romont et de stabiliser l’horaire. De surcroît, la création d’un quai de chargement assurera le maintien des activités cargo à Bulle (La Gruyère du 23 juin 2016). Voilà pour le lot 1.
La nouvelle gare de Bulle (lot 2) comptera deux quais centraux et deux latéraux, accessibles par escaliers et rampes, pour trois voies normales et quatre voies étroites. L’autre élément clé est le passage en voie normale du Bulle - Broc-Fabrique (lot 3, La Gruyère du 3 mai 2014). L’ensemble des trois lots coûtera 165 millions, dont 70 pour la gare de Bulle, intégralement pris en charge par les conventions de prestations 2017-2020 et 2021-2024 passées entre l’OFT et les TPF.
Ce gigantesque chantier étant très complexe, les quel-que huitante propriétaires touchés par les emprises provisoires (pour les besoins du chantier) ou définitives, soit 6000 m2 au total, ont déjà été presque tous approchés. «L’accueil a été très positif, assure Vincent Ducrot. La philosophie des TPF est de ne pas recourir aux expropriations. Nous trouverons partout une solution.» Les conventions signées concernent des parcelles allant de… 80 cm2 à plus de 500 m2.


Maisons démolies à Broc
Le secteur de Broc subira lui aussi d’importants changements. Ainsi, au sortir de la gare du village vers Broc-Fabrique, trois bâtiments seront démolis (les seuls sur tout le chantier). Il s’agit de dépôts appartenant à La Poste et à un commerçant. Juste après, une trémie sera creusée et la nouvelle voie passera sous la route des Moulins. Ensuite, la pente et les courbes vers Broc-Fabrique seront adoucies par des remblais en vue d’une bonne intégration au paysage, inscrit à cet endroit à l’Inventaire fédéral des sites construits d’importance nationale.
Non loin de la déchetterie de La Tour-de-Trême, un nouveau pont sur la Trême sera construit. C’est qu’il faut adapter le tracé aux futures rames, plus larges et plus lourdes. Là, les trains rouleront à 100 km/h. Quant au tronçon de 700 mètres commun aux réseaux à voie étroite et à voie normale, entre Bulle et La Tour-de-Trême, il comptera trois rails. «Par endroits, ça passe tout juste, admet Vincent Ducrot. Mais on reste dans le profil d’espace libre légal.» Le Bulle - Broc-Fabrique sera interrompu durant neuf mois.


Nestlé concernée
Les haltes du tronçon seront adaptées à la LHand et rallongées pour accueillir des doubles rames de 150 m. A Bulle, les quais pourront être prolongés, un jour, pour des rames triples de 225 m. Quant à l’usine Cailler, elle sera reliée au réseau international à voie normale, ce qui lui épargnera les très coûteux transbordements en gare de Bulle – le trajet Bulle - Broc-Fabrique coûte autant à Nestlé que Bulle-Anvers. L’entreprise s’est du coup engagée à accroître son recours au rail.
Si tout va bien, l’enquête publique prendra fin à l’automne 2018. Le début des travaux suivra en 2019, à Planchy. La vingtaine d’étapes prévues se succéderont ensuite, parfois en se chevauchant, d’abord avec le lot 2 puis le 3. L’achèvement du «Programme Bulle» est prévu vers 2022/2023. A cette date devraient aussi être mis en service la nouvelle gare routière de Bulle ainsi que l’interface Mobul, sur la nouvelle place de la gare, construites simultanément.

Vidéo sur www.tpf.ch, pastille You Tube

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