Des aiguilles bienfaitrices qui soignent aussi les vaches

| jeu, 01. juin. 2017

Une première en Suisse: quelque 25 vétérinaires ont pris part à un cours d’acupuncture sur bovins. Une initiation dispensée à la ferme-école bio de Sorens par une spécialiste venue d’Australie.

PAR YANN GUERCHANIK

L’acupuncture aussi pour les animaux de rente? «Les effets sont même plus rapides sur les animaux que sur les humains, assure Lena Clifford. Parce que les humains réfléchissent trop!»
En Australie, la spécialiste de 34 ans pratique cette thérapeutique autant sur des chevaux, des chiens, des chats, des lapins et des poules que sur des vaches. Mardi à Sorens, elle a donné un cours d’initiation à 25 vétérinaires venus de Suisse romande et alémanique. Un cours reconduit hier dans la région zurichoise et qui affichait complet depuis longtemps. Preuve que la médecine complémentaire suscite de l’intérêt aussi du côté des soins animaliers.
Les vaches et les veaux de la ferme-école bio de l’Institut agricole de Grangeneuve se sont prêtés docilement aux démonstrations, offrant leurs différents points et méridiens aux fameuses aiguilles utilisées en médecine chinoise traditionnelle. La pratique est en effet millénaire, même si elle passe pour une médecine alternative plutôt tendance de nos jours.
En Suisse, on se sert de l’acupuncture sur les chevaux, les chiens et les chats depuis un certain temps. «On commence un peu sur les bovins, relève Maria Welham Ruiters, vétérinaire auprès du Service sanitaire bovin, qui organisait la formation. Mais il s’agit clairement d’une médecine complémentaire: si une vache souffre d’une inflammation de la mamelle et d’une forte fièvre, on commencera par lui donner des antibiotiques.»
L’acupuncture, comme l’homéopathie ou la phytothérapie, se présente toutefois comme une solution intéressante aux yeux de plus en plus de soignants et de producteurs. Il existe en effet une certaine prise de conscience au sujet de la résistance aux antibiotiques. Une diminution de ces derniers – et des substances chimiques en général – apparaît comme une approche à suivre. Et pas que dans les exploitations bio.


Remède à bien des maux
Une question revient systématiquement dès lors qu’il s’agit de planter des pointes de 13 à 40 millimètres: n’est-ce pas trop douloureux pour les animaux? «Les réponses sont différentes suivant l’animal, explique Lena Clifford. En ce qui concerne les veaux par exem-ple, l’usage de l’acupuncture est limité du fait que tout leur système est encore en formation. Par ailleurs, il est assez incroyable d’observer comment la plupart des animaux domestiques répondent aux traitements et comment ils semblent l’apprécier et se relaxer.»
La vétérinaire spécialisée, qui a fait ses études en Allemagne, affirme en outre qu’un à trois traitements suffisent pour obtenir des résultats dans la plupart des cas, quand il faut en compter entre huit et dix chez les humains. «On peut traiter toutes sortes d’affections animales grâce à l’acupuncture: une boiterie aiguë ou chronique, une arthrite, des problèmes oculaires, des plaies cutanées, des problèmes digestifs, des problèmes respiratoires et bien d’autres.»
Précisons que les participants étaient au bénéfice d’une autorisation d’expérimentation animale pour planter leurs aiguilles. Veaux et vaches ont d’ailleurs semblé plutôt satisfaits de leur sort. Certains ont même manifesté des signes de détente, plissant des yeux et se laissant aller à de flegmatiques bâillements. ■

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