Manger mieux permettrait d’améliorer sa concentration

| jeu, 31. aoû. 2017

La concentration est un aspect à ne pas négliger pour un sportif durant son activité. Plusieurs techniques permettent de l’améliorer. L’une d’entre elles, la nutrition. Le spécialiste Olivier Bourquin dévoile ses recettes gagnantes, le psychologue Nicolas Von Burg ses méthodes.

PAR JONAS RUFFIEUX

Lors d’un match de tennis de cinq heures où chaque point vaut de l’or ou dans une descente à VTT où chaque caillou peut vous projeter hors de l’engin, la concentration est primordiale. Que ce soit pour accomplir la meilleure performance possible ou pour éviter une blessure, le cerveau se doit d’être à sa capacité maximale. Depuis des années, les sportifs ont pris conscience de l’importance de la nutrition pour leur bien-être. Bien s’alimenter permettrait également d’augmenter ses capacités mentales.
«Pour produire un bon travail, les muscles et le cerveau doivent être oxygénés», commence le nutritionniste Olivier Bourquin, qui a créé sa propre entreprise, Bourquin Nutrition. «La base pour pratiquer tout sport est d’avoir de l’endurance, qui permet une bonne oxygénation cérébrale. Au niveau nutritionnel, les aliments riches en fer permettent cette oxygénation. Aujourd’hui, trois quarts des femmes et beaucoup d’hommes sont carrencés en fer», fait remarquer celui qui propose de combler ce manque avec de la viande rouge ou des œufs. «L’estomac est notre deuxième cerveau. Dans le corps, tout est relié. Il est ainsi important d’assimiler tous les aliments ingurgités. Les aliments de la famille du chou permettent de bien assimiler le fer. Manger varié est donc indispensable. Une personne qui souffre de maux de ventre ne pourra atteindre son potentiel maximal ni physiquement ni mentalement.»

Il y a mieux que les pâtes
La légende veut que le sportif avale un plat de pâtes avant un effort. «Ce n’est de loin pas l’aliment le plus important, tranche Olivier Bourquin. Pour activer le neurotransmetteur de la dopamine, il faut manger des acides aminés, qui fabriquent les protéines.» Viande, poisson, fruits de mer entrent dans cette catégorie. «Les légumineuses aussi, comme les lentilles. On trouve également des acides aminés dans les céréales complètes ou semi-complètes. Et, pour bien, il faudrait limiter la consommation de céréales raffinées.»
Bonne nouvelle pour les amateurs de chocolat: cette douceur améliore la concentration, car elle contient du cacao. «Le chocolat noir, uniquement, est bénéfique. A un pourcentage qui convient. Il ne faut jamais se forcer à manger un aliment. La notion de plaisir est importante, elle active la dopamine, qui stimule la concentration et la motivation. Mais attention, le plaisir de manger une pizza, par exemple, ne sera pas bénéfique pour le corps.»
Le choix des boissons s’avère également important dans l’optique d’améliorer sa concentration. «Des boissons énergisantes, avec une forte dose de caféine, apportent de l’énergie sur le moment, mais provoquent également des effets secondaires. Les mêmes que subissent les grands amateurs de café: une perte d’eau et des problèmes de tension. Un café est bénéfique s’il est de bonne qualité et sans ajout.»
L’hydratation, souvent négligée, est un passage obligé pour accomplir une performance. «Il ne faut pas attendre d’avoir soif pour boire, c’est déjà trop tard. L’idéal est de s’abreuver régulièrement durant l’entier de l’effort, quelle que soit sa durée. De l’eau, un poil sucrée, avec une pincée de sel.»


Des «super-aliments»
«Souvent, les gens souhaitent une recette toute faite qui leur garantit des résultats. Mais ça n’existe pas. On trouve cependant ce que j’appelle des super-aliments. Les amandes bio sont riches en magnésium. Les sardines apportent une grande quantité d’Omega 3, ce qui amène à une meilleure connection entre les neurones, qui voient leurs capacités s’accélérer. Le jus de certains légumes permet une meilleure circulation du sang et plus d’oxygénation: le curcuma, le gingembre et la betterave par exemple.»
Le nutritionniste propose de suivre la règle de manger ces aliments environ trois heures avant l’effort. «Tout dépend de chaque individu et de sa rapidité à digérer. Il est important de personnaliser les besoins en s’appuyant sur les facteurs physiologiques. En règle générale, il faudrait consommer une boisson de qualité, 30 à 45 minutes avant l’échéance, et continuer à boire régulièrement par la suite. Avis aux amateurs d’efforts extrêmes. Le complément alimentaire qui contient de la tyrosine permet au système nerveux de se remettre en action. En le prenant toutes les trois heures environ, il a pour but d’éviter les grands sauts de concentration», détaille Olivier Bourquin, qui compare: «Le corps est comme une voiture. Si on roule beaucoup mais qu’on l’entretient parfaitement, il peut aller loin, longtemps.»
Le nutritionniste compte près de 4000 clients. Il apporte ses conseils aux joueurs de Fribourg-Gottéron notamment, bien que les sports d’équipe se montrent encore réticents. «Certains joueurs s’y intéressent. Surtout les meilleurs, logiquement, car ce sont ceux qui ont toujours plus travaillé que les autres.»

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