Pour l’universitaire français Benoît Tadié, le polar américain est une aventure culturelle. Son histoire se confond avec celle de sa société et de sa criminalité, que deux ouvrages mettent en évidence. Entre fantasme et banalité.
ROMAIN MEYER
Le crime possède cette troublante ambivalence d’attirer et de révulser dans un même mouvement, des éléments sur lesquels joue son expression littéraire et populaire. Mais le récit policier outre-Atlantique ne constitue pas qu’un plaisir de lecture, c’est aussi un indicateur d’éléments sociaux contradictoires, comme le démontre Benoît Tadié dans une étude brillante intitulée Front criminel.
Loin de l’élégance «british» à la Conan Doyle ou Agatha Christie, le polar américain s’inscrit dès l’origine dans la sueur et le sang, comme un reflet des…