La désalpe, entre tradition et attraction touristique

mar, 02. oct. 2018

PAR SOPHIE WOELDGEN

Alors que la brume matinale ne s’était pas encore levée, les cafés et restaurants de Charmey faisaient déjà le plein en ce samedi matin. A l’extérieur, quelques personnes évoluaient sur des trottoirs délimités par les barrières. Les stands finissaient d’installer leur cargaison et une dernière plaque de beurre était ajoutée au caramel mijotant.

Derrière le calme de ces derniers préparatifs, les haut-parleurs diffusaient les annonces de sécurité en français, allemand et anglais. Les voitures passaient au compte-gouttes.

Puis, à 9 h 30 tapantes, le troupeau de chèvres de Thibaud et Robin Gachet arrive au village. La foule se fait plus compacte. Les objectifs des appareils photo visent les caprins décorés de fleurs blanches et violettes. Des applaudissements parsemés s’entendent. Les animaux sont plutôt capricieux, les jeunes en bredzon courent derrière en zigzaguant.

Au cours de la journée, sept troupeaux de vaches, un de moutons et un de chèvres auront traversé le village de la vallée de la Jogne pour le traditionnel retour en plaine. Et en moins habituel, plus de 12 000 visiteurs seront venus les admirer. Un record pour une désalpe. «On a constaté hier que les gens sont venus de partout. Il y avait plein de nationalités différentes, de langues différentes», relève Christophe Valley, directeur de l’Office du tourisme de Charmey.

Importance des traditions

Les touristes se prennent au jeu. Dégustation de fromage d’alpage, de lard valaisan ou encore essai de chemises edelweiss manufacturées à l’étranger, ils semblent apprécier le folklore, plus ou moins local. «Tout ce qui est boulangerie et produits du terroir, ça marche du tonnerre! L’événement est une magnifique vitrine des traditions des armaillis. La désalpe permet la promotion des activités de la région. Mais c’est aussi une fête de village. Samedi en fin de journée, on retrouvait les locaux sous la cantine et autour de la musique», raconte Christophe Valley.

La fanfare villageoise L’Edelweiss attire du monde. A 11 h, lors de son concert apéritif, les flâneurs s’arrêtent en masse, un verre de blanc, une bière ou une boisson chaude à la main. Les cuivres résonnent joyeusement tandis que quelques connaisseurs poussent la chansonnette et que les autres tendent l’oreille.

«On insiste beaucoup sur l’aspect traditionnel, authentique de l’événement. La désalpe de Charmey n’est pas un défilé de vaches qui montent dans les camions une fois le village passé», explique Christophe Valley.

Moins de voitures

Pour que cette manifestation se déroule sans encombre, le réseau de transports publics a été renforcé et tout a été mis en œuvre pour limiter le nombre de véhicules à Charmey. «Point particulièrement positif de la journée: moins de voitures sont montées jusqu’au village.» Le nombre de bus au départ de Bulle et de Fribourg, déjà renforcé pour l’occasion, a encore vu ses fréquences revues à la hausse dans le courant de la journée. De nombreux visiteurs sont venus en train de toute la Suisse. «Nous sommes aussi très contents du service de mobilité et des navettes mises en place. Plus de 1000 voitures ont stationné sur la plaine de Broc.»

Entre tradition et attraction touristique, la 39e Désalpe de Charmey a permis à 12 000 personnes de vivre au rythme du folklore gruérien, le temps d’une journée. ■

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