Malgré cet hiver pourri, Moléson bat des records

| mar, 14. mar. 2017

L’hiver 2016-2017 restera dans les annales pour son peu de neige. Situées en moyenne et basse altitudes, les stations du Sud fribourgeois tirent toutes la langue. Seule Moléson, qui cartonne l’été, boucle son année comptable en beauté.

PAR PRISKA RAUBER ET JEAN GODEL

Compliqué. Cet hiver aura été vraiment compliqué sur le plan météorologique: très sec, puis très froid, enfin très doux. Selon les bulletins climatologiques de MétéoSuisse, 2016 a offert le mois de décembre le plus sec depuis le début des mesures, il y a 153 ans! Sur le Plateau, une moyenne de 2 mm de précipitations a été mesurée, contre 90 mm pour la norme 1981-2010. D’où un Noël, vert, vert, vert…
A suivi un mois de janvier anticyclonique, donc très froid, le plus froid depuis trente ans. Froid et… très peu arrosé avec, en Suisse romande, moins de 30% de la norme des précipitations 1981-2010. En février enfin, la saison s’est terminée avec des records, mais de douceur cette fois. Une douceur qui n’a pas arrangé le déficit d’enneigement de cet hiver calamiteux – le plus sec depuis 45 à 55 ans en Suisse romande, confirme MétéoSuisse.


● Bellegarde
Grâce à ses canons à neige sur les pistes à téléskis et son exposition au nord, la station de Bellegarde a pu ouvrir dès le 8 décembre et accueillera des skieurs jusqu’à dimanche prochain, le 19 mars. «Même si tout l’hiver, il y a eu peu de neige», regrette Thomas Buchs, chef technique et d’exploitation suppléant. «Ce n’était pas du tout une bonne saison.»
Les exploitants de la station ont dû jongler avec les pistes. Non dotée de canons à neige, la piste du télésiège n’a pas été accessible à plein temps. A Noël, seules deux pistes étaient ouvertes, dont celle pour les petits. A carnaval, tout le domaine était skiable, mais le mauvais temps, notamment la pluie, a compromis une bonne partie de la saison.


● La Berra
Grâce à son télémixte, la station a déjà pu ouvrir 74 jours, dont 60 pour le ski. C’est dix de moins que la saison précédente (84/70). Le chiffre d’affaires a baissé de 10% par rapport à 2015/2016 qui n’était déjà pas une bonne saison, commente Claude Brodard, président du conseil d’administration.
Grâce aux randonneurs, La Berra a un peu travaillé en décembre avec le télémixte et la piste débutants. Janvier a quand même été un bon mois, mais février a déçu: «Avec les températures printanières, les gens ont un peu zappé le ski, c’est dommage.» A carnaval, c’est le vent qui a contraint la station à fermer durant deux jours. «Les trois semaines de vacances – Noël, Nouvel-An et carnaval – ont été ratées», résume Claude Brodard.
Ces jours, on skie encore grâce aux canons à neige. Le week-end dernier a même été excellent. Pour la suite, la station avisera au jour le jour. Tout cela incite à poursuivre les efforts sur l’été, confirme Claude Brodard. Qui souligne un point positif: le nouveau bâtiment de services, qui a donné entière satisfaction.


● Charmey
Pour son premier exercice à la tête des remontées mécaniques, le conseiller communal de Val-de-Charmey Sébastien Jacquat aurait espéré mieux: le domaine n’a pu ouvrir que 45 jours, contre 56 l’hiver dernier. La moyenne des onze derniers exercices se monte à 61,5 jours d’ouverture. «On ouvrait quelques jours puis on fermait à cause du manque de neige. Cela a été comme ça tout l’hiver.» Le chiffre d’affaires pour les mois de décembre à février s’est toutefois maintenu à son niveau de l’an dernier.
«On a beaucoup travaillé au restaurant, notamment en décembre où nous avons eu souvent que des piétons.» Sa réorganisation a donc porté ses fruits: «Il est désormais rentable.» Les autres efforts faits, notamment au niveau du sponsoring qui a aussi bien fonctionné, permettent donc à Charmey de limiter la casse. «Mais ça confirme la nécessité de changer de modèle pour ne plus être tributaire à ce point de l’hiver», conclut Sébastien Jacquat.
Quant au parking, désormais goudronné, il deviendra payant en mai pour autant que le nouveau règlement de police soit accepté en assemblée communale en avril prochain.


● Moléson
La saison 2016-2017 est semblable à la précédente: mauvaise. «A chaque chute de neige, raconte Antoine Micheloud, patron de la station, ont succédé de grosses pluies qui ont remis la terre à nu.» Cela dit, le sommet et les deux pistes de derrière, les Joux et le Gros Plané, ont bien tenu le coup. Autre succès: la piste débutants, en station, où un tapis roulant a remplacé l’ancestral «arrache-mitaines».
De ces mauvais hivers à répétition – le dernier bon exercice date de 2012-2013 – Antoine Micheloud tire plusieurs enseignements. D’abord, un potentiel certain existe pour le marché des piétons en saison froide. «J’ai été étonné par leur nombre. Les piétons nous ont permis de maintenir les chiffres. C’est un marché à développer.»
Pour autant, Moléson a toujours besoin du ski pour remplir ses restaurants et ses logements. Il y a là une logique de destination. Or, selon les études du rayonnement solaire et des ombres portées, l’enneigement est meilleur du côté du Gros Plané et des Joux. C’est donc là que la station veut se développer et envisage des canons à neige: «Il suffirait d’en installer là-bas sur un ou deux kilomètres et à la piste débutants, assure Antoine Micheloud: pour le retour en station, les gens se sont habitués à utiliser le funiculaire.»
Cela dit, le directeur de Moléson ne se plaint pas puisqu’il peut d’ores et déjà annoncer que l’exercice allant de mai 2016 à avril 2017 sera le meilleur de toute l’histoire de la station. «Nous avons eu un très bon été: nous avons ouvert plus souvent en soirée, puis le week-end en automne, très tard dans la saison. Nous allons étudier comment améliorer le potentiel de l’horaire d’été tout en mettant l’accent sur les piétons en hiver.» Une fois de plus, Moléson a réalisé une majorité de son chiffre d’affaires en été.


● Les Paccots
La station sera encore ouverte demain, samedi et dimanche, «et pour la suite, on verra dimanche», confie Olivier Berthoud, vice-président de Monte-pente Corbetta SA. Sans neige à Noël, les pistes ont ouvert le samedi 14 janvier. «Et in extremis! Il a commencé à neiger le vendredi à 1 h du matin, la première piste était ouverte le samedi matin et le dimanche, tout le domaine était skiable.»
Il l’est resté la plupart du temps, grâce à plusieurs périodes de froid, relève Olivier Berthoud. Même pendant les relâches de carnaval, qui attirent de nombreux Vaudois sur les pistes veveysannes. «Une expérience mi-figue mi-raisin, à cause du temps, mais nous avons quand même eu de l’affluence. Loin de nos attentes toutefois.»


● Rathvel
La station veveysanne a ouvert ses pistes le 14 janvier, jusqu’à dimanche, avec quelques jours de fermeture. Elle a tourné durant 46 jours. Soit un peu plus que l’an passé. «Ce n’est donc pas la pire des saisons, indique Alexis Tâche, le chef d’exploitation. Mais c’est une mauvaise saison. C’est surtout la troisième année qu’il n’y a pas de neige à Noël.»
Les relâches fribourgeoises et vaudoises de carnaval n’ont pas non plus permis à la station de rattraper la saison. Ni les dernières neiges, la semaine passée, qui ont directement été suivies de pluie. Heureusement, aucun employé n’est permanent – à part Alexis Tâche, «et je ne coûte pas cher! Du coup, nous ne bouclons pas la saison dans les chiffres rouges.»

Commentaires

vu plusieurs dames sein nu dans le funi et pieds nu cet hiver.
Charmey: parking payant? Et vous pensez vraiment que la "rentabilité" du restaurant va survivre à cette idiotie?
De qui se moque-t-on? Dernièrement, je suis monté à Plan Francey: 22.- aller et retour car la piste piétonne est réservée aux luges. Un sandwich emballé dans un film plastique: 8.- sans beurre et moutarde, alors laisser moi rire. Ça laisse un goût amer dans la bouche.

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