L’histoire de l’Institut prendra fin au mois de juin

jeu, 22. mar. 2018
Dès l’été prochain, la vénérable institution sur les contreforts de Gruyères n’accueillera plus d’élèves. ARCH - J. GENOUD

PAR JEAN GODEL

C’est la fin d’une aventure familiale de près de 70 ans. L’Institut La Gruyère va fermer ses portes à la fin de l’année scolaire, au 30 juin prochain. Sa directrice Anne Butty Revaz confirme qu’une procédure de licenciement collectif à cette date a été lancée le 12 mars: «Nous sommes contraints de fermer, il n’y a plus assez d’étudiants inscrits. Le licenciement concerne 21 personnes.» Formellement, il faut ajouter trois employées, actuellement en congé maternité.

Anne Butty Revaz ne veut pas en dire plus pour l’heure. Un mail a été envoyé ce matin même aux parents des élèves et la procédure de consultation du personnel a pris fin hier: la direction a rencontré ses employés dans la matinée pour écouter leurs propositions. Mais à entendre la directrice, la décision semble ferme.

Franc fort et concurrence

Cela fait deux ans que les premières difficultés sont apparues, liées notamment à la crise du franc fort et à la concurrence féroce entre écoles privées. A la rentrée 2016, Anne Butty Revaz cédait ainsi sa place de directrice à l’un de ses fidèles enseignants. Pourtant, son école affichait encore complet, avec une huitantaine d’élèves, du CO à la maturité. Elle-même demeurait administratrice pour se consacrer pleinement au recrutement de nouveaux élèves et à la promotion de l’Institut, en Suisse et à l’étranger, notamment en Asie.

Pour cela, elle comptait activer le réseau des quelque 4000 anciens de l’école présents sur les cinq continents (La Gruyère du 17 septembre 2016). Malheureusement, des problèmes de santé l’ont tenue éloignée des affaires durant quatre mois.

A la rentrée 2017, l’Institut était contraint de fermer deux de ses dix classes et licenciait cinq de ses 36 employés (dont une vingtaine d’enseignants). Anne Butty Revaz se séparait également de son directeur fraîchement nommé (notre édition du 5 septembre). Sollicité, le Service public de l’emploi refusait aussi le chômage partiel.

Une histoire familiale

Il y a peu pourtant, l’Institut La Gruyère, qui abrite aussi un internat, affichait encore sa confiance en l’avenir. En 2013, il inaugurait une annexe comprenant deux salles de classe et une bibliothèque, un investissement d’un million de francs. En 2014, l’école privée ouvrait une filière vers le baccalauréat français. Récemment, c’est une maturité bilingue anglais-français qui était lancée.

Fondé en 1949 dans l’ancien Manoir de Vaulruz par André Vial, grand-père d’Anne Butty Revaz, et Alexis Tinguely, l’Institut La Gruyère déménage dès 1953 sur les contreforts de la cité comtale, dans l’ancien Hô- tel du Bourgo. En 1966, Elisabeth Vial, la fille d’André, en reprend la direction avec son époux Stanislas Butty et son frère Louis Vial.

Ce n’est qu’en 1999 que la directrice actuelle reprend les rênes de l’école privée de sa mère et de son oncle. Malgré cette longue histoire purement familiale, plusieurs pistes extérieures ont été étudiées ces dernières années – rachat par un groupe, collaboration avec un autre établissement, ouverture de l’actionnariat à de nouveaux investisseurs. En vain, on le sait désormais. ■

Commentaires

You can close your eyes to reality but not to memories (Stanislaw Jerzy Lec) La belle Gruyère... Que cela va nous manquer ..... La Lécherette, Morgins, les concours de ski, tout cela ne sera plus que de beaux souvenirs. Et manger les perches à Vevey ... Le restaurant n'existe plus depuis fort longtemps. Une liste longue à ne pas finir. Merci à nos parents, à nos camarades, à nos amis, à nos professeurs, à notre Direction (notre famille) et leur famille. Les remerciements sont infinies. Merci ...... Je suis à la recherche des Anciens-Externes 1969-1973. Laissez juste un message chez Mme Anne Butty.
Quelles étaient belles ces années passées à l'Institut de la Gruyère !? Pour l'Institut de la Gruyère c'est le franc fort et pour d'autres petites entreprises familiales c'est le manque de confiance de nos institutions bancaires. L'institut de la Gruyère m'a permis de passer quelques années merveilleuses (1973 - 1976) de ma jeunesse que je ne peux oublier. Merci à tous les professeurs du moment et à tous les copains qu'il y a eu pendant cette période.
Il me reste que des souvenirs. L'amour pour l'école reste. On était tous une grande famille et ils restent des amitiés infinies. Je remercie la Direction pour leur patience et gentilesse, je remercie les enseignants et je remercie le personnel. Je vous n'oublierai pas
The memories will never go away! Thanks for all you have given. Farewell. Hamid Samiy from Washington, DC
Un été en 1972 avec Schneider, Mösch, Studer, Thomas, Traber, Burkhalter, Tamayo, Jeff and his brother, Benno et beaucoup d'autres, Mme et Mr Butty et la petite Anne - des moments inoubliables - comme Schneider et moi nous rentrons tous les années une ou deux fois au Vieux chalet - même une fois il y a moins que cinq ans - en compagnie avec Mme Elisabeth - on a alors jamais coupé le fil de la région. Merci à tous - Il fallait louer la salle à manger pour une dernière... Bon courage! Peter
L'Institut de la Gruyère est mon plus grand souvenir et mes plus belles années passées dans une école avec des professeurs qui comprenaient les élèves et plein d'humanités. Il devrait y en avoir plus que cela des Instituts comme celui-ci pour tout le monde.
I am sad to read the end of an era. I had three happy years at the Institut and believe that I may have been the only Englishman to have had this privilege. 45 years have gone by and I still think of those times. Farewell l'Institut, you have made a lot of valuable and humane beings.... John Bordewich, now Pelham-Clinton
Pour nous tous, l'Institut restera pour toujours un moment de joie, de découvertes, d'une éducation humaniste, d'un paysage unique au monde, d'une communauté avec les citadins de Gruyères, et des enseignants a la porter de nos aspirations de jeunes étudiants. Malgré cette fermeture, l'Institut peut compter sur des générations d'ambassadeurs qui sont éparpillés au travers le monde, et qui savent que leurs succès reflètent leurs séjours à cette institution. Nous garderons de merveilleux souvenirs. Un grand merci a tous qui nous ont donné goût à la vie. Henri T. de Hahn

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