Le syndic de Pont-en-Ogoz démissionne

| mar, 18. sep. 2018

Le syndic explique son départ, prévu au 31 octobre, par une surcharge de travail: «Depuis trois ans, je suis submergé par mes activités.» De récentes alertes de santé l’ont aussi ébranlé.

A 43 ans, le syndic porte en effet trois casquettes. Celle d’associé dans le cabinet d’avocats Esseiva, Tornare, Python et Dorthe, à Fribourg, Bulle et Romont. Celle d’administrateur du camping La Forêt, à Sorens, entreprise familiale dont il a repris les rênes en 2015. Enfin, celle de syndic, une charge qu’il estime à un tiers-temps.

Successeur de François Schmutz en 2009, il aura été neuf ans au Conseil communal, dont huit comme syndic. Côté succès, il note l’agrandissement de la halle polyvalente ou encore l’arrivée des bus TPF au centre du village. Mais la période aura surtout été marquée par la gestation d’un nouveau PAL, chahuté par le canton (LaGruyèredu 7 juillet). «Mon départ n’est pas du tout lié à cela: comme avocat, je suis habitué aux litiges. Même si je suis déçu par la lenteur d’un processus qui a commencé avant moi et se terminera après moi.» Lui assume son choix de garder la Cité d’Ogoz en zone, contre l’avis du canton: «Tout stopper nous aurait coûté entre un et deux millions d’indemnités.» L’aménagement des rives du lac, notamment à Gumefens, reste aussi un dossier épineux. «Ça prendra du temps, mais un jour, on aura un équipement en dur, comme à Morat. Le besoin est bien réel.» Effectué cet été, un comptage a révélé plus de 730 passages par jour en moyenne.

«Pas du tout dégoûté»

Reste que – le démissionnaire l’admet – l’ambiance au sein de l’Exécutif s’est détériorée depuis la précédente législature. C’est que, d’une liste d’entente, on est passé à deux listes durement opposées en 2016. Pour autant, l’avocat n’exclut pas un futur retour à la politique communale. «Car je ne suis pas du tout dégoûté.»

Comment réduire la charge de travail de l’Exécutif? Davantage que pour une commune unique, Christophe Tornare plaide pour la réduction de sept à cinq conseillers communaux à l’engagement accru. Une semi-professionnalisation qui pourrait s’accompagner d’un renforcement de l’équipe administrative. Pour l’heure, les élections ayant eu lieu à la proportionnelle, les viennent-ensuite seront sollicités. S’ils refusent, une élection complémentaire aura lieu.

Tendance inquiétante

Pour le préfet Patrice Borcard, cette deuxième démission, en quelques semaines, d’un syndic en cours de législature, après Hauteville (sans compter Semsales, en Veveyse), est «rare et inquiétante»: «Les circonstances, certes diverses, sont parfois liées à des tensions internes, il ne faut pas se le cacher.»

Lourde charge, élus de milice, compétences pas toujours présentes dans les petites communes: autant d’arguments qui plaident pour une réflexion approfondie sur la conduite politique des communes, estime Patrice Borcard. «Le système commence sérieusement à se craqueler.»

Alors que, pour l’ensemble de la période 2011-2016, la Gruyère avait connu quarante-trois démissions d’élus communaux en cours de législature, soit 25%, on en est aujourd’hui à vingt départs (sur 171 élus) alors qu’on n’a pas encore atteint la mi-législature. JnG

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