La magie du ballon opère, même après 40 éditions

| jeu, 25. Jan. 2018

Le 40e Festival international de ballons à air chaud prendra son envol ce samedi, à Château-d’Œx. Une édition anniversaire qui accueille la Fête des vignerons en invitée d’honneur et qui proposera une soirée Night Glow vendredi 2 février.

PAR SOPHIE ROULIN

Des pastilles de couleurs se déplacent dans un ciel bleu azur dans lequel se découpent des montagnes blanchies par la neige. Et des centaines d’yeux émerveillés savourent le spectacle. Le Festival international de ballons à air chaud ouvre officiellement ses portes ce samedi pour sa 40e édition. Du 27 janvier au 4 février, Château-d’Œx accueillera une septantaine de montgolfières et autant de pilotes, représentant quinze pays, pour neuf jours de vol. Rencontre avec le président du comité d’organisation Frédéric Delachaux.

Quarante ans, c’est déjà une longue vie pour une manifestation…
Oui, c’est déjà une belle période. Avec différentes phases de vie, il y a eu des moments plus creux, des phases d’euphorie aussi. Par contre, la manifestation a toujours pu être organisée. Et, aujourd’hui, elle est ancrée dans l’ADN de la région. Avec cette manifestation, on est dans le domaine de l’émotionnel. Quand on voit ces ballons pendus dans le ciel, qui dessinent une fresque éphémère, on est dans quelque chose de magique et on a l’impression d’être hors du temps. Et c’est vraiment la force du festival.

Comment garder son attractivité à la 40e édition?
La recette de base fonctionne, mais le festival doit évoluer, prendre de nouvelles directions. Cette année, on va accueillir 300 élèves du Pays-d’Enhaut, de la Riviera et des Alpes vaudoises. Ils vont venir faire des ateliers, participer à RadioBus. On travaille sur cette jeune clientèle. Aujourd’hui, on a des grands-
parents qui viennent avec leurs petits-enfants, le public se renouvelle et on doit en faire une force.

Sans changer la recette…
La recette reste, mais les ingrédients changent. Les ballons et les pilotes ne sont pas les mêmes, les conditions météo et les paysages sont différents. On doit proposer des nouveautés aussi.
Pour cette édition anniversaire, le Night Glow est organisé – ce qui n’est pas forcément le cas à chaque édition compte tenu du coût d’une telle soirée – et il est mis sur pied en partenariat avec le Chaplin’s
World. De plus, nous accueillons la Fête des vignerons en tant qu’invitée d’honneur, avec deux ballons à ses couleurs. Que des entités aussi prestigieuses soient présentes prouvent que notre festival est attractif.

Attractif d’un point de vue promotionnel?
Oui, la montgolfière a retrouvé un intérêt comme vecteur de communication. Il y a eu un creux, mais les entreprises réinvestissent dans la montgolfière.

La Gordon Bennett, organisée en septembre à Epagny, a-t-elle une incidence sur vous?
Oui, ça nous a fait beaucoup de bien. Ils étaient présents chez nous en janvier l’année dernière et nous étions en Gruyère en septembre. Ça met un focus sur l’aérostation et c’est une bonne chose. Ces rencontres créent aussi du dynamisme. La Gordon Bennett a motivé des pilotes à remettre sur pied la David Nieven Cup dans le cadre du festival, une compétition de longue distance qu’on n’avait plus organisée depuis plusieurs années parce que très exigeante.

Vous vous ouvrez aussi à d’autres disciplines…
Oui, nous avons cette envie d’ouverture au monde de l’aéronautique, sans ambitionner de devenir un show aérien. On ne remplacera jamais un Sion Air Show. Mais les meilleurs pilotes suisses de parapente viennent faire des démonstrations. Un avion acrobatique propose un programme de haut niveau. Mercredi soir, on accueille une conférence sur un projet de tour du monde avec des personnes en situation de handicap, lancé par l’association Handiflight, basée en Gruyère.
Nous proposons cette ouverture, mais nous ne devons pas oublier que nous sommes une manifestation de ballons. Ce que veut voir le public ici, ce sont des ballons. ■


Programme de la manifestation sur www.festivaldeballons.ch

 

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Renforcer l’intégrité de la région

Depuis le début de l’année, Frédéric Delachaux est devenu le directeur de Pays-d’Enhaut Région (PdER) dans le cadre du projet de regroupement de cette entité avec Pays-d’Enhaut Toursime, qu’il dirige depuis 2014.

Quel est l’intérêt de regrouper tourisme et développement économique dans une même entité?
Nos deux structures ont des visions, des stratégies et des objectifs assez proches. Dans les démarches pour chercher un remplaçant à François Margot, qui a quitté PdER en décembre, les syndics du Pays-d’Enhaut se sont posé des questions sur les structures en place et leur démarche a mené à ce rapprochement.

Avec quels objectifs?
Dans une volonté de renforcer l’intégrité de la région, de mettre ensemble les forces et les compétences afin que la région soit gagnante.

N’y a-t-il pas un risque à mettre tous les œufs dans le même panier?
Des synergies sont évidentes et ne poseront pas de problèmes. En revanche, nous devrons être attentifs à préserver l’intégrité de nos membres respectifs, qui ne sont pas les mêmes et qui ont des attentes différentes. Il ne faudra pas l’oublier.

Dans une interview qu’il nous a accordée, François Margot évoquait le tourisme en parlant d’un creux de vague. Etes-vous d’accord avec cette analyse?
Le tourisme est clairement en mutation. L’érosion de l’hôtellerie dans la région en est en partie responsable. Nous sommes passés de 1000 lits hôteliers dans les années 1990 à 330 aujourd’hui. Sans ces lits chauds, les remontées mécaniques se retrouvent en difficulté.
Ceci dit, nous ne sommes pas dans une situation totalement stérile: deux hôtels ont été rénovés à Rougemont. C’est très positif et on espère un effet boule de neige. Dans d’autres domaines, comme celui de la santé ou de l’agriculture, des projets existent également. Le maillage entre ces secteurs n’est pas cloisonné. A nous de faire que nos visiteurs, qui viennent pour une raison précise, profitent également de nos autres offres et produits.

Par quel biais?
Le Pays-d’Enhaut dispose d’identités fortes avec L’Etivaz AOP, les activités autour du ballon – pas seulement durant le festival – ou encore le découpage qui gagnera en visibilité avec l’agrandissement du musée. Nous devons nous démarquer avec ces produits que nous sommes les seuls à proposer. SR

 

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