Sombre et magnifiquement interprétée, la pièce Claudel(s) confronte la sculptrice et le poète.
ÉRIC BULLIARD
Qu’est-il arrivé à la rebelle qui dansait en fredonnant Frou-Frou? Cette «superbe jeune fille dans l’éclat triomphal de la beauté et du génie» se montrait pleine de vie, d’appétit, avec l’envie de bouffer le monde. Et la voici apathique, rongée par la douleur. Son frère, lui, reste droit, bien cravaté, le crucifix au revers du veston. Ce contraste se trouve au cœur de Claudel(s), créée par Anne Schwaller à Nuithonie.
La metteure en scène s’est fondée sur deux sources, pour aboutir à cette émouvante et étrange pièce. D’un côté, Ma sœur Camille, le bref texte que Paul Claudel a écrit pour un catalogue d’exposition de 1951. Il ne livre rien ou si peu de ses sentiments, mais éclaire…