L’application des TPF à la conquête du pays

| mar, 20. fév. 2018

Sur les smartphones, Fairtiq remplace les titres de transport. Lancée en mars 2016 par trois communautés tarifaires, dont celle des TPF, elle a peu à peu étendu son aire de desserte. Dès mars, les transports en commun de toute la Suisse seront disponibles d’un simple glissement de doigt.

PAR XAVIER SCHALLER

Aller n’importe où en Suisse sans prendre de titre de transport. Avec l’application Fairtiq, ce sera possible dès le mois prochain. La rumeur a été confirmée par Stéphane Berney, porte-parole des TPF. C’est un succès pour l’entreprise fribourgeoise, à l’origine du projet et qui aura la charge de répartir les bénéfices entre les différents transporteurs publics.
«En gros, tous les trajets disponibles avec un AG pourront être payés avec Fairtiq. Vous montez dans un bus à Bulle, vous changez à Fribourg, vous repartez plus tard pour Schaffhouse, l’application se charge de tout», image Stéphane Berney. A la fin de la journée, un calcul est fait pour facturer le meilleur tarif possible: trajets séparés, carte journalière ou autres.
L’app CFF Mobile preview, que la régie utilise pour tester de nouvelles solutions en termes de mobilité, va également intégrer la technologie Fairtiq. «Cela se fera ce printemps», confirme Donatella Del Vecchio, porte-parole des CFF.
La géolocalisation du smartphone permet de facturer les billets. Elle permet aussi d’éviter les erreurs. Quand vous oubliez d’arrêter Fairtiq, une alerte apparaît. Si vous laissez malgré tout l’application active et que vous prenez votre voiture, il n’y a normalement pas de facturation. «Les données GPS sont analysées, explique Stéphane Berney. Si elles ne correspondent pas à un parcours de transport en commun, au niveau du trajet et de la vitesse, rien n’est prélevé sur la carte de crédit.»


Essor international
Pour Gian-Mattia Schucan, patron de la société Fairtiq AG à Berne, qui emploie dix-huit personnes, il y a un marché à prendre. «Un système comme le nôtre, qui fonctionne sans aucune infrastructure dans le bus ou le train, je n’en connais pas d’autres à l’étranger. En Suisse, BLS propose un produit similaire, nommé Lezzgo, mais avec des parts de marché plus petites.» D’autre part, ce concurrent dépend d’une structure publique. «Il n’est pas en position pour prendre le risque de s’implanter à l’étranger.»
Or, selon le directeur – responsable de la billetterie des CFF, puis consultant – grandir est une nécessité. «Nous avons la technologie et il faut aussi la mettre en œuvre à l’échelle internationale. En restant petit, on risque de se faire dé-passer.» Actuellement, les chemins de fer des Pays-Bas testent une application produite par Fairtiq. Croître a un autre avantage: plus il y a d’utilisateurs, plus l’application s’affine. «Grâce à l’intelligence artificielle qu’il y a derrière l’application, nous apprenons de chaque trajet.» ■

 

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Petite histoire de Fairtiq

L’application Fairtiq a été lancée en mars 2016, par les Transport publics fribourgeois (TPF) et lucernois (VBL) ainsi que par les Chemins de fer rhétiques (RhB). Plus besoin d’acheter un titre de transport. Un glissement de doigt sur l’icône de l’application avant de monter dans un train ou un bus suffit, même manipulation à la sortie du véhicule.
Actuellement, 1% des ventes de billet se font via l’application. «Ce chiffre n’est pas un marqueur intéressant pour nous, indique Stéphane Berney, porte-parole des TPF. Ce qui est plus important, c’est que le chiffre d’affaires réalisé via Fairtiq a plus que doublé en 2017, pour atteindre 390 000 francs.» De toute façon, les TPF ne se sont pas fixé d’objectif de progression. Le but est d’abord de stabiliser l’offre et de rendre l’application attractive. «A ce niveau, c’est d’augmenter la zone de desserte.» Cela a été fait petit à petit. Les cantons d’Argovie, de Neuchâtel et d’Uri, ainsi que les communautés tarifaires de Berne-Bienne-Soleure, de Thoune et de Zoug ont rejoint le pool.
Le développement de l’application, qui a obtenu l’un des prix «Best Swiss Apps 2016», est continu. «Actuellement, vingt compagnies de transport y participent», explique Stéphane Berney. Au niveau des mises à jour et des améliorations, «Fairtiq a été la première application de post-pricing compatible avec l’Apple Watch». Pour les personnes qui voyagent en groupe ou en famille, il sera prochainement possible de prendre jusqu’à quatre titres de transport avec un seul compte. «J’avoue que je suis fan. On se plaint souvent que la Suisse ne sait pas innover. Là, nous avons une application développée en Suisse, pour des entreprises suisses, avec de l’argent qui reste en Suisse.» XS

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