La Roche, Pont-la-Ville et Estavannens rincées par l'orage

jeu, 14. juin. 2018

PAR JÉRÔME GACHET/ATS

Des pluies diluviennes, mais ciblées. Dans la nuit de lundi à mardi, les nuages se sont surtout acharnés sur la Gruyère, épargnant relativement la Glâne et la Veveyse.

En raison de leur situation géographique, La Roche et Pont-la-Ville sont des habituées. En juin 2016, toutes deux avaient déjà été frappées de plein fouet. «Il y a deux ans, c’est surtout un secteur qui avait souffert. Là, tout le village a été touché, même si c’est moins durement. Près de soixante pompiers ont été mobilisés durant un jour entier», explique Bertrand Gaillard, vice-syndic de La Roche. Il a rarement vu cela: «Près de 40 litres par mètre carré sont tombés en l’espace de dix minutes.»

Entre quinze et vingt soussols de villas n’ont pas résisté. Des voies ont dû être fermées, dont la route cantonale en direction d’Hauteville en raison d’une coulée de boue. Enfin, plusieurs glissements de terrain ont causé des dommages sur des aménagements extérieurs privés.

Au Pâtissier de La Roche, le patron, John Lehmann, se souviendra de cette nuit où les eaux se sont mises à monter. «Je n’étais pas encore sur place, peu après minuit, quand mon ouvrier m’a appelé pour me dire qu’il y avait cinq centimètres d’eau dans le laboratoire.» Une situation que la boulangerie n’avait plus connue depuis 1994. Régulièrement sous les eaux, l’établissement avait fait l’objet d’importants travaux. «Mais là, il y avait trop», résumet-il. Un autre facteur est entré en ligne de compte: «En raison du chantier qui se trouve derrière le bâtiment, le limon s’est accumulé et a bouché les tuyaux», expose l’artisan. Avec ses collaborateurs, il s’est mis à écoper l’endroit. «A 3 h 30, nous avons pu lancer la production. Il fallait que le village ait du pain.»

«Plus de peur que de mal», philosophe John Lehmann. Qui précise que le Service d’hygiène a donné son feu vert pour reprendre le travail, félicitant au passage l’équipe pour l’efficacité de son intervention.

Après les orages de 2016, la commune de La Roche avait pris des mesures. «Celles qui ont pu être mises en place ont partiellement fait effet. Mais d’autres, comme celles qui concernent les ruisseaux, prennent plus de temps, surtout pour des questions administratives», poursuit Bertrand Gaillard.

Un ruisseau déborde

A Pont-la-Ville, le syndic Michel Bapst déplore une dizaine de cas d’inondations. «C’est vraiment désolant pour les habitants qui en sont victimes, mais que peut-on faire? Face à un déluge pareil, des murs ou des digues ne serviraient pas à grand-chose.» La route en direction de Rossens a dû être momentanément fermée. A Estavannens, un ruisseau a débordé, causant des inondations dans trois caves dans le secteur du Ferrand, constate Claudio Derrada. «Des matériaux ont bouché les canalisations», explique le syndic. La commune promet de s’attaquer à ce problème qui s’est déjà produit lors de l’orage du 3 juin dernier.

La Sarine, la Singine et le Lac ont aussi pâti de ces caprices du ciel. Selon la police cantonale, plus de 100 interventions ont été effectuées. Heureusement, aucun blessé n’est à déplorer. A l’ECAB, le responsable des sinistres Edmond Gillard estime le nombre de bâtiments endommagés entre 150 et 200. ■

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