Comme ébéniste de profession, je suis invité à participer tous les cinq ans à un contrôle de l’ouïe. En 2006, lors d’un examen, la CNA détecte chez moi un problème à ce sujet et me convoque chez un spécialiste d’oto-rhino-laryngologie.
En 2011, nouvel examen chez ce même médecin. Celui-ci cons-tate que mon audition s’est dégradée et me convainc de consulter un chirurgien spécialiste en la matière. Constat: un os intérieur de mon oreille gauche se détériore. En décembre, je suis donc hospitalisé afin de pratiquer une stapédotomie. A la suite de cette opération entièrement à ma charge y compris la perte de gain (cas maladie), mon audition ne connaît aucune amélioration. Ayant pas mal souffert lors de cette intervention, je décide d’en rester là. Début 2017, conscient de mes difficultés à entendre autrui lors de certaines conversations, je rends visite à un audioprothésiste afin de me renseigner si le port d’un appareil acoustique peut m’être utile. Après quelques tests, nous observons qu’un tel matériel m’aide à retrouver une audition correcte. L’audioprothésiste rédige alors un rapport pour l’assurance AI afin de me faire rembourser une partie de ce dispositif.
Nouvelle convocation chez le premier médecin qui considère nécessaire le port de cet appareil pour mon confort, mais aussi pour mon activité professionnelle et estime qu’un remboursement intégral serait bienvenu. Je dois alors rédiger tout un rapport d’argumentation et motivation et, après cette procédure, je serai convoqué à un nouvel examen auprès d’un professeur mandaté par l’AI. Le 5 octobre, je m’absente de mon travail et j’effectue le déplacement pour me rendre à ce rendez-vous. Rapport: votre déficience auditive n’est pas assez prononcée pour bénéficier du remboursement intégral. Résultat: une journée de perdue et pas de défraiement pour cela. Pourquoi tous ces rapports et examens? Qui paie tout cela alors que les coûts de la santé explosent? A quand un système de santé efficace et qui lutte contre le mercantilisme de certains individus qui empochent des sommes considérables? Pascal Pasquier, Epagny