Un hashtag pour matérialiser le cri

Humeur

Harcèlement. Moi aussi. Moi aussi les sifflements dans la rue, les insultes devant ma porte, les mains baladeuses dans le métro. Et surtout, ne jamais répliquer, au risque de recevoir un poing dans la gueule. Sans oublier l’ivresse de la nuit, avec le oui et le non qui s’embrouillent. Se réveiller nue, dans un lit inconnu. Se souvenir d’une défense impuissante, d’un non vaincu. Ça, c’était à Bruxelles. Depuis un an en Suisse, je suis étonnée. Cet été, j’ai réappris à mettre des jupes. A lever la tête. A prendre exemple sur ces Bulloises et ces Suissesses, qui s’affirment. Mais ma crainte demeure. Les soutiens manquent et j’entends encore: «Ne sors pas le soir», «habille-toi», «ne bois pas». Toujours cette victimisation. La vague de hashtags #metoo ou #balancetonporc m’a d’abord laissée sceptique. Quoi de neuf? A regarder le passé, je mesure mieux l’ampleur des progrès déjà effectués. Aujourd’hui, je vois ces centaines de milliers de récits accompagnés par ces hashtags comme un moyen d’attirer l’attention. Quitter cette position de faiblesse et raconter son quotidien. Sortir ce cri enfoui, et espérer nous réveiller. Sophie Woeldgen

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