Pas de temps à perdre. C’est ce que semble dire le cincle plongeur dont le chant sonne le long des rivières dès le mois de décembre. Un grondement, un roulement, un tonnerre. Après les pluies de ces derniers jours, un flux impressionnant s’écoule à travers la Sionge, traverse les chutes, s’épand sur les rives et se brise avec fracas contre les enrochements.
Posté sur une pierre lisse non loin de la rive, le cincle semble imperturbable et égrène les notes mélodieuses de son chant. Quelques notes qui, d’un coup, nous propulsent vers le printemps. Limpides, elles semblent flotter au-dessus du tumulte de la rivière. Quelle classe, quel panache! Redingote noire, poitrine blanche, il ne semble guère inquiété par la fureur des éléments. Le cincle se permet même une petite interruption sous la…