Les sondages restent possibles en Gruyère

| jeu, 23. mar. 2017

Les députés ont suivi hier le Conseil d’Etat qui a élaboré une solution transitoire pour les sondes géothermiques dans les Préalpes.

PAR DOMINIQUE MEYLAN

Les propriétaires fonciers gruériens peu­vent respirer. Le Grand Conseil a approuvé hier la solution apportée par le Conseil d’Etat à la question des sondes géothermiques verticales dans les régions à risque.
Il a accepté un mandat qui propose d’adapter la carte d’admissibilité principalement dans les Préalpes (100 oui, 0 non et 0 abstention). Pendant la phase transitoire, les maî­tres d’ouvrage pourront demander une dérogation s’ils souhaitent installer une pompe à chaleur dans un secteur actuellement interdit.
La publication en 2015 d’une nouvelle version de la carte d’admissibilité pour les sondes géothermiques verticales avait mis le feu aux poudres. Près de 80% des zones à bâtir du district de la Gruyère, dont la quasi-totalité de l’Intyamon, tout comme une grande partie de la Singine, se voyaient interdites de forage. Les sondes peuvent en effet présenter un risque pour les eaux souterraines.
Des députés gruériens et alémaniques ont réagi dans un mandat, poussant le Conseil d’Etat à élaborer une solution plus souple. Cette démarche a été saluée hier par l’ensemble des groupes.


Deux biens à protéger
«Il s’agit du dilemme classique entre deux biens à protéger: les nappes phréatiques et les énergies renouvelables», a noté Markus Bapst (pdc, Guin). Les pompes à chaleur jouent un rôle important dans la production de chaleur renouvelable. Comment promouvoir une installation tout en l’interdisant massivement, se sont interrogés plusieurs députés. «Tout à coup, dans un même quartier, la 21e sonde poserait problème pour les eaux souterraines», a imagé Nicolas Bürgisser (plr, Chevrilles).
Certains élus se sont montrés encore plus critiques. Pour David Bonny (ps, Prez-vers-Noréaz), le Service de l’environnement a voulu élaborer trop rapidement cette carte d’admissibilité. Cette précipitation expliquerait le revirement des autorités cantonales, deux ans seulement après la publication.
Emanuel Waeber (udc, Hei­ten­ried) a déploré que le dossier ait été géré par l’administration et non le Conseil d’Etat. Markus Bapst a regretté le manque d’informations. «Dans certaines zones, une interdiction de forer a été prononcée, alors que cela avait été permis pendant des décennies. Un travail d’explication et de communication est nécessaire.»
La sonde d’une seule villa peut polluer l’ensemble d’une nappe phréatique pour plusieurs générations, a rappelé David Bonny, qui a souhaité connaître le nombre d’incidents recensés dans le canton. «Six événements ont été annoncés au Service de l’environnement», a rapporté le directeur de l’Aménagement, de l’environnement et des constructions, Jean-François Steiert. Leur gravité ne sera toutefois pas connue avant plusieurs années.
Jean-François Steiert a admis qu’il aurait fallu une meilleure communication. Il a insisté sur la nécessité de créer rapidement un groupe de travail pluridisciplinaire. Cet organe représentera les services de l’Etat, le secteur privé, les milieux scientifiques et la société civile et aura pour mandat de réévaluer la carte actuelle ainsi que les conditions liées aux autorisations de sondes géothermiques verticales. ■

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