Le Groupe E Tour, une histoire de famille chez les Magnin

jeu, 13. sep. 2018
Sous l’impulsion de Méline (à gauche), suivie par son frère Ismaël et sa petite sœur Adélie, c’est toute la famille glânoise qui s’est mise dans la course en faisant du Groupe E Tour un rendez-vous incontournable, chaque mercredi soir. PHOTOS CHLOÉ LAMBERT

PAR QUENTIN DOUSSE

Si la course à pied n’est pas une tradition ancestrale dans la famille Magnin, elle est promise à le devenir. Et ce notamment grâce au Groupe E Tour, dont la cinquième et dernière manche s’est tenue hier à Vuadens (lire ci-dessous). La course à étapes s’est en effet imposée comme un rendez-vous incontournable dans la maison sise à Villarimboud. Ironie de cette belle histoire: c’est Méline, 11 ans, qui a initié sa famille au Groupe E Tour. «Quand j’ai reçu le flyer publicitaire à l’école, je n’ai pas hésité une seule seconde à m’inscrire», assure l’aînée, qui n’a pas manqué une étape depuis qu’elle a découvert l’épreuve l’an dernier.

Et le virus athlétique s’est rapidement propagé dans le foyer glânois: Ismaël (3 ans) et Adélie (8 ans) ont épinglé hier leur quatrième dossard, le papa Grégory, lui, le premier. Sonia, la maman, court avec le cadet avant d’encourager tout ce petit monde depuis le bord de la route.

Le Groupe E Tour, une histoire de famille chez les Magnin. «On n’a pas besoin de motiver les enfants à participer. Au contraire, c’est le drame si on venait à manquer une étape. On est ainsi certains qu’ils voudront recommencer l’année prochaine», sourit la maman. «Ils ont beaucoup d’activités entre la gym aux agrès, la danse, le piano ou encore le tambour. Cette course constitue ainsi une activité en commun, c’est vraiment sympa», complète le paternel, militaire de carrière au sein des forces terrestres.

«Ça bouscule moins»

Comme ses enfants, Grégory Magnin a découvert la course à pied à l’école. Ont suivi vingt ans de pause avant de rechausser ses baskets l’an dernier, avec un double objectif en tête: arrêter de fumer et disputer son premier Morat-Fribourg. Défi relevé et même réédité cette année, «en espérant passer sous les 1 h 25» le 7 octobre prochain. Ne croyez pas l’homme obnubilé par sa montre. S’il court trois ou quatre fois par semaine, c’est avant tout «pour bouger et s’aérer la tête».

Et comme pour ses enfants (bis), le plaisir est le principal moteur d’une pratique qu’il juge «très amateur». Cela explique ainsi l’intérêt de toute la famille pour le Groupe E Tour, épreuve où la convivialité prime sur la compétition. La jeune Méline, qui participe également chaque année à la Corrida bulloise et au Mini Morat-Fribourg, peut en témoigner. «Le Groupe E Tour, c’est totalement différent et surtout moins violent, juge l’aînée. Je préfère, car il y a moins de bousculades au départ aussi.» De quoi également rassurer la maman: «Avec un peloton plus petit, c’est moins stressant et plus simple de les retrouver à l’arrivée», rigole Sonia Magnin.

Une saine émulation

Au-delà du classement, on l’a compris accessoire au sein de la famille Magnin, une vraie émulation s’est créée au fil des étapes. Comme lors de la troisième manche à Orsonnens, la cadette Adélie a devancé sa grande sœur lors de l’ultime étape, hier soir du côté de Vuadens. Trente-six secondes ont séparé les deux frangines au terme des 1270 mètres de course. Sans rancœur ni rancune pour l’aînée. «Comme elles font le même parcours, forcément, elles se comparent, note la maman. Il y a bien une course dans la course, mais jamais de tension. Au contraire. A Orsonnens par exemple, quand Adélie a dépassé sa grande sœur, Méline l’a vivement encouragée!» L’image vaut mille mots. Et symbolise parfaitement l’ambiance et l’état d’esprit familial qui font le succès du Groupe E Tour. ■


«Rester à taille humaine»

Comptabilisant 883 coureurs à l’arrivée, dont 201 enfants, la cinquième et dernière étape hier à Vuadens a confirmé la réussite de ce 7e Groupe E Tour. Un chiffre l’illustre: 4025 classés ont été enregistrés au cumul des cinq étapes. Soit 325 de plus que l’an dernier. «Cela a encore une fois été une super édition, savoure Christophe Otz, président d’organisation. Plus important encore, puisqu’ils représentent l’avenir de l’épreuve, les enfants ont été nettement plus nombreux cette année. Nous avons eu jusqu’à 270 petits sur une étape, c’est du jamais-vu!» Une augmentation rendue possible par un calendrier favorable, puisque les deux premières manches se sont courues sur un mercredi de congé.

Cette évolution n’est pas sans réjouir Christophe Otz et son équipe, qui possèdent l’expérience des courses à étapes grâce au BCN Tour. Ce dernier réunit, depuis trente-trois ans maintenant, près de 3000 coureurs chaque mercredi. Si le président d’organisation s’est largement inspiré du modèle neuchâtelois, il entend bien conserver l’aspect familial du Groupe E Tour. «Le tour neuchâtelois est devenu presque trop grand, accorde Christophe Otz. Avec ses 800 coureurs hebdomadaires, la version fribourgeoise garde cette ambiance conviviale. C’est la priorité, même si ce serait possible d’accueillir 400 à 500 coureurs de plus. Nous voulons rester à taille humaine.»
Cette modestie permet ainsi à l’organisateur de recueillir suffisamment de candidatures pour les villages étapes, déjà une vingtaine pour la prochaine édition. Aucun lieu n’est pour l’heure connu, la décision devant encore être communiquée aux sociétés. Une chose est certaine: l’avenir est assuré pour le Groupe E Tour, qui jouit du soutien de son sponsor titre jusqu’en 2020. QD


Damien Girard a attendu son heure

Damien Girard (photo) a parfaitement tenu parole. Il y a une année exactement, à l’arrivée de la dernière étape à Grandvillard, le Glânois l’avait promis: «A moi de bosser cet hiver, de me faire plus mal dans la tête, et je reviendrai l’an prochain pour gagner.» Chose promise, chose dûe. Retourné à l’entraînement, Damien Girard s’est donné les moyens de ses ambitions. Mieux préparé, rassénéré car convaincu de ses nouvelles capacités, l’agriculteur de Lieffrens s’est offert son premier Groupe E Tour pour sa cinquième tentative. «J’avais déjà terminé 3e et trois fois 2e. Cette victoire me fait donc vraiment plaisir. J’ai bien progressé et je pense avoir franchi un cap cette année», savoure l’intéressé, qui a relégué son premier rival, le Neuchâtelois Ivan Buonocore, à plus de quatre minutes au général. Un gouffre. Dépossédé de son titre, David Girardet s’est montré beau joueur: «Damien est jeune, il montre qu’il en veut et il mérite ce succès», salue le Belfagien.

Sa première place assurée, Damien Girard s’est dès lors permis de calculer ses efforts en vue de Morat-Fribourg, qu’il espère terminer en moins de 1 h 02. Ce fut le cas hier soir à Vuadens, théâtre de la finale du Groupe E Tour, où il a réalisé le troisième chrono masculin en 35’44. La victoire, elle, est revenue à Jérémy Schouwey (33’59), impressionnant sur les 10,2 kilomètres d’un tracé jugé roulant par le peloton. «Sans réellement accélérer, j’ai fait le trou après trois kilomètres, raconte le lauréat de Villars-sous-Mont. Je suis satisfait de ma forme, surtout que je me trouve au début de mon bloc de préparation pour Morat-Fribourg.»

Du côté de la course féminine, où la victoire finale était également acquise pour la Broyarde Séverine Combremont, le meilleur temps a été l’œuvre de Karen Schultheiss (40’44). Première régionale, Nicole Donzallaz s’est classé 3e en 42’02. «Je suis dans une période intensive au niveau de l’entraînement, indique la Vaulruzienne. J’ai d’ailleurs fait trois heures de ski à roulettes aujourd’hui (hier), je n’avais donc simplement pas la fraîcheur pour courir tout devant.» QD

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