«Une visite industrielle»

A propos de la forêt de Bouleyres et de son utilisation.

C’est le printemps. Afin d’inaugurer cette nouvelle saison, j’ai décidé de traverser la forêt de Bouleyres pour prendre un bain de nature. Mal m’en a pris. J’ai marché, pendant pres­que toute ma promenade, sur des chemins dernièrement bétonnés. Comme je regrettais les chemins en terre battue, suffisants pour les camions, les tracteurs, les voitures, les cavaliers, les vélos, les coureurs, les poussettes, les piétons et les chiens, j’en ai déduit, peut-être cavalièrement, que nos autorités sont tombées sous le charme et les arguments des entreprises de construction de routes. Je me suis imaginé le monologue de ces messieurs les entrepreneurs: «Vous n’aurez plus besoin de boucher les trous des chemins, la circulation sera plus fluide, les tracteurs et les machines n’abîmeront presque plus le terrain, l’accès sera facilité pour charger le bois et nous vous faisons un très gros rabais de fin d’automne.» Sous-enten­du, cela permettra de liquider les matériaux accumulés à la suite du fraisage des routes asphaltées et de faire tourner nos machines. D’autre part, partout dans la forêts j’ai vu des piles de billons bien alignés, des camions chargeant lesdits billons. A un endroit, une équipe de bûcherons «préparait» du bois à grand renfort de tronçonneuses, de machines à ébrancher, de câbles et de tracteurs. Alors, ma méditation m’a rap­pelé la Genèse (2:15): «L’Eter­nel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder.» J’ai pensé: «La forêt de Bouleyres est-elle cultivée et gardée? Ou est-elle exploitée?» Et j’ai été triste de constater que notre forêt est exploitée au même titre que nos montagnes en hiver, nos plages en été, les poissons de la mer et les animaux de la terre. En traversant Bouleyres, j’ai fait une visite industrielle plus qu’un bain de printemps. Dommage! Pierre Martignoni, Bulle

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