Solides sur leurs bases, ces Dragons sont attendus à l’avant

jeu, 20. sep. 2018
Sous la conduite d’un Mark French énergique, le travail a été intense pour les Dragons avant le duel face à Lausanne. CHLOÉ LAMBERT

PAR QUENTIN DOUSSE

Hasard du calendrier, Fribourg-Gottéron commence sa 39e saison dans l’élite avec deux derbies, face au Lausanne HC demain puis du côté de Genève-Servette samedi. Si le club fribourgeois est à proprement parler en grand chantier (lire encadré ci-contre), c’est peu ou prou tout l’inverse dans son organisation. Avant même le coup d’envoi officiel, l’entraîneur Mark French ainsi que le directeur sportif Christian Dubé ont prolongé leur contrat sur les bords de la Sarine, respectivement jusqu’en 2021 et 2023. Signe d’une organisation qui fait confiance à ses hommes à responsabilités.

Rencontré au sortir de l’entraînement, avant le 16e de finale de la Coupe de Suisse (hier à Sierre), Mark French a jeté un regard prudent sur le championnat à venir. Une saison que l’Ontarien de 47 ans, débarqué à Fribourg l’été dernier, aborde avec davantage de sérénité. Conforté dans sa position, le coach n’a pas hésité à élever la voix, après les matches amicaux comme cette semaine à l’entraînement.

LE NOUVEL EFFECTIF

Depuis l’élimination en quart de finale des play-off face à Lugano, en mars dernier, le contingent des Dragons a passablement évolué. Au total, pas moins de onze départs pour neuf arrivées (lire ci-dessous). Un remaniement important mais souhaité par le directoire fribourgeois, désireux d’amener «plus de muscles et de solidité» en ses rangs.

Peut-on dès lors qualifier cette cuvée 2018-2019 de meilleure que la précédente? «Potentiellement, cet effectif dispose d’une plus grande profondeur et, sans doute, de plus de forces», répond Mark French, qui prend soin de ne mettre aucune pression sur son vestiaire. Pas question, donc, de présager d’un Fribourg-Gottéron plus redoutable que l’année dernière. «Selon moi, il est important de séparer les deux saisons. J’estime que cette équipe a un caractère fort. Mais le caractère se remarque surtout quand l’équipe est confrontée à l’adversité. Donc je pourrai vous répondre après nos premiers tourments en championnat», sourit le coach.

Si, sur le papier, ce Fribourg-Gottéron paraît mieux armé défensivement malgré la perte dommageable de Yannick Rathgeb, le secteur offensif soulève quelques interrogations. Le génie technique d’un Roman Cervenka, parti à Zurich, n’a pu être véritablement remplacé. Et les matches de préparation ont laissé entrevoir un manque de créativité et d’hommes capables de marquer. «Je pense qu’il est un peu tôt dans la saison pour le dire, balaie Mark French. Bien sûr, le talent est une chose intéressante dans une équipe. Mais je ne m’inquiète pas, car j’ai vu un travail en progression jusqu’à présent. Quant aux buteurs, je pense que nous avons ces qualités-là dans le vestiaire.»

LA PRÉPARATION

Si les matches amicaux ne permettent pas de tirer de réels enseignements, ils offrent néanmoins une première vue sur l’état de préparation de chaque équipe. Et c’est peu dire que Fribourg-Gottéron n’a impressionné personne en avant-saison. Sept rencontres, deux victoires seulement et, surtout, le famélique total de 17 buts inscrits. Le tout face à des formations supposées inférieures aux Dragons (n.d.l.r.: Viège, Lulea, Bienne, Ajoie et Ambri-Piotta). «Je ne suis pas inquiet des résultats, mais plutôt de la performance réalisée, accorde l’entraîneur des Dragons. Durant ces matches, il y a eu des périodes où nous jouions vraiment bien. Mais nous avons manqué de constance pour décrocher un résultat à la fin.» Parmi les nombreux secteurs restant à travailler, le powerplay. «Il est vrai qu’il n’a pas fonctionné comme il devait. On doit encore gagner en précision et progresser à ce niveau. Après, il est trop tôt pour dégager une tendance et se focaliser uniquement sur cette situation de jeu.»

L’OBJECTIF

Là encore, tant Mark French que Christian Dubé se gardent bien de prononcer un objectif trop ambitieux avant le coup d’envoi de la saison. «Comme les onze autres équipes de la ligue, nous viserons d’abord une place dans le top 8, souffle Christian Dubé. La demi-finale? Je ne veux pas regarder si loin. Cela dépend de tellement de facteurs, à commencer par l’adversaire tiré en quart.» Mark French s’inscrit dans la ligne de son supérieur hiérarchique. «Je n’ai pas à être d’accord ou non avec cet objectif de la demi-finale. En tant que coach, le but est de réussir à amener les joueurs à jouer leur meilleur hockey au moment le plus important de la saison. C’est ça mon challenge.»

L’INTERROGATION

Avec l’intégration de neuf nouveaux éléments, Fribourg-Gottéron devrait connaître une période de «rodage» plus longue qu’à l’accoutumée. «C’est sûr, on ne sera pas la meilleure équipe en septembre», soutient Christian Dubé. Combien de semaines seront dès lors nécessaires aux Dragons pour trouver la bonne carburation? «C’est très difficile de le prédire, tant chaque équipe est différente au niveau de la progression, répond Mark French. Vous savez, un coach ne prépare jamais son équipe pour le match numéro un. Mon objectif, c’est que des pas en avant soient réalisés à chaque partie. Car nous devons progresser par rapport à aujourd’hui.» ■

Vendredi, 19 h 45 FR-Gottéron - Lausanne HC
Samedi, 19 h 45 Genève-Servette - FR-Gottéron


Des perturbations d’abord limitées

Des grues, des échaffaudages et de nombreuses machines de chantier: si les travaux de la nouvelle patinoire, bien lancés, sont imposants à l’extérieur, l’intérieur de l’enceinte restera intact jusqu’à l’été prochain. A l’entraînement cette semaine, seuls un marteau-piqueur et les va-et-vient des hommes de chantier indiquent que l’ouvrage est en cours. Les spectateurs, eux, seront ainsi relativement épargnés. «Si la configuration change, le nombre d’accès (entrées et sorties) et de points de vente reste identique, assure Raphaël Berger, directeur général du club. Nous tenions à maintenir la même offre en donnant la priorité à la sécurité. Il a fallu se creuser la tête, mais le défi est relevé.» Principal changement: le bar et une partie de la restauration seront délocalisés à la halle des fêtes. Raphaël Berger se veut rassurant: «Les habitudes des gens à la patinoire changeront, mais il n’y a pas de quoi être inquiet. Ce sera en revanche différent la saison prochaine.» QD


C. Dubé: «Beaucoup de compétition à l’interne»

L’ajout de sang neuf est un choix revendiqué par Christian Dubé. Le directeur sportif, qui répète vouloir insuffler «une mentalité de gagnant», promet une intense concurrence au sein du groupe. «Il y aura beaucoup de compétition à l’interne. En fonction des blessures, il pourrait aussi y avoir de nombreux changements.» Le Québécois décrit les neuf nouveaux éléments fribourgeois.

Reto Berra (31 ans, gardien)
«Il n’y a guère de secret sur les qualités de Reto. C’est l’un des gardiens de l’équipe nationale (n.d.l.r.: 76 matches disputés, dont trois aux derniers Mondiaux). Son style n’est pas comparable à celui de Barry Brust, plus extravagant. Reto possède un caractère posé et il est calme dans son but. Grâce à sa taille (194 cm), c’est aussi un gardien qui prend beaucoup de place. Il sera évidemment un pilier majeur de notre système défensif.»

Philippe Furrer (33 ans, défenseur)
«Si l’on considère le “bagage complet”, Philippe est l’un des meilleurs défenseurs de la ligue. Il est capable de jouer dans toutes les situations, en powerplay notamment, où il s’agira de remplacer Rathgeb. Il a ce leadership pour être le patron derrière. Sa grande expérience doit nous permettre de faire un pas en avant.»

Noah Schneeberger (30 ans, défenseur)
«Noah peut faire valoir cette expérience de champion (titré avec Davos en 2015). Dans le jeu, c’est quelqu’un qui travaille bien avec le puck. Il est capable de jouer cette première passe rapide. Avec sa dimension physique, Noah peut aussi assurer un nombre important de minutes de jeu, en powerplay notamment.»

Marco Forrer (22 ans, défenseur)
«Marco est d’abord là pour acquérir de l’expérience. Il est grand (192 cm), calme et possède une première passe intéressante. J’estime qu’il a un potentiel certain et le coach pourra également l’utiliser en infériorité numérique.»

Andrew Miller (30 ans, attaquant)
«Il n’est assurément pas le joueur flamboyant qu’a pu être Roman Cervenka. Mais il sait prendre les bonnes décisions au bon moment. C’est plutôt un très bon passeur qu’un buteur. Polyvalent, il peut évoluer au centre comme à l’aile. Il faut néanmoins lui laisser un certain temps d’adaptation, FR-Gottéron étant sa toute première expérience en Europe.»

Samuel Walser (26 ans, attaquant)
«Un gros potentiel, offensif notamment, qui pourrait exploser à Fribourg. C’est le joueur de centre apte à jouer dans les deux sens de la patinoire. Très intelligent, il sait se placer et peut être utilisé dans les deux situations spéciales. Enfin, statistiques à l’appui, Samuel est capable d’inscrire dix goals par saison.»

Makai Holdener (21 ans, attaquant)
«Makai a surpris son monde en étant notre meilleur marqueur durant la préparation. Je le décris comme un super talent. S’il est sans doute encore un peu léger, il a de très bonnes habilités. Son jeu ressemble à celui de Killian Mottet, en plus rapide. C’est un joueur déterminant qui devra aussi s’adapter au système.»

Lukas Lhotak (25 ans, attaquant)
«Lukas en impose physiquement et peut se positionner devant le goal adverse. Gaucher, il est doté d’un très bon tir. Il reste jeune, il a encore beaucoup à travailler, à commencer par l’aspect défensif. Il faut aussi lui laisser une période d’adaptation.»

Sandro Forrer (20 ans, attaquant)
«Sandro, c’est quelqu’un qui patine vite tout en étant très intelligent avec le puck. Il a un grand potentiel, mais il faut aussi aller tranquillement avec lui. Il doit apprendre les systèmes et améliorer son jeu, augmenter peu à peu l’intensité également. Pour cela, donnons-lui du temps.» QD

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