La situation se décante pour le Rapido Sky

| sam, 25. fév. 2017

Télégruyère accepte de financer le renouvellement de la concession de la télécabine de Charmey. Le propriétaire y met pourtant trois conditions, dont un audit externe. Une façon de répondre avec autorité aux ultimatums de la station.

PAR JEAN GODEL


Le 15 février, le conseil d’administration de Télégruyère SA, propriétaire du Rapido Sky de Charmey et du funiculaire de Moléson, a accepté à l’unanimité d’entrer en matière sur le financement du renouvellement de la concession de la télécabine charmeysanne, arrivée cette année à échéance. Un montant de 500000 francs est sur la table, confirme Jean-Marc Piguet, président de Télégruyère. Il provient des locations annuelles versées par les deux sociétés exploitantes depuis 1998. Une même somme pourrait être à disposition de Moléson pour son funiculaire.
Cela dit, trois conditions sont posées à Charmey. Il s’agit avant toute chose d’attendre la liste des charges (ensemble des conditions à remplir, administratives ou travaux à effectuer) que présentera l’Office fédéral des transports (OFT) avant de délivrer son autorisation d’exploiter le Rapido Sky. Car c’est bien ce dernier document qui est fondamental, la demande de concession n’étant qu’un acte administratif dont Charmey doit s’acquitter avant fin avril. Il n’y a donc aucune urgence ni date butoir, contrairement à ce que le Conseil communal a parfois proféré…


Un appui technique
Autre condition: Télégruyère exige un appui technique au profit de l’exploitant charmeysan. Aucune critique dans cette mesure d’accompagnement, mais un simple constat: après la démission en bloc, en juillet dernier, de l’ancien conseil d’administration (CA) et le départ du directeur des remontées mécaniques, un CA réduit a été formé dans l’urgence, composé du vice-syndic Etienne Genoud, de Nicolas Caputo, chef des finances de la HES-SO Fribourg, et du conseiller communal Sébastien Jacquat. Ce dernier a aussi repris la direction des remontées mécaniques. Un immense défi, donc, pour ces miliciens.
Troisièmement, Télégruyère veut connaître une fois pour toutes les raisons du déficit d’exploitation récurrent à Charmey. Un audit externe a donc été exigé. «Il s’agit de redonner confiance aux propriétaires, assure Jean-Marc Piguet. Avant de renouveler la concession, il faut démontrer que l’exploitation pourra ensuite se poursuivre.» Parmi les propriétaires, l’Etat compte pour 49%, l’Association régionale la Gruyère (ARG) pour 25%, suivent les communes sièges, les sociétés exploitantes et la Banque cantonale de Fribourg.
Ces 500000 francs, c’est la somme demandée par Charmey, sur un total de 1,2 million. Or, la facture pourrait être revue à la baisse une fois connu le verdict de l’OFT. «Nous ne donnerons que le nécessaire, dans la mesure des besoins qui seront prouvés», avertit Jean-Marc Piguet.


ARG et RMF sollicitées
L’ARG, elle aussi, a reçu (cette semaine) une demande de financement de 300000 fr. de la part de Charmey. Son président, le préfet Patrice Borcard, assure que la vision de l’ARG est conforme à celle de Télégruyère et de l’Etat, à savoir un soutien conditionné. L’ARG préparera un message en ce sens pour son assemblée des délégués du 18 mai.
Patrice Borcard se dit aussi soulagé de voir enfin une vision d’avenir commune se dessiner dans ce dossier si compliqué. Un dossier qui, finalement, rassemble les mêmes acteurs (les propriétaires des installations) dans plusieurs structures séparées. Or ce n’était pas gagné d’avance, semble-t-il, certaines communes n’ayant guère goûté aux ultimatums de Charmey.
Un autre acteur, enfin, pourrait entrer dans ce round de financement: les Remontés mécaniques fribourgeoises (RMF), qui possèdent les autres grandes installations du canton (dont le télésiège de Charmey). Son président Philippe Menoud confirme qu’environ 150000 francs sont à disposition de Charmey – même si aucune demande officielle ne lui est encore parvenue. Cette somme provient du 1,7 million récupéré fin 2015 au titre de la TVA perçue en trop lors de la construction des installations.


Moléson solidaire
En face, Moléson et son funiculaire sont aussi concernés. Ils ont d’ailleurs déjà déposé leur demande de renouvellement de la concession du funiculaire à l’OFT. Parallèlement, la station a évoqué auprès de Télégruyère, dont elle est membre, son inquiétude concernant les modalités financières du renouvellement des concessions. Des modalités que ne précise pas le contrat de 1998.
Directeur de la station, Antoine Micheloud est satisfait de la procédure suivie pour Charmey: «L’important est que Télégruyère n’ait pas agi dans la précipitation: cette solution ne met pas en péril les autres sociétés locataires de Télégruyère.»
Pour autant, Moléson assure ne pas vouloir mettre de bâtons dans les roues des responsables charmeysans: «Nous savons qu’ils héritent d’une situation dont ils ne sont pas responsables. Nous sommes solidaires, leurs soucis ne nous réjouissent pas.» Moléson se serait d’ailleurs déjà dite disposée à offrir son expertise technique à sa concurrente légendaire.

Commentaires

Pourquoi toujours vouloir aller dans le sens contraire . Il est évident que charmey ne peux pas et ne seras jamais une station attractive . Les conflits et clocher et surtout le manque de vision des autorités . La neige n est plus au rendez vous et l offre proposées et tout simplement ridicule. Alors STOP fermer ces télécabine est m'étais cette argent pour développer des offres en gruyere pour l été . Ce n est qu un rêve pieux ..... les politiciens n ont rien à faire que de gaspiller l argent des contribuables dans des projets flou .

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