Le Tonnelier va reprendre vie après de longs travaux

| jeu, 05. avr. 2018
A la Grand-Rue du chef-lieu, une nouvelle page va s’écrire pour Le Tonnelier. CHLOÉ LAMBERT

PAR JÉRÔME GACHET

Que va devenir Le Tonnelier? Cette question, les passants qui traversent la Grand-Rue se la posent depuis que l’établissement a subitement fermé ses portes le 15 novembre dernier. Dix jours plus tôt, en effet, le juge prononçait la faillite de la société qui exploitait l’endroit.

Le Tonnelier va renaître. C’est une certitude depuis le rachat, il y a quelques jours, du bâtiment. Dans la famille Cottier depuis 1925, l’institution bulloise passera désormais en main de trois nouveaux propriétaires: Olivier Perler, tenancier et copropriétaire du 43, Georges Prost, copropriétaire du 43 et Carlos Tenera, qui exploite la Pinte des Vernes, à Pringy.

«Je suis content que le lieu revienne à des gens du coin plutôt qu’à une société allemande, se félicite Alexis Cottier. Moi-même, je ne suis pas intéressé par ce genre de commerce. Et comme personne ne l’est dans la famille, il est logique que je me sépare de ce bien.»

«Un hôtel de charme»

Les nouveaux propriétaires assurent que l’endroit ne va pas changer d’affectation. Un café/ restaurant, mais aussi un hôtel sur trois étages. Au vu de l’état du bâtiment, mais aussi de sa situation au cœur de Bulle, la rénovation devrait s’étaler sur deux ans au moins. «Les demandes d’autorisations vont nécessiter du temps, peut-être même davantage que les travaux eux-mêmes. En l’état, nous ne savons pas encore exactement ce que nous allons faire», estime Olivier Perler.

Ce qui est certain, c’est que l’arrière du bâtiment fera l’objet d’une rénovation de fond en comble. «Mais les murs resteront, précise Georges Prost. Nous voulons en faire un hôtel de charme, ce qui manque à Bulle. Mythique, cet endroit a beaucoup de potentiel.» Le nombre de chambres, actuellement une vingtaine, sera revu à la baisse de manière à en améliorer la taille et le confort.

Le café, lui, devrait être rafraîchi, mais pas transformé. «Ce bistrot a une âme et nous tenons absolument à la garder», insiste Olivier Perler. Pas question, par exemple, de toucher à la fresque, ni à l’atmosphère générale.

Des propos qui réjouissent Vincent Steingruber, du Service des biens culturels. «Ce qu’il faut conserver, c’est ce qui raconte l’histoire du lieu. La peinture, qui date de 1900 environ, le café tel qu’il était dans les années 1940, ainsi que certaines structures du bâtiment. Nous devrons analyser tout cela en détail.»

Il s’agira notamment de déterminer ce qui est d’origine et ce qui ne l’est pas. Pas simple. La trace la plus ancienne remonte à 1780 avec la création d’un cabaret et d’un four à pain dans la fabrique de tonneaux à fromage. Une histoire de courte durée puisque le lieu est ravagé par les flammes lors du grand incendie de 1805. En 1806, apparaît l’auberge dite du Tonnelier. Elle fera par la suite l’objet d’innombrables transformations. L’hôtel, par exemple, date des années 1960, avec la création de deux étages au-dessus de l’ancienne écurie.

Une nouvelle page peut désormais s’écrire. ■

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