Après des années d’attente, le dossier s’est débloqué

| mar, 28. fév. 2017

Le Musée d’histoire naturelle devrait prochainement déménager dans l’ancien arsenal, sur le plateau de Pérolles. Le Conseil d’Etat a approuvé le lancement d’un concours d’architecture pour réaffecter les locaux.

PAR DOMINIQUE MEYLAN

Cela fait trente ans que la nécessité de modernisation et le besoin d’espace du Musée d’histoire naturelle (MHN) sont connus. Les choses semblent enfin se débloquer. Le Conseil d’Etat a annoncé hier le lancement d’un concours d’architecture.
L’idée est de déménager le musée dans l’ancien arsenal sur le plateau de Pérolles, à Fribourg. L’édifice est protégé, mais rien ne s’oppose à la venue des collections du MHN. Afin d’offrir une surface suffisante à l’exposition, un nouveau bâtiment devra être construit.  
Très sollicité hier, le directeur du MHN ne cache pas sa satisfaction. «Nous sommes heureux», rapporte Peter Wandeler. La future localisation, entre la gare et le jardin botanique, près des axes de mobilité douce, lui convient parfaitement. Tout comme l’idée de transformer un ancien arsenal.
De nombreuses initiatives politiques ont été menées ces dernières années pour offrir au MHN de nouveaux locaux. Des crédits d’étude ont figuré sur plusieurs plans financiers du Conseil d’Etat, avant d’être écartés en raison des mesures d’économies ou pour donner la priorité à d’autres investissements. Dans sa réponse au dernier instrument en date, un postulat déposé par les députés David Bonny (ps, Prez-vers-Noréaz) et Erika Schnyder (ps, Villars-sur-Glâne), le Gouvernement affirme avoir pris conscience de l’urgence du dossier.


Le projet devient urgent
Il a directement lancé les travaux. Un montant de 1,75 million de francs a été inscrit au plan financier 2016-2018 pour examiner la faisabilité du projet, ouvrir un concours d’architecture et voter un crédit d’étude. Parallèlement, le Service de la culture a mis en place un groupe de travail fin 2015 qui a établi un programme détaillé des locaux.
«Le MHN est un joyau très cher aux Fribourgeoises et Fribourgeois, un centre important pour la formation des jeunes et pour la sensibilisation du public au patrimoine naturel et à l’environnement», note le Conseil d’Etat dans son rapport. Les locaux actuels ne sont clairement plus à la hauteur de ces ambitions.
L’entrée, au premier étage d’un bâtiment de l’Université, ressemble à un vestiaire d’école. L’accès est compliqué pour les personnes à mobilité réduite et aucun sanitaire n’est attribué au musée. Un foyer, des ateliers, une bibliothèque et une réception digne de ce nom, tout cela fait défaut.


Besoin criant d’espace
«Nous manquons de place et n’avons pas la possibilité d’accueillir de grands groupes», déplore Peter Wandeler. Cette exiguïté a une influence directe sur les expositions, qui ne peuvent être développées.
Actuellement, le musée dispose d’un peu plus de 4000 m2. Avec les nouveaux locaux, il pourra s’étendre sur 6500 m2.  L’établissement gagnera encore en espace avec l’installation de ses réserves dans le centre de stockage cantonal à Schmitten.
Même sans déménagement, l’infrastructure actuelle aurait dû être rénovée, ce qui aurait nécessité une enveloppe financière. Avant les résultats du concours d’architecture, il est impossible d’estimer le coût de la construction, mais le crédit devrait se situer au-dessus de 30 mio et passer en votation populaire. Une fois le projet finalisé, la construction devrait durer au moins cinq ans, ce qui situe l’ouverture en 2023 ou 2024.
Pour le MHN, le défi est immense. L’exposition permanente sera totalement repensée. Le déplacement de certains objets s’annonce épique. «Nous ne savons pas comment nous allons déménager la baleine», rapporte Peter Wandeler. Arrivé par le toit, l’animal naturalisé n’a pas bougé depuis l’installation du MHN à Pérolles. Extrêmement lourd, le squelette d’un cachalot pourrait également nécessiter un dispositif spécial.
Avec en moyenne 63000 visiteurs par année, le MHN est le musée le plus fréquenté du canton. Il compte 22 collaborateurs pour une dizaine d’équivalents plein-temps. Il a acquis une notoriété extra-cantonale avec le suivi satellitaire de la cigogne Max.

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