Pas encore bien réglée, l’école de Dardens surchauffe

jeu, 20. sep. 2018

PAR XAVIER SCHALLER

Chaud devant. Ou plutôt chaud dedans. A l’école de Dardens, le bâtiment Minergie P flambant neuf fait suer ses occupants, surtout dans les étages. Mardi matin, trois élèves ont fait des malaises, selon les dires de parents.

Des enseignantes ont signalé les problèmes de chaleur à Thierry Bürgisser, responsable de l’établissement scolaire de La Léchère, dont fait partie Dardens. «C’est vrai que rien qu’en montant l’escalier, on était en nage», confie-t-il. On lui a parlé de deux élèves qui se sont sentis mal, mais il est possible qu’il y ait eu d’autres cas. «Je comprends que leurs camarades aient pu être choqués de les voir couchés par terre. Mais l’infirmière scolaire n’a pas eu besoin d’intervenir et l’ambulance n’a pas été appelée», tempère le responsable d’établissement. Selon les mesures effectuées par le concierge, la température n’a pas dépassé 28 degrés. «C’est chaud, mais pas plus que dans les salles les plus exposées du bâtiment de La Léchère.»

Le problème a d’ailleurs été considéré comme ponctuel et pas suffisamment grave pour alerter la commune, qui est responsable des bâtiments scolaires.

Fraîcheur nocturne

Directeur des travaux pour JPF Entreprise Générale SA, qui a réalisé l’édifice, Daniel Kolly se veut rassurant: «Les installations de ventilation sont suffisantes. Mais dans ce genre de bâtiments, des réglages et de l’optimisation sont inévitables les premiers mois.»

Dans un bâtiment Minergie, la régulation se fait avec une ventilation contrôlée. La climatisation étant interdite, il faut agir avant que l’air intérieur ne soit trop chaud. «Les paramètres de rafraîchissement ont d’ores et déjà été adaptés par rapport aux paramètres de base. Notamment pour que le bâtiment soit plus frais le matin. Nous nous étions rendu compte par nous-mêmes qu’il y faisait particulièrement chaud.»

Daniel Kolly précise que les optimisations, quant à elles, se font en général après quatre ou six mois, voire une année.

Les gestes justes

«Il faut aussi que les utilisateurs apprennent les bons gestes», note Thierry Bürgisser. Les fenêtres de l’école ne s’ouvrent pas. Mais, entre les vitrages de classes, des pans boisés peuvent basculer de quelques centimètres. «Certaines enseignantes les ont instinctivement ouverts quand elles ont eu trop chaud. Mais on nous a expliqué qu’il ne faut jamais le faire quand il fait plus chaud dehors que dedans.» Le réflexe d’aérer à la récré doit aussi être abandonné, été comme hiver.

Quant aux stores, ils sont pilotés par une station météo sur le toit et se baissent automatiquement quand le soleil frappe. «Ils ne sont pas obscurcissants: ils brisent le soleil en offrant suffisamment de lumière naturelle», explique José Peirera, qui a mené le projet de l’école de Dardens pour Page Architectes, à Fribourg.

Un mode manuel existe néanmoins. «Comme les ouvrants, celui-ci n’est pas techniquement nécessaire. Mais on installe aussi cela pour des raisons psychologiques.» Et les personnes qui préfèrent garder les stores levés ne doivent pas oublier de les baisser en fin de journée.

«Avec une construction Minergie P extrêmement bien isolée, la situation est difficile à rattraper une fois que la chaleur s’est accumulée, souligne José Peirera. Chaque bâtiment est un modèle unique, parfois difficile à régler. Ce n’est pas comme quand vous achetez une voiture qui a déjà passé quatre cents tests avant d’être commercialisée.» ■


Passage piéton surélevé

Le nouveau bâtiment de Dardens fait partie de l’établissement scolaire de La Léchère. Il est situé de l’autre côté de la rue éponyme. Les élèves de Dardens la traversent pour se rendre à la gym et, pour les plus grands, à la récréation. Ceux de La Léchère pour l’accueil extrascolaire. Ce trafic de piétons inquiète les parents. «La rue de La Léchère est à 50 km/h, donc il devrait y avoir des patrouilleurs scolaires, estime Isabelle Colliard, présidente de l’Association de parents d’élèves de Bulle-Morlon. Le matin, les enfants des classes enfantines sont accompagnés depuis l’arrêt de bus. Mais les autres élèves traversent n’importe où.» Elle annonce vouloir interpeller la commune à ce sujet.

«Une analyse a été faite avec la police cantonale, souligne le chef du Service des écoles Patric Davet. La présence de patrouilleurs n’a pas été jugée nécessaire.» Car la construction d’un passage pour piétons surélevé est prévue cet automne. Une réflexion est aussi en cours pour limiter cette portion de la rue de La Léchère à 30 km/h – les autres chemins environnants l’étant déjà. XS

Commentaires

6 mois de réglages, mais 4 mois à nos enfants pour se préparer à l'EP-CO ... Une école primaire avec pour ainsi dire pas d'espace "vert" aux alentours afin qu'ils puissent se dépenser... ou alors traverser une route à 50km/h... c'est bien Bulle, continue à bétonner partout, nos générations futures seront fières de ce qu'on a fait de cette ville !

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