Le château de Bulle sous toutes ses coutures

| sam, 20. mai. 2017

Depuis le départ du Tribunal de la Gruyère et de la police cantonale, le château de Bulle réfléchit à son avenir. Le préfet Patrice Borcard a mis sur pied un groupe
de travail. Depuis quelques semaines, géomaticiens et architectes réalisent le premier relevé numérique en trois dimensions du bâtiment vieux de près de 800 ans.

Rarement au fil de ses 800 ans d’histoire le château de Bulle aura été aussi vide depuis que le Tribunal de la Gruyère et la police cantonale ont quitté les lieux en 2014. Sans parler des énormes volumes dans les combles, qui ne demandent qu’à être mis en valeur. A l’heure où le château est l’objet d’un premier relevé architectural en 3D, le préfet Patrice Borcard esquisse l’avenir du bâtiment édifié au XIIIe siècle.

Quel avenir imaginez-vous
pour le château de Bulle?
Il faut que le château retrouve ses origines, à savoir être au service de la population. C’est un lieu d’histoire et de pouvoir. Mais nous avons la volonté de l’ouvrir davantage à la population. C’est là tout l’enjeu.

Comment allez-vous vous y prendre?
Il y a dix-huit mois, alors qu’il était encore à la tête de la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions, Maurice Ropraz m’a permis de créer un groupe de travail pour réfléchir à l’avenir du château. Il réunit la Préfecture, le Service des bâtiments et les Biens culturels. Nous avons également approché d’autres services cantonaux, tels le Registre foncier, l’Etat civil, le Service des forêts et l’antenne locale du Service de la jeunesse. Nous avons aussi eu une première discussion avec la commune de Bulle, à propos d’une collaboration avec le Musée gruérien. Toutes ces entités ont besoin de place et l’Etat aimerait valoriser ses propres espaces. Tous ces services paient actuellement 140000 francs de locations annuelles à des privés. Cet argent nous ouvre des perspectives. Le groupe de travail a déterminé les besoins de chacun. Le Service des bâtiments a mandaté des entreprises pour le relevé architectural du bâtiment pour avoir une solide base de travail.

Quel genre de travaux envisagez-vous?
Il n’y a de médiéval que l’enveloppe extérieure du bâtiment. Il faudra déterminer quelle couche du château il convient d’ôter et procéder à des choix: faut-il conserver les prisons modernes, qui datent de 1946 et qui ont été plusieurs fois refaites? Tout le monde sait que la déconstruction est onéreuse. Pourquoi ne pas les transformer, par exemple, en auberge de jeunesse? Pas en faire un Ritz, bien sûr. Mais ce genre d’endroit peut attirer une certaine clientèle. L’idée est sur la table. Je ne sais pas jusqu’où nous pourrons aller, mais nous devons être inventifs. Une des idées serait de transformer la salle du tribunal en salle des mariages. Elle date de 1730 et ses stucs sont parmi les plus beaux du canton. Mais nous ne sommes qu’au tout début du processus. Beaucoup de questions sont posées: quel budget, quel délai, quelle ampleur des travaux?

Dans quel état se trouve le château?
Il a été très bien entretenu, mais il a été beaucoup bétonné dans les années 1950-1960. Dans des proportions que nous ne nous permettrions plus aujourd’hui. Faut-il conserver toutes ces strates de construction les plus récentes? Ce n’est pas évident de répondre aujourd’hui. Hormis les implications financières, il est important de savoir ce qu’il y a sous les crépis et le béton.

Pensez-vous davantage ouvrir le château au public?
Oui, car il y a tous les jours des gens qui arrivent dans la cour intérieure et qui demandent de pouvoir visiter le château. Plusieurs endroits seront sans doute ouverts au public. A commencer par le donjon, dont la partie supérieure est déjà aménagée. Mais il faut trouver des solutions, tout en préservant l’escalier d’origine, qui le rend très difficile d’accès. L’espace carcéral de l’Ancien Régime devra également être visible sous la forme d’un espace d’exposition, ainsi que d’une réception. Nous devrons trouver des synergies avec d’autres institutions et aboutir à des collaborations.

Qu’en est-il des jardins, qui font partie
du projet de Jardins de la cité?
L’utilisation des jardins fait l’objet d’une analyse globale initiée par la ville de Bulle. Surtout, nous avons la volonté de davantage utiliser la cour intérieure et les fossés, qui ont une vocation festive et culturelle. En revanche, nous l’avons expérimenté récemment, il y a un besoin d’installer de l’eau et de l’électricité, voire des toilettes. Un investissement est nécessaire. A nous de défendre cette vision. ■

Retrouvez dans notre version papier les vues 3D et d'autres informations sur le château et son futur. En page 4 et 5, de l'édition du 20 mai.

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