Pour FR-Gottéron, le succès passe par un chez-soi retrouvé

| jeu, 05. oct. 2017

Leader provisoire, Fribourg-Gottéron a basé son succès sur un bilan presque parfait à domicile. Plus que les trois points, une victoire à domicile amène confiance et sérénité. Les joueurs et l’entraîneur Mark French évoquent ce paramètre.

 

 

Par Quentin Dousse

Dix matches, 21 points et le trône de leader repris provisoirement au voisin bernois: Fribourg-Gottéron ne pouvait espérer un meilleur début de saison. La mine ravie de Mark French, mardi après la victoire face à Genève-Servette (5-2), en disait long sur sa satisfaction. Celle de voir la réaction de son groupe après le zéro pointé du week-end. Les Dragons ont montré à leur entraîneur qu’ils savaient encore marquer et, surtout, s’imposer avec autorité face à un concurrent direct dans la course aux play-off. «Après deux mauvaises prestations, il était important que le groupe réponde présent», loue Mark French.

Si Fribourg-Gottéron traverse une période faste, il le doit en premier lieu à ses performances à domicile. Avec quatre succès en cinq parties, les Dragons ont bel et bien repris possession de leur BCF-Arena. «Notre patinoire doit être un enfer et une forteresse imprenable, soutient l’attaquant Chris Rivera. Cela s’était sans doute un peu perdu l’an dernier (n.d.l.r.: 13 défaites pour 12 victoires en 2016-2017). Cette saison, je sens l’envie de présenter un beau visage devant notre public. Ce qu’on a su faire jusqu’à présent.»
Entre les intentions de rachat et les résultats, Mark French (46 ans) est arrivé à la bande. Le technicien a d’emblée fixé ses exigences: «Le coach l’a relevé en préparation, il attend une équipe dominante à domicile», souligne l’attaquant Caryl Neuenschwander.

S’il n’a pas été question d’objectif chiffré – «je veux surtout voir l’équipe progresser au fil des matches et les points suivront» tempère le coach – Mark French sait ce qu’un succès peut amener au-delà de l’aspect strictement comptable. «Les émotions, et cette relation entre l’équipe et les fans, sont capitales pour la dynamique d’une saison», indique ce titulaire d’un bachelor en psychologie. «Une victoire à la maison amène une confiance supplémentaire à chacun, mais aussi davantage de sérénité. Gagner chez soi aide indéniablement pour aller chercher des points sur la route», complète Chris Rivera. Un coup d’œil aux statistiques permet de juger l’impact des performances à domicile sur le classement final. Dans un récent passé toutefois, une équipe a fait démentir les chiffres: le CP Berne, sacré champion de Suisse en 2016 avec seulement le neuvième (!) bilan de la ligue en saison régulière.

Un système immuable
Un pressing agressif de la première triplette, une pénalité provoquée après 40 secondes et un but dans l’enchaînement: les Fribourgeois ont connu mardi une entame idéale. Appliquant la «règle non écrite» voulant que l’équipe locale étouffe son hôte dans les dix minutes initiales en exerçant une énorme pression. «Forcément, ce bon départ a facilité la performance collective qui a suivi. Jusqu’ici, à la maison, on n’avait pas toujours réussi nos entames de match. Je voulais que ça change et j’en avais parlé aux gars dans les vestiaires», relève  Mark French.

S’il a apprécié de voir son équipe démarrer pied au plancher, le Canadien n’en fait pas pour autant une obsession. C’est l’autre particularité de «son» Fribourg-Gottéron: à domicile comme à l’extérieur, son discours change «très peu» et les Dragons s’évertuent à rester dans leur système. Peu importe le pedigree de l’adversaire, finalement. Le jeune Nathan Marchon de signaler cette différence de coaching: «On le voit au niveau du dernier changement (n.d.l.r.: le coach de l’équipe recevante a l’avantage d’envoyer ses joueurs en deuxième). L’an dernier, Larry Huras analysait et regardait énormément l’adversaire avant de choisir ses lignes. Il y attachait beaucoup plus d’importance que Mark French, par exemple.»

La «méthode French» fait jusqu’ici l’unanimité auprès du public fribourgeois. Elle doit néanmoins encore passer au révélateur des «grosses cylindrées». Le premier test, vendredi dernier face à Zoug (0-3), avait été manqué. Le deuxième se présente ce samedi déjà, avec la venue de Berne. L’occasion pour les Dragons de démontrer, face aux champions de Suisse en titre, qu’ils ont bien franchi un cap sur leur glace.

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Un public timide
Les dirigeants fribourgeois s’y étaient préparés, ils n’y ont pas échappé: le dernier exercice, conclu en finale des play-out, a eu son impact sur la campagne de (ré)abonnement. Si les 3200 places assises sont toujours attribuées dans leur intégralité – une cinquantaine de sièges sont toutefois remis en vente à chaque partie – les places debout ont connu une diminution qualifiée de «légère» par Raphaël Berger: «Nous avons écoulé environ 150 abonnements en moins, indique le directeur général. On s’y attendait.»

Moins attendu, en revanche, les modestes affluences cette saison, malgré un début de championnat convaincant. Les cinq matches à domicile ont attiré en moyenne 5312 spectateurs. Soit près de 450 de moins que sur l’ensemble de la saison dernière (–300 en comparaison à pareille époque). Une situation décevante? «Oui et non, répond Raphaël Berger. Cela peut aussi s’expliquer par l’identité des adversaires. Mais, à cette période, on sait qu’il est toujours difficile de motiver les gens. La saison prochaine sera différente, puisque le championnat commencera deux semaines plus tard.»

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