Nouvel EMS à Pringy, premier pas vers la régionalisation

jeu, 15. nov. 2018
Les établissements médicosociaux gruériens disposent aujourd’hui de 475 lits reconnus, en EMS, en assurance obligatoire des soins (AOS), en courts séjours (CS) et en foyer de jour. INFOGRAPHIE LAGRUYÈRE/ SOURCE: RSSG

PAR CHRISTOPHE DUTOIT

POLITIQUE DES SENIORS. Les chiffres sont implacables: aujourd’hui, la Gruyère est dotée de 475 lits reconnus sur le plan médicosocial, pour quelque 2000 personnes âgées de 80 ans et plus. «D’ici une quinzaine d’années, le nombre de seniors de plus 80 ans aura doublé dans le district, mais le nombre de lits reconnus va certainement rester stable», expliquait, hier à la presse, Patrice Borcard, président du Réseau santé et social de la Gruyère (RSSG). Ce jeudi soir, les délégués se positionneront sur le principe d’un nouvel EMS intercommunal sur le site de Pringy (lire ci-dessous). Un premier pas vers la régionalisation des établissements médicosociaux, appelé de ses vœux par le préfet.

«Travailler ensemble»

Depuis plusieurs années, de nombreuses décisions ont été prises pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgées. «Le projet de concepts communaux entrera bientôt dans sa phase de mise en œuvre. Avec la mise en place du principe d’entrée unique dans les EMS, nous pensons que nous devons continuer de travailler ensemble», affirme le préfet.

Historiquement, la situation gruérienne est très morcelée en matière d’EMS. «Aujourd’hui, il existe douze institutions, avec chacune sa gouvernance. Certains EMS appartiennent encore aux communes.»

Dans ce que le préfet nomme «l’un des plus grands défis de la législature», la question des infrastructures est centrale. «La grande majorité des EMS du district a été construite au milieu des années 1980 et va prochainement demander des gros travaux de rénovation.» En plus, la Gruyère est actuellement audessus de la moyenne cantonale en matière de lits médicalisés. «Il sera difficile d’obtenir de l’Etat des lits supplémentaires dans ce contexte et nous attendons avec impatience la planification 2021-2025», affirme David Contini, directeur du RSSG.

«Appelés à se réinventer»

Ces prochaines années, les EMS gruériens sont appelés à se réinventer, selon les termes de Bertrand Oberson, nouveau chef de projet au RSSG. «La structure doit s’adapter aux personnes âgées et non plus le contraire. Les établissements médicosociaux vont devoir s’ouvrir aux prestations à la carte, tout en intégrant les soins à domicile, la gestion des courts séjours ou encore des repas à domicile.»

Sur le plan gruérien, la région centre est actuelle sousdotée, au contraire de la Sionge. «A l’avenir, nous déterminerons un EMS de référence par secteur (centre, rive gauche, rive droite, Sionge, Jogne, Intyamon), explique Patrice Borcard. Il servira de plate-forme à l’intérieur des régions pour rayonner dans tous les secteurs. Avec toujours le but de maintenir les gens à domicile le plus longtemps et dans les meilleures conditions.»

D’ici à l’été 2019, un groupe de travail est chargé de déterminer une stratégie globale et de dresser la liste des priorités pour les rénovations à entreprendre. «A la fin de l’année prochaine, nous devrons prendre une décision importante. Une chose est sûre: la stratégie doit être régionale. Actuellement, deux scénarios sont à l’étude. Soit une gouvernance régionale assumée par le RSSG et une prise de décisions locales par les communes ou les associations de communes. Soit une reprise totale de la gouvernance, de la stratégie et des investissements par le RSSG, avec un fonctionnement similaire à celui du Cycle d’orientation, par exemple.»

Pour l’heure, une chose est certaine: les futurs investissements pour les seniors en Gruyère se chiffreront en dizaine de millions de francs ces prochaines années. Comme l’a dit le préfet, il s’agit bel et bien «du défi de la législature». ■


Le coup de pioche est attendu pour 2021

Ce jeudi soir, les délégués du Réseau santé et social de la Gruyère (RSSG) donneront leur accord de principe sur le choix de Pringy pour la future structure médicosociale qui va remplacer celles d’Humilimont, à Marsens, et du Foyer Saint-Germain, à Gruyères. Ce projet a été choisi à l’unanimité parmi les six sites présélectionnés par l’Association des EMS intercommunaux de la Gruyère (Bulle, Echarlens Gruyères, Le Pâquier, Marsens, Pont-en-Ogoz, Riaz et Sorens). «La commune de Gruyères ne vend pas non seulement un terrain, mais elle propose surtout un projet d’avenir, un concept global», se félicitent les responsables du RSSG.

Accord avec Cremo

Trois critères ont principalement orienté leur choix, selon Patrice Borcard, président du RSSG: la question de l’aménagement du territoire, le prix du terrain (qui ne sera pas communiqué pour l’instant) et l’avancement du projet. «Le site de Pringy est non seulement conforme au Plan d’aménagement communal, mais aussi au Plan directeur cantonal.» En outre, ce terrain est bien desservi par les transports publics, «avec l’arrivée en 2021 sur RER-Sud et la construction d’une nouvelle gare», explique le syndic Jean-Pierre Doutaz. Actuellement en mains de Cremo, le terrain pourra faire l’objet d’un échange avec la commune, selon les termes d’un accord existant.

Depuis une année, Gruyères planche sur un Mandat d’étude parallèle qui comprend notamment la nouvelle Maison du Gruyère, la nouvelle gare, une future maison communale et le déplacement de la route cantonale le long de la voie de chemin de fer, côté Epagny.

Déjà présenté ce printemps lors de l’assemblée de la société coopérative Laiterie de Gruyères (La Gruyère du 26 avril), le projet d’EMS prend désormais une ampleur intercommunale. «Pour cette raison, la demande préalable pour le Plan d’aménagement de détail ne sera déposée qu’au début 2019», avoue Jean-Pierre Doutaz. Du coup, la Maison du Gruyère, qui avait présenté son projet en avril 2017, «devra patienter quelque peu». Dans le même ordre d’idée, la mise à l’enquête fédérale pour la nouvelle gare devrait être déposée encore cette année, pour une procédure appelée à prendre au moins une année. A ce stade, le futur EMS de Pringy devrait disposer de 75 lits reconnus, sur un total de 115 disponibles. «Le solde sera à répartir entre les différents EMS.» Pour l’heure, aucun montant n’est articulé pour cet investissement. Et, dans le meilleur des cas, le premier coup de pioche est attendu pour 2021.

Humilimont et St-Germain

A moyen terme, l’avenir des deux bâtiments de Marsens et de Gruyères n’est pas encore fixé. Propriété de l’Etat de Fribourg, Humilimont est en vente depuis plusieurs années. «Je ne vais pas me mettre à la place du canton, affirme Patrice Borcard, mais on pourrait très bien imaginer des appartements protégés.» Quant au Foyer Saint-Germain, idéalement situé au cœur de la cité comtale, «son futur rôle est un enjeu important pour la commune de Gruyères», annonce Jean-Pierre Doutaz. CD 

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