Pour le basketteur Jérémy Jaunin, "tout se joue dans la tronche"

| sam, 20. mai. 2017
© Antoine Vuilloud

Jérémy Jaunin et Fribourg Olympic disputeront demain à Genève l’acte III de la demi-finale des play-off. Arrivé à Saint-Léonard l’été dernier, le meneur de jeu avait passé toute sa vie au bout du lac. Il est l’un des plus petits joueurs de LNA, mais un mental d’acier lui a permis de s’imposer au plus haut niveau.

«Ma qualité principale? Je suis increvable.» On reconnaît un sportif de pointe dans sa faculté à optimiser ses qualités, travailler sur ses défauts, savoir d’où il vient et où il veut aller. Jérémy Jaunin cumule tous ces paramètres, la gentillesse et le sourire en plus. Du haut de son 1,70 m, le meneur de Fribourg Olympic est l’un des joueurs les plus petits à évoluer en LNA. Clin d’œil du destin, seul l’Américain Chaz Williams, qui l’a remplacé poste pour poste à Genève, est plus petit que lui (1,68 m). Les deux clubs sont actuellement 1-1 dans la série qui les oppose en demi-finale des play-off et les Fribourgeois sont attendus demain à Genève (16 h), pour un match 3 qui sent le soufre.
Retour à ses premières amours
Avant de débarquer à Saint-Léonard l’été dernier, le meneur de 26 ans avait passé toute sa vie d’homme et de basketteur à Genève. Au moment de retourner dans la salle de ses premières amours, Jérémy Jaunin n’avoue aucun stress particulier, lui qui a fait de son mental d’acier une armure, une ressource inépuisable. «Je suis, et de loin, le gars qui avait le moins de potentiel pour jouer au basket. Mais, à 7 ans, je suis tombé sur le film Space Jam, avec Michael Jordan…»
C’est le coup de foudre. Le garçon en est sûr, c’est dans le basket qu’il veut faire carrière. «J’ai toujours été le petit meneur. Au début, j’étais avantagé, parce que j’étais rapide. Puis j’ai vu les autres grandir, et pas moi. Alors j’ai cultivé mes points forts et j’ai travaillé très dur. J’aimais tellement le basket… Aujourd’hui, je suis fier de pouvoir montrer qu’on n’est pas obligé de mesurer 2 mètres pour jouer en LNA. C’est une belle bataille de gagnée. Alors en effet, je pense que mon mental est une force.»
Ça se chambre beaucoup sur un terrain de jeu. Jérémy Jaunin en a sans doute entendu des vertes et des pas mûres. Mais, de belles performances en LNA depuis sept ans, deux titres de champion, deux Coupes de Suisse et une Coupe de la Ligue (le tout avec les Lions de Genève), ça pose un homme.
Il n’empêche, n’est-ce pas agaçant d’être toujours réduit à l’étiquette du petit? «Cette étiquette, je l’ai, mais très honnêtement ça me passe par-dessus. Je n’ai aucun complexe. Je pense avoir gagné le respect des autres en LNA. Et puis, en sept ans, je n’ai manqué que deux matches pour raison de maladie, tandis que les grands sont plus souvent blessés. Quand j’étais jeune, il y a eu des moments durs. Mais, aujourd’hui, quand on me demande comment je fais pour jouer en LNA, c’est une fierté, une façon de vivre. Je ne m’arrête pas à ce que pensent les gens et je ne les critique pas non plus dans leur dos. Je construis ma vie, ma famille et ma carrière.»
Un bébé fin août
Construire une famille, voilà le défi hors basket qui attend Jérémy Jaunin. Le Genevois a épousé Aurélie en 2015. Fin août, le couple accueillera une petite fille. «Comme je n’avais signé qu’une année à Fribourg, mon épouse est restée à Genève. Mais, avec l’arrivée de la petite, elle viendra habiter avec moi la saison prochaine, peu importe où je jouerai. J’essaie d’être un maximum présent pendant la grossesse, mais avec les trajets, ce n’est pas toujours possible. Alors, quand le bébé sera là, je veux vraiment m’impliquer. Nous avons quatre ou cinq ans avant que la petite ne commence l’école, alors nous pouvons bouger. Puis, je pense que nous nous établirons pour de bon à Genève, où je retournerai chez les Lions s’ils le souhaitent. Ou alors je jouerai en LNB, et je reprendrai l’entreprise de charpente de mon papa.»
Une trajectoire toute dessinée, donc. Reste à savoir combien de trophées le joueur devra déménager. Même si, aux envies de grandeur, Jérémy Jaunin préfère les envies de bonheur. KARINE ALLEMANN

Si vous voulez en savoir plus sur Jérémy Jaunin, retrouvez-le dans notre édition papier.

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