Ancien syndic de Cerniat, Pascal Andrey a-t-il menti à la justice? Verdict en milieu de semaine prochaine

| jeu, 28. sep. 2017

L’ancien syndic de Cerniat Pascal Andrey comparaissait jeudi pour «fausse déclaration d’une partie en justice» dans le cadre de l’affaire dite de la route des Tertzons. Verdict la semaine prochaine.

PAR CHRISTOPHE DUTOIT

«Monsieur Andrey, pour vous, qu’est-ce qu’un car?» Jeudi à Bulle, la question de la juge de police Camille Perroud Sugnaux était au cœur du volet pénal de l’affaire qui oppose Julien Coissac, propriétaire d’une colonie à Cerniat, à Pascal Andrey, ancien syndic de la commune désormais fusionnée et ancien député.

En effet, de quel véhicule était-il question dans l’esprit des protagonistes de la réfection de cette route, dont le projet remonte au début des années 2000. D’un minibus, comme ceux utilisés par Julien Coissac pour acheminer les enfants au chalet Saint-Joseph, de bus de 30 à 40 places, contraint de décharger leurs passagers à l’église avant qu’ils ne marchent jusqu’à la colonie, d’autocars grand tourisme de 50 places ou de «minicars», un néologisme entendu dans la journée et relevé non sans humour par le procureur général? Chacun y est allé de sa version, que ce soit Julien Coissac, qui n’hésitait pas à prendre la parole à la place de son avocat Me Charles Amson, ou Pascal Andrey, visiblement très touché dans sa position de prévenu, qui a assuré «avoir toujours agi pour le bien de la collectivité. Dans cette affaire, j’ai été victime de calomnies et de mensonges. Je me suis bien fait avoir.»
Deux versions différentes
Cette question de véhicule est au cœur de la bisbille. Pour le procureur général Fabien Gasser, Pascal Andrey aurait menti lors de la fameuse séance du 14 décembre 2010, auprès du Tribunal civil de la Gruyère, durant laquelle il a affirmé sous serment: «C’est au début de l’année 2005 que Julien Coissac est venu avec ses projets de cars […] de 30 à 40 places.» Or, le 28 mai 2010, l’édile cerniatin avait livré une version différente, à savoir que «durant l’étude du projet, Julien Coissac a toujours émis le vœu de pouvoir accéder à son chalet avec un car»…
Une affirmation corroborée par le procès-verbal du Conseil communal du 29 juillet 2003, où on peut lire que «l’accès au chalet sera prévu par l’arrière du bâtiment […] permettant un bon accès pour les cars et les camions».
Ces arguments étaient non seulement au centre des débats du jour, mais aussi et surtout primordiaux en vue de la suite de la procédure civile, actuellement «en attente de la mise en œuvre d’une expertise judiciaire», selon Julien Coissac. En effet, si la procédure a débuté, du côté de la commune, à cause d’une facture impayée de 20 000 francs, le propriétaire de la colonie réclame aujourd’hui quelque 400 000 francs à Pascal Andrey et à la commune. D’ailleurs, du côté de la défense, Me Dominique Morard a plusieurs fois dénoncé cette «instrumentalisation» de la procédure pénale en vue de son volet civil.
Au terme de cinq heures d’une audience marquée par des invectives parfois enflammées, le Ministère public a requis une peine de 180 jours-amendes (ou 720 heures de travaux d’intérêt général) et une amende de 2000 francs contre le prévenu, tandis que la défense réclamait l’acquittement pur et simple.
Dans l’attente du verdict, qui tombera dès le milieu de la semaine prochaine, le Ministère public ne cachait pas sa satisfaction. «Qu’il y ait acquittement ou condamnation, l’audience a bien pu avoir lieu. S’il y avait eu un problème de procédure, comme en octobre 2016, on aurait difficilement échappé à la prescription, fixée à décembre 2017.»

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