Au Brésil, ordre et changement

Commentaire

Malaise. «Je ne suis pas le vilain petit canard, je suis l’horrible petit canard.» On sait depuis novembre 2016 que les palmipèdes aux propos homophobes, misogynes et racistes peuvent accéder aux plus hautes fonctions. Dimanche soir, l’élection présidentielle brésilienne en a fourni un deuxième exemple. Jair Bolsonaro, l’horrible petit canard en question, dirigera le plus grand Etat sud-américain, la
8e puissance mondiale. Avec 55% des voix, il a relégué son concurrent de gauche, Fernando Haddad, à 10 points. La victoire est sans appel. Le pays bascule donc dans une nouvelle ère, suscitant parmi ses habitants autant d’espoir que de désespoir, avec un premier président d’extrême droite, plus de trente ans après la fin de la dictature. Le Brésil en a ras le bol de la gauche de Lula, de la corruption des politiques, de l’insécurité (175 assassinats par jour en 2017), du marasme économique. Il veut du neuf. Jair Bolsonaro a su se présenter comme ce candidat du renouveau, cet outsider hors système – bien qu’il ait siégé vingt-sept ans au Parlement – cet homme de poigne dont le pays aurait besoin pour se remettre sur le droit chemin. Et tant pis s’il a multiplié les déclarations homophobes, misogynes et racistes et s’il n’a jamais caché sa nostalgie de la dictature militaire. Le Brésil veut de l’ordre et du changement, quitte à mettre le progrès au rancart. François Pharisa

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