L’école obligatoire fribourgeoise passe le cap des 40 0000 élèves

| sam, 19. aoû. 2017

Dès le 21 août, ils seront 47 527 à rejoindre les bancs des écoles primaires, secondaires et spécialisées, ainsi que des gymnases. Près de 1600 de plus que l’an passé, ce qui constitue la plus forte progression de ces dernières années.

PAR XAVIER SCHALLER

Les effectifs des classes vont grossir cette année de 1592 élèves. Une progression près de dix fois supérieure à celle de 2016 (+ 188) et 2015 (+ 168), que la Direction de l’instruction publique, de la culture et des sports (DICS) a peiné à expliquer, hier, lors de la conférence de presse précédant la rentrée scolaire.
La démographie n’est pas une science exacte. «Si vous prenez les statistiques fédérales et cantonales, leurs projections ne sont déjà pas les mêmes», a constaté Hugo Stern, chef du Service de l’enseignement obligatoire francophone. «Lorsque j’ai repris la DICS, on prédisait un plat vers 2020, se souvient Jean-Pierre Siggen. Autant dire que c’est un faux plat.»
Si les projections sont parfois fantaisistes, les conséquences sont, elles, bien concrètes. Pour l’école obligatoire, qui passe le cap des 40 000 élèves, 35,75 classes supplémentaires ont été ouvertes, ce qui amène le total à 2059,65 pour l’ensemble du canton. «Cela permet de maintenir une moyenne de 20 élèves par classe primaire, proche de celle de la rentrée 2016», constate Hugo Stern. Moyenne qui reste stable pour l’école enfantine (18,6) et pour le cycle d’orientation (19,7).


Les mesures d’intégration
L’augmentation du nombre de classes est aussi liée aux mesures d’intégration pour les élèves souffrant de handicaps. Chacun des 660 élèves en bénéficiant compte maintenant comme trois dans sa classe et dans son cercle scolaire. «Ce n’était pas toujours le cas et il y avait donc une inégalité de traitement, qui est maintenant corrigée», explique Herbert Wicht, chef du Service de l’enseignement spécialisé.


Marché de l’emploi tendu
Pour répondre à l’augmentation des effectifs, 55 équivalents plein-temps supplémentaires ont été accordés à la DICS. «Le flux est toujours très tendu au niveau de l’emploi, constate Hugo Stern. Mais nous avons pu pourvoir tous les postes et nous sommes tirés d’affaire.»
Les 254 postes mis au concours pour l’école primaire, représentent 164 équivalents plein-temps. Dans de très rares cas, des personnes ne répondant pas à toutes les exigences ont été engagées. «Il s’agit de situations transitoires ou de gens encore en formation, précise le chef de service. Et ils ont toujours été placés dans des duos pédagogiques.»
Dans ce contexte, les remplacements s’annoncent, cette année encore, compliqués. «Nous devons parfois faire 40 téléphones pour trouver quelqu’un.»
Selon Jean-Pierre Siggen, le problème ne vient pas forcément d’un manque de places de formation à la Haute Ecole pédagogique (HEP). «Nous sommes un canton qui forme beaucoup: près de 150 enseignants sortent chaque année de la HEP. La question est plutôt de savoir pourquoi on n’en retrouve qu’une partie dans les classes ensuite.»
Certains étudiants bernois ou luxembourgeois retournent travailler chez eux. D’autres bifurquent après leurs études. Un groupe de travail a été constitué pour étudier plus en détail la question et proposer des mesures.
Au niveau des cycles d’orientation, où 113 postes étaient à repourvoir, le recrutement a aussi posé quelques difficultés, surtout dans la partie alémanique du canton. «Dans le secondaire 2 en revanche, il n’y a aucun problème, note François Piccand, chef du Service de l’enseignement secondaire supérieur. Pour certains des 33 postes, nous avons reçu jusqu’à 70 dossiers.»


Succès du bilinguisme
Au collège, la principale nouveauté concerne les classes bilingues. «Celles-ci ont la cote, constate François Piccand. Plus de 40% des gymnasiens de première en bénéficieront.» A différents niveaux: 31% des élèves francophones suivront l’une de leurs branches en allemand, alors que 10% auront l’option «bilingue plus» et la moitié des cours dans cette langue.
La conférence de presse a aussi été l’occasion d’un premier bilan de la nouvelle procédure de passage au CO (EP-CO). «Les retours sont très positifs, 82% des enseignants concernés se sont dits satisfaits ou très satisfaits», se réjouit Hugo Stern. Seuls 445 élèves sur 2700 ont dû passer par la case évaluation pour déterminer leur orientation au CO. ■

 

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Fin des mesures transitoires

La DICS n’est pas la seule à souffrir du manque de précision des projections démographiques. Certaines communes peinent aussi à déterminer leurs besoins futurs. Or, avec la fin des mesures transitoires concernant la nouvelle Loi scolaire, dès la rentrée 2018, les cercles scolaires devront compter au minimum huit classes. «Certaines communes pensent que leur population va augmenter et qu’elles auront bientôt suffisamment d’élèves», note Jean-Pierre Siggen, directeur de la DICS. Mais pour obtenir une dérogation, les projections ne suffisent pas. «Elles doivent nous prouver qu’elles ont vendu le terrain, que les constructions vont se faire et que des familles avec enfants viendront s’installer.»
Quatorze dérogations ont été accordées à ce jour, dont onze à titre provisoire, avec un délai d’un ou deux ans. «A Romont par exemple, le projet de bâtiment scolaire a été abandonné. Il faut leur laisser le temps de mettre un autre projet en place, avant que les cercles scolaires de Romont, Billens-Hennens et Mézières puissent fusionner.» Les trois dérogations sans limite de temps concernent des situations géographiques particulières, comme Bellegarde ou les enclaves fribourgeoises en terres vaudoises.
Pour la rentrée 2018, les communes devront également avoir adapté leur règlement scolaire et instituer un conseil des parents. XS

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