PAR JEAN GODEL
C’est la fin d’une aventure familiale de près de 70 ans. L’Institut La Gruyère va fermer ses portes à la fin de l’année scolaire, au 30 juin prochain. Sa directrice Anne Butty Revaz confirme qu’une procédure de licenciement collectif à cette date a été lancée le 12 mars: «Nous sommes contraints de fermer, il n’y a plus assez d’étudiants inscrits. Le licenciement concerne 21 personnes.» Formellement, il faut ajouter trois employées, actuellement en congé maternité.
Anne Butty Revaz ne veut pas en dire plus pour l’heure. Un mail a été envoyé ce matin même aux parents des élèves et la procédure de consultation du personnel a pris fin hier: la direction a rencontré ses employés dans la matinée pour écouter leurs propositions. Mais à entendre la directrice, la décision semble ferme.
Franc fort et concurrence
Cela fait deux ans que les premières difficultés sont apparues, liées notamment à la crise du franc fort et à la concurrence féroce entre écoles privées. A la rentrée 2016, Anne Butty Revaz cédait ainsi sa place de directrice à l’un de ses fidèles enseignants. Pourtant, son école affichait encore complet, avec une huitantaine d’élèves, du CO à la maturité. Elle-même demeurait administratrice pour se consacrer pleinement au recrutement de nouveaux élèves et à la promotion de l’Institut, en Suisse et à l’étranger, notamment en Asie.
Pour cela, elle comptait activer le réseau des quelque 4000 anciens de l’école présents sur les cinq continents (La Gruyère du 17 septembre 2016). Malheureusement, des problèmes de santé l’ont tenue éloignée des affaires durant quatre mois.
A la rentrée 2017, l’Institut était contraint de fermer deux de ses dix classes et licenciait cinq de ses 36 employés (dont une vingtaine d’enseignants). Anne Butty Revaz se séparait également de son directeur fraîchement nommé (notre édition du 5 septembre). Sollicité, le Service public de l’emploi refusait aussi le chômage partiel.
Une histoire familiale
Il y a peu pourtant, l’Institut La Gruyère, qui abrite aussi un internat, affichait encore sa confiance en l’avenir. En 2013, il inaugurait une annexe comprenant deux salles de classe et une bibliothèque, un investissement d’un million de francs. En 2014, l’école privée ouvrait une filière vers le baccalauréat français. Récemment, c’est une maturité bilingue anglais-français qui était lancée.
Fondé en 1949 dans l’ancien Manoir de Vaulruz par André Vial, grand-père d’Anne Butty Revaz, et Alexis Tinguely, l’Institut La Gruyère déménage dès 1953 sur les contreforts de la cité comtale, dans l’ancien Hô- tel du Bourgo. En 1966, Elisabeth Vial, la fille d’André, en reprend la direction avec son époux Stanislas Butty et son frère Louis Vial.
Ce n’est qu’en 1999 que la directrice actuelle reprend les rênes de l’école privée de sa mère et de son oncle. Malgré cette longue histoire purement familiale, plusieurs pistes extérieures ont été étudiées ces dernières années – rachat par un groupe, collaboration avec un autre établissement, ouverture de l’actionnariat à de nouveaux investisseurs. En vain, on le sait désormais. ■
Commentaires
Thomas Schon (non vérifié)
mer, 28 mar. 2018
Roland Besançon (non vérifié)
mer, 28 mar. 2018
Thomas Schon (non vérifié)
mer, 28 mar. 2018
Hamid Samiy (non vérifié)
mar, 27 mar. 2018
Peter Schär (non vérifié)
mar, 27 mar. 2018
Marc jung (non vérifié)
mar, 27 mar. 2018
John Bordewich (non vérifié)
mar, 27 mar. 2018
Henri de Hahn (non vérifié)
mar, 27 mar. 2018
Ajouter un commentaire