Trois jours pour transformer l’usine en discothèque géante

| jeu, 07. déc. 2017

Ce jeudi soir, l’usine Sottas ouvrira ses portes aux fêtards pour la 2e édition du Highway Festival. Objectif annoncé: accueillir à Bulle 20000 visiteurs en trois soirées thématiques. Pour organiser le plus gros festival de musique que le canton ait connu, Sottas SA et Globull ont uni leurs forces.

PAR XAVIER SCHALLER

Depuis le début de la semaine, l’usine Sottas SA tourne au ralenti. Une partie de l’entreprise est mobilisée pour préparer le Highway Festival, qui débutera ce soir à 22 h, à la rue de l’Industrie. Car transformer une halle industrielle en discothèque géante et accueillir jusqu’à 24 000 spectateurs sur trois soirs représente un sacré défi. Même avec l’aide de Globull.
«Le gros du travail a commencé mardi à 5h», explique Nadir Solenghi, directeur de Sottas SA et coprésident du Highway Festival. Pour vider la halle de plus de cent mètres de long, une centaine de collaborateurs, sur trois cents, ont été réquisitionnés.
En tout, 600 tonnes de machines et de matériels ont été sorties, direction deux entrepôts loués pour l’occasion. «Il fallait aussi sécuriser l’endroit, condamner certains accès, couper les réseaux de gaz.» Des éléments de façade ont été démontés pour donner accès aux escaliers de secours, construits pour l’occasion.
Objectif: que les cinq premiers semi-remorques déchargent leur matériel le mardi soir déjà. «Pour les trois soirées, une trentaine de camions vont venir, en commençant par ceux de la technique», explique Gilles Ancion, coprésident du Festival et l’un des administrateurs de Globull. «Normalement, un festival de cette taille se monte en une voire deux semaines. Là, c’est 48 heures chrono.»
Hier à midi, les ponts de lumières étaient accrochés dans la salle. Restait le montage de la scène, de la sono, des 140 mètres de bars et du reste des installations techniques. Avec en ligne de mire les premiers sound checks, aujourd’hui à midi. «Même si nous sommes dans une usine, nous avons dû renforcer l’alimentation électrique», explique Nadir Solenghi. L’éclairage et la sono, mais aussi les frigos, les tireuses à bières et les food trucks à l’extérieur doivent être alimentés.


Deux cents bénévoles
Pour faire ensuite tourner cette gigantesque machine, plus de 300 personnes sont mobilisées, dont deux tiers de bénévoles. «Nous n’avons mê­me pas fait de pub pour les trouver. Il y a deux mois, lors d’une séance du staff de Globull, nous avons demandé à chacun s’il pouvait venir durant deux soirs et trouver deux autres personnes. Le bouche-à-oreille a ensuite suffi.» Un petit défraiement et un billet gratuit ont aussi permis de motiver les troupes.
Au niveau de la billetterie, les ventes se déroulent bien selon Gilles Ancion, avec petit plus pour la soirée Urban du vendredi. «Dans ce genre d’événement, les ventes se font beaucoup au dernier moment. Nous le voyons bien avec ceux que Globull organise.» Mais il se montre confiant: «L’affiche est le premier argument de vente et celle que nous proposons est exceptionnelle (voir ci-dessous).» Sur un million de budget, la moitié est consacrée aux artistes.
Les cinq cents pass à prix réduits pour l’ensemble du festival ont rapidement trouvé preneur. «L’offre repas d’entreprise et concert a aussi bien marché, note Gilles Ancion. Une trentaine d’entreprises se sont inscrites. Le jeudi et le vendredi sont complets, avec 800 repas chaque soir.» Pour les accueillir, les 2500 mè­tres carrés de la halle de peinture ont été transformés en salle de réception. «Avec du tapis et des tables en verre et métal construites par nos soins», indique Nadir Solenghi. Les employés de son entreprise et leurs conjoints y mangeront le vendredi soir.
Avec la billetterie élec­tronique, Il est possible de connaître le domicile des acheteurs. «Ce sont à 70% des Fribourgeois, mais pour le reste, ils viennent vraiment de partout, de Genève à Zurich en passant par le Tessin. Il y a aussi pas mal de Français, d’Italiens et d’Allemand.»
Les organisateurs espèrent attirer 20 000 spectateurs et peuvent en accueillir 24 000 au maximum. «Nous allons de toute façon garder une petite réserve de billets pour les vendre chaque soir sur place.»


A quatre, parking gratuit
Afin de limiter le nombre de voiture, chaque billet acheté inclut les transports sur l’ensemble du territoire fribourgeois, trois heures avant et après les concerts. «Nous avons un partenariat avec les TPF, mais c’est quand même un gros effort financier», souligne Gilles Ancion. Le dimanche matin, un train spécial reliera notamment Fribourg par Romont dès la fin de la soirée electronic.
D’autre part, le parking est gratuit pour les adeptes du covoiturage. «S’il y a quatre personnes dans la voiture, elle ne paie pas. Sinon, c’est dix francs. L’objectif n’est pas de gagner de l’argent, mais d’inciter les gens à se regrouper.» Et s’il neige? «Tous les parkings prévus sont en dur. Mais quelques accrochages pourraient évidemment ren­dre les choses plus compliquées.» ■

 

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Des vedettes internationales

Annoncés, ils seront tous là. Les Don Diablio, Manau et DJ Othello, les Fatal Bazooka, Niska et autre Gala. Le Highway Festival ne déplore aucun absent et le programme annoncé en septembre sera respecté.
Ce soir, les nostalgiques des années 1990 et 2000 sont attendus pour une soirée remember rappelant la grande époque de la halle Segalo. Fatal Bazooka, Manau, Gala et Rednex sont au programme, ainsi que les Suisses DJ Othello et Miss Sloane. «Manau ne se produit pas très souvent et nous avons dû négocier longuement pour le convaincre», explique Rémi Castella, responsable de la programmation à Globull et pour le Festival. Une multitude de performeurs et de danseurs sont aussi annoncés pour assurer l’ambiance.
Vendredi, la musique urbaine sera à l’honneur, avec Niska, Joey Starr et Cut Killer, Alonzo et Siboy. Les Genevois de Superwak Clique seront aussi de la partie, ainsi que les animateurs Couleur 3 de Downtown Boogie. «Quand on a booké Niska, il n’avait pas encore sorti son album, précise Rémi Castella. Maintenant, il a vraiment explosé.»
Le Festival se terminera samedi pour une soirée electronic. Don Diablo, Alan Walker, W & W, Borgore, Lost Frequencies et Henri PFR sont à l’affiche, avec light show, pyrotechnie et effets spéciaux. «Pour Don diablo, ce sera sa première date en Suisse. Là aussi ça a été compliqué de l’avoir.» XS

Bulle, usine Sottas SA, les 8, 9 et 10 décembre, de 22 h à 5 h. Programme et billetterie sur www.highwayfestival.ch.

Commentaires

Don Diablo est venu en Suisse en février dernier au Härterei Club à Zürich et il retrourne ce vendredi d’ailleurs. C’est donc sa troisième date en Suisse pour information ;)

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