Les protestants célèbrent cette année les 500 ans de la Réforme. Le moine Luther, pensait-il que ses protestations engendreraient un bouleversement dans l’Eglise et une nouvelle confession chrétienne? Il voulait revenir aux sources du christianisme et à la transparence de l’Evangile. Il invitait les fidèles alors à s’engager en toute liberté et conscience devant le Maître suprême de la terre. L’Eglise réformée accueille hommes et femmes de partout. Le nombre n’est pas prépondérant mais la pratique. De la Réforme sont nées diverses orientations: luthérienne, anglicane et évangéliste. Et les dispositions suivantes: mariage des pasteurs, accès des femmes aux ministères, création des assemblées de paroisse (gestion administrative et relative à la vie spirituelle, élection des ministres), fonctionnement démocratique et collégial. Le protestantisme du XXIe siècle a besoin d’un souffle mobilisateur nouveau. Finis l’exclusivité, le chacun pour soi ou une croyance à la carte. Cela ne  remplace pas le partage de la vie communautaire, inclus le soutien de l’Eglise. La pratique, n’invite-t-elle pas une responsabilité envers la collectivité? Le philosophe français Gabriel Marcel disait déjà il y a cinquante ans: «Il faut passer de l’intime au global». Le mélange des populations et des cultures nous appelle aujourd’hui à une nouvelle altérité dont l’Esprit du Très-Haut  se réclame aussi. A première vue, déstabilisant pour le croyant! Pourtant le dialogue de vie, de respect et des cœurs est porteur. Cet engagement, par-delà nos fragilités, ne serait-il pas une façon de participer à l’humanisation de la société du XXIe siècle? D’où l’urgence pour l’Eglise protestante, par son esprit d’ouverture et en communion avec les autres Eglises, de parler au monde dans un même langage à la portée de tous. Les croyants, tout en vivant leur foi de base, doivent d’être le changement qu’ils souhaitent voir dans tous les domaines de la collectivité. Un changement mû par une pratique des valeurs universelles, reconnues de toutes les religions et cultures du monde. Jacky Brandt, Bulle