Gobet Meubles fermera boutique le 30 juin

| mar, 10. oct. 2017

L’enseigne bulloise disparaîtra juste avant l’été 2018. Sans successeur, Philippe et Pascale Gobet ont accepté une proposition des Bernois de BKW de louer leur bâtiment. Fondé en 1962, Gobet Meubles s’est fait un nom en Suisse romande dans le mobilier haut de gamme.

PAR JERÔME GACHET


Dans neuf mois, Gobet Meubles n’existera plus. La fin d’une enseigne emblématique de la place depuis cinquante-cinq ans. La fin, aussi, d’une aventure familiale. A la barre depuis l’an 2000, Philippe et Pascale Gobet ont pris cette décision «émotionnellement difficile». Le bâtiment qui se situe à la rue de l’Etang, à Bulle, sera entièrement loué à BKW dès le 1er juillet.
«Il y avait une opportunité à saisir. Quand BKW, par la voix de Julien Raboud, nous a approchés, nous ne nous posions pas ce genre de question. Nous trouvions même que c’était un peu fou de penser à arrêter. Mais, de fil en aiguille, sachant que nos enfants ne souhaitaient pas reprendre l’affaire, nous nous sommes dit que le train ne passerait probablement pas deux fois», raconte Philippe Gobet. Et de préciser que ce choix arrive «peut-être un peu tôt» et qu’il leur a valu «quelques nuits blanches».
Tous deux âgés de 53 ans, les époux pourront désormais mûrir d’autres projets «davantage tournés vers le social et l’humanitaire». Mais le commerce de meubles, c’est fini. «Ce travail est exigeant. Durant toutes ces années, on s’est couché Gobet et on s’est levé Gobet», image Pascale Gobet.
Leur fille Camille a longtemps été pressentie pour reprendre l’affaire. Détentrice d’un brevet d’architecte d’intérieur, elle a travaillé durant quelques années avec ses parents avant de prendre une autre voie. «Elle a recommencé des études dans le domaine de la comptabilité et s’y épanouit», enchaîne son père.

Trois employés touchés
Cette cessation d’activités met leurs trois collaborateurs – dont deux ébénistes – sur la touche. «Ça nous laisse un peu de temps pour qu’ils retrouvent du travail», reprend Philippe Gobet. Il assure que la reprise des locaux par BKW a achevé de le convaincre, avec plus de 120 personnes qui travailleront sur le site.
On sait que les temps sont durs dans le secteur de la vente. Philippe Gobet explique que la situation économique n’a pas pesé sur ce choix. «Pour vendre dix des plus grandes marques de meubles du monde, il faut être top. Certes, nous avons toujours dû nous adapter.»
Quant au chiffre d’affaires, non communiqué, il est stable depuis quelques années, indique-t-il. Pas de regret, d’ailleurs, d’avoir investi trois millions en 2014 pour la nouvelle exposition: «Ce projet était un aboutissement à mes yeux. Si je ne l’avais pas fait, je l’aurais regretté.»
Le stock actuel sera vendu d’ici le mois de juin. Quant à la clientèle, elle devrait être reprise par un autre marchand de meubles de la région. «Des discussions sont en cours avec deux sociétés», reprend Phi-lippe Gobet. Il faut savoir que depuis toujours ou presque, l’enseigne réalise près du deux-tiers de son chiffre d’affaires en dehors du canton, spécialement sur la Riviera.
N’aurait-il pas été plus sim­ple de vendre toute l’entreprise? «Impossible, répond Pascale Gobet. Nous sommes devenus trop grands pour espérer trouver un repreneur.» ■

Davantage d'informations, notamment sur BKW, dans l'édition du jour.

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