Ce sont des témoins du savoir-faire de nos ancêtres, de la technique des artisans à travers les siècles, des porteurs de véritables œuvres d’art garants de notre histoire, avec ces tavillons. Il faut admirer ces bardeaux de bois taillés à la main pour former des guirlandes et parfois de merveilleuses rosaces que l’on peut admirer sur les façades de ces vieux chalets noircis par le temps, agrémentés souvent de traditionnels outils du terroir local. Des chalets que l’on entretient généralement à grands frais. Il s’agit de véritables musées de notre culture qui devraient être conservés dans leur cadre, dans leur environnement historique, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. J’ai observé les artisans ayant œuvré pendant trois ans sous les ordres scrupuleux du Service des biens culturels à la restauration complète d’un grand chalet classé. Il s’agit d’un élément prépondérant constituant avec les chalets voisins le noyau villageois ancien de Charmey. Je suis extrêmement surpris de savoir que la vaste prairie fleurie qui met en valeur ce quartier historique devra être goudronnée pour édifier un parking sans même étudier une autre solution qui, pourtant, a été adoptée avec bonheur dans de nombreux endroits, entre autres par la station du Moléson… Mais nos voisins seraient-ils plus astucieux que les Charmeysans? Pierre Ludwig, Charmey