La professionnalisation refera discuter d’elle au Législatif

| jeu, 12. oct. 2017

A l’heure des divers, au terme de la séance du Conseil général de lundi, le syndic de Bulle Jacques Morand a annoncé que l’Exécutif écartait l’idée de se professionnaliser. Surprise dans les rangs du Législatif. Ses différents groupes promettent d’y revenir.

 

 

Par Sophie Roulin

«En restant miliciens, nous sommes vraiment dans l’action politique.» Pour le syndic de Bulle Jacques Morand et ses huit collègues du Conseil communal, il n’y a pas lieu de modifier le fonctionnement actuel de l’Exécutif. Le syndic a communiqué cette prise de position à l’heure des divers, lundi soir, à l’issue de la séance du Conseil général. Le chapitre de la professionnalisation ne devrait toutefois pas être clos: les partis – UDC mise à part – veulent en débattre.

«Nous nous étions fixé comme objectif de nous prononcer sur la question durant cette année, explique Jacques Morand. Les débats ayant eu lieu, il n’y avait pas de raison d’attendre pour communiquer notre position.» Le syndic a donc donné les principaux arguments qui ont mené à cette décision: «A neuf, il y a plus d’avis autour de la table. Les décisions se prennent donc avec une plus grande finesse et les consensus sont plus aboutis.»

L’augmentation des coûts a également pesé dans l’argumentaire. «Les salaires que nous percevons actuellement ne sont pas calculés sur la même base que si nous étions professionnels, sans compter les rentes et les aides à mettre en place pour accompagner cette professionnalisation.»

Deux séances dédiées à ce sujet ont été nécessaires au Conseil communal pour faire le tour de la question. «Les deux systèmes ont des avantages et des inconvénients, ajoute le syndic. Mais, en considérant ce qui est plus favorable aux citoyens, le système de milice l’emporte.»

Surpris par la forme
Le sujet n’ayant pas été mis à l’ordre du jour par l’Exécutif, les différents partis n’en avaient pas débattu lors des séances de préparation du Conseil général. «Nous avons été surpris par la forme de cette prise de position, qui n’ouvrait pas la porte à une discussion, commente Christian Repond, chef du groupe PDC/PVL. Mais nous avons d’ores et déjà décidé d’en parler lors de notre prochaine réunion de groupe.»

Même son de cloche du côté du PLR: «Nous allons agender une discussion sur le sujet très prochainement, indique Eric Gobet, chef du groupe. Nous allons reprendre l’étude menée en 2013 par l’IDEAP sur mandat de la ville. Beaucoup de nouveaux n’en ont pas connaissance et nous allons élargir
la discussion en mettant au centre la question importante: qu’est-ce qui est mieux pour Bulle et ses citoyens?»

Des débats prévus
Ardente défenseure d’une politique de milice, comme le relève Sébastien Bossel, président du Conseil général, l’UDC n’évoquera pas le sujet, sauf s’il y a lieu de s’y opposer. Des débats auront en revanche lieu au sein du groupe PS/Les Verts. «Nous sommes convaincus que c’est le moment pour Bulle de passer à un système professionnel, indique le chef du groupe Martin Rauber. On ne va pas laisser tomber cette question, qui n’est pas une question de détail qu’on peut régler comme ça dans les divers.»

Selon les lois et les règlements en vigueur, l’Exécutif décide de son mode de fonctionnement. Le Légisaltif ne peut donc pas lui imposer une professionnalisation. En revanche, il a la compétence pour décider du nombre de représentants que compte le Conseil communal. Si une proposition – par le biais d’un outil parlementaire – était faite et acceptée pour abaisser le nombre à 5 membres, un changement de fonctionnement serait alors inéluctable.

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Une étude sur les commerces
Conseil général. «Rien dans le règlement ne permet de demander votre démission. Et quand bien même, nous ne le ferions pas.» Lundi à Bulle, le socialiste Erwan Karavec est revenu sur l’affaire Bossel, en préambule de la séance du Conseil général. Pour rappel, le président UDC du Conseil général Sébastien Bossel a été condamné pour injure, violence et calomnie envers des policiers.

Au nom du groupe PS- Les Verts, Erwan Karavec a dit son étonnement et l’impression «d’être mis devant le fait accompli» quand l’affaire est sortie dans la presse. Il a aussi exprimé son agacement de voir Sébastien Bossel absous sans discussion par «un parti UDC pas réputé pour sa tolérance» et par ses alliés. «Vous avez dit que ceux qui vous ont élu décideraient de votre sort. Dont acte.» Sébastien Bossel a pris note de l’intervention et a enchaîné avec l’ordre du jour.
A l’unanimité, les conseillers ont accepté la création d’une commission séniors de l’Exécutif, comme le demandait Marie-Christine Baechler (ps-les verts). Ouverte à des spécialistes, elle intégrera au moins un membre de chaque groupe.

«Dans l’intérêt général»
Isabelle Colliard a ensuite plaidé pour le maintien des jardins communautaires à l’Institut Sainte-Croix. Depuis le printemps, la commune a en effet mis une parcelle à la disposition du groupe de citoyens Demain la Gruyère - Les incroyables Comestibles. Et l’élue socialiste a longuement présenté le travail accompli. La conseillère communale Johanna Gapany lui a rappelé que cet espace a été accordé dans l’attente de la réalisation des Jardins de la cité. Or, l’Exécutif va prochainement proposer un crédit pour l’étude et la réalisation des jardins de Sainte-Croix, première étape du projet. «Il n’est pas dans l’intérêt général de bloquer ce projet à cause des jardins communautaires. D’autant que ceux-ci peuvent s’organiser ailleurs.»

L’idée d’un marché le samedi durant la belle saison (La Gruyère du 28 septembre), qui devrait se concrétiser en 2018, a été saluée par les élus. Notamment Valérie Schmutz, au nom du PLR: «Mais il faudra veiller à ce qu’il y ait un nombre suffisant d’exposants. C’est l’offre qui donnera aux gens l’envie de s’y rendre.»

Dans les divers, le syndic Jacques Morand a annoncé que le Conseil communal n’entendait pas se professionnaliser (voir ci-dessus). Il a également informé qu’une étude a été commandée pour dresser un état des lieux des commerces du centre-ville. Un travail en trois étapes. La cartographie des commerces, par catégorie, sera suivie d’une analyse de l’environnement, de l’image de Bulle et de la promotion commerciale de la ville. Enfin, le bureau mandaté analysera les structures en place, leur fonctionnement et leurs interactions. «L’objectif est d’avoir des pistes pour renforcer nos atouts et améliorer nos faiblesses.»

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