Régis Jauffret
MICROFICTIONS 2018
Gallimard, 1024 pages
«Toutes les vies à la fois», écrit Régis Jauffret sur la quatrième de Microfictions 2018. Toutes les vies à la fois, sans fard ni décorum, faudrait-il ajouter. Car, comme dans son premier Microfictions, l’écrivain français ne cache pas la cruauté de la vie sous le sentimentalisme. D’une lucidité à glacer le sang, il fait parler criminels et désespérés dans 500 histoires de deux pages. Micro par la taille, et fictives on l’espère bien, mais parfois d’une justesse à se jeter sous un train. Il est bien question du sens de la vie et aussi des conventions sociales quand cette femme dit qu’elle n’avait «jamais servi à aimer un homme ni à mettre des enfants au monde», mais que le travail lui «donnait une excuse d’exister». Sans le couvert…