En perdition dans la tempête

Commentaire

France. Il parle d’un «assassinat politique», d’une «démocratie défiée», de «quasi-guerre civile». Un de ses (derniers) amis estime que «les droits de l’homme sont ba-foués», un autre que l’on va vers «l’apocalypse». Diantre! François Fillon a gagné la primaire de la droite en apparaissant posé et digne, fort et rassurant dans un monde qui va à vau-l’eau. Mais la tempête s’est levée, tout le monde quitte le navire et le voici en panique, cherchant dans les grands mots les petits remèdes à une débandade dont il est le premier responsable. «L’excès du langage est un procédé coutumier à celui qui veut faire diversion», écrivait, il y a près de quarante ans, François Mitterrand, qui avait bien des défauts, mais qui connaissait le sens des mots. Depuis le «casse-toi pauv’con», on ne s’étonne plus des outrances langagières des hommes et femmes politiques. Mais cette folle campagne présidentielle va au-delà des vulgarités habituelles. Ce dimanche, le rassemblement de soutien à Fillon risque ainsi de se transformer en manifestation contre les médias et la justice, dont l’indépendance reste – il est honteux de devoir le rappeler – un signe de santé démocratique. Surtout, cette manière d’hystériser le débat ne peut qu’attiser la haine. «Il y a des pays où les hommes politiques appellent au calme et il y a la France», écrivait mercredi Le Canard enchaîné, à propos des menaces de mort qu’il reçoit ces jours. Au pays de Charlie-Hebdo, elles font froid dans le dos. Et témoignent d’une campagne devenue, en mots choisis, un bordel sans nom. Eric Bulliard

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