Bulle dépensera 30 millions en 2019, pour ses routes surtout

mar, 04. déc. 2018

PAR YANN GUERCHANIK

Le 17 décembre, le Législatif bullois devra se prononcer sur le budget 2019. Présenté lundi à la presse par le syndic Jacques Morand et le responsable des finances Raoul Girard, il donne à voir une transition vers des années de grosses dépenses.

BUDGET DE TRANSITION

«Le budget de fonctionnement 2019 est clairement un budget de transition», fait savoir Raoul Girard. Avec un déficit de 1,17 mio de francs, soit 1% des recettes effectives (dépenses totales brutes: 136,5 millions), il est «tout à fait convenable», estime le grand argentier. L’équilibre n’est pas loin. De quoi satisfaire un Exécutif qui s’attendait à pire. Depuis plusieurs années, la facture du nouveau CO de Riaz l’inquiétait. Bonne surprise, cette charge supplémentaire n’est pas aussi lourde qu’attendu. «On l’estimait à 3 mio, voire plus. Au final, cela représente 1,2 mio pour la commune.» Une politique «très prudente» a permis d’amortir la dette du CO de La Tour-de-Trême davantage que prévu. Et puis, qui dit trois CO ne dit pas forcément règle de trois: la note s’est avérée moindre dans la mesure où le CO de Riaz permet aux deux autres d’être «un peu moins remplis».

Du côté des investissements bruts, Bulle ne dépensera pas moins de 30,4 mio en 2019. Il y a quelques années pourtant, on se rappelle que l’Exécutif jurait qu’il ne fallait pas franchir les 10 mio dans les cas où aucune école n’était à construire. Alors? Outre les investissements décrits plus bas, «il y a surtout des éléments routiers massifs, déjà décidés, qui sont liés à Mobul ainsi qu’au MEP sur la mobilité 2030», commente Raoul Girard. Il s’agit notamment de démarrer les travaux de la route de Riaz. «On est quasiment à 12,5 mio consacrés aux routes en 2019.» Et le vice-syndic de relever: «Notre ville grandit extrêmement vite, avec une mobilité complexe. Des mesures ont été prises et peaufinées.» Dès l’année prochaine, les travaux routiers n’échapperont pas aux yeux des Bullois. Et cela durera quelques années.

Le plan financier fait bien voir la phase transitoire dans laquelle la commune se trouvera dès l’année prochaine. Jusqu’en 2023, les investissements planifiés représentent quelque 110 mio de francs. «Pas loin de la moitié concerne les routes et l’aménagement», souligne le grand argentier. Des subventions sont certes accordées dans le cadre du projet d’agglomération Mobul, mais le solde de la facture demeure important. La planification des investissements a même de quoi donner quelques sueurs froides au Département des finances.

A noter que la planification ne tient pas compte de la réforme de la fiscalité PF17, qui sera débattue la semaine prochaine au Grand Conseil. On sait que cette dernière devrait durement toucher Bulle, la commune ne disposant pas sur son sol d’entreprises à statut spécial, mais plutôt d’entreprises «traditionnelles» qui verront leurs impôts diminuer. «Les premières estimations évoquaient des pertes fiscales de l’ordre de 4 mio», rappelle Raoul Girard. Sur 135 mio de recettes, il reste généralement à Bulle une marge de manœuvre de quelque 18 mio… le coup pourrait donc faire mal.

LA PISCINE

La piscine ouverte de Bulle est promise, elle aussi, à un vaste chantier. C’est finalement un crédit de 8 mio de francs qui sera sollicité le 17 décembre de la part du Conseil général. Une commission de bâtisse, en collaboration avec le groupement lausannois BLK arch + ing, a travaillé sur un projet garantissant «un espace harmonieux» et «la pérennité de l’exploitation».

«L’attente de la population est grande», note le syndic Jacques Morand. Les Bullois devraient en avoir pour leur argent. Au programme: la mise aux normes des installations techniques, un bassin inox de 50 mètres homologable en compétition avec 6 lignes de nage, un tremplin de 1 m ainsi qu’une tour de 3 m, des aménagements repensés avec notamment des plages sur la surface en toiture des bâtiments, une pataugeoire renouvelée, des vestiaires et un restaurant réaménagés.

Le dossier de mise à l’enquête sera déposé début 2019. «L’objectif est de réaliser les travaux dès la fin août 2019 jusqu’au mois de juin 2020 au plus tard», informe l’Exécutif. Un planning qui vise ainsi à préserver les ouvertures estivales de 2019 et 2020.

MAISON DE LA CULTURE

La prochaine séance du Conseil général sera également l’occasion de discuter de l’agrandissement du bâtiment du Musée gruérien et de la bibliothèque ainsi que de la création d’une Maison du patrimoine et de la culture au même endroit. Un crédit de 350 000 francs est sollicité pour le concours d’architecture.

«Cela pourrait déboucher sur un futur investissement important», signale le syndic. Des travaux finals à hauteur de 3,5 mio sont évoqués a priori. «Il faudra considérer le pouvoir financier dont disposera la commune le moment venu, poursuit Jacques Morand. Aujourd’hui, ce n’est pas un investissement indispensable, mais nous avons la volonté d’entreprendre quelque chose par rapport à cette Maison de la culture.»

Des études de faisabilité ont déjà déterminé qu’un agrandissement, de l’ordre de quelque 600 m2, était envisageable sur le site actuel. Reste à trouver le projet adéquat, celui qui saura le mieux remplir les exigences tout en tirant parti de l’emplacement au cœur de la ville, à proximité des écoles et aux abords d’un espace qui deviendra les Jardins de la cité.

En résumé, le Musée et la bibliothèque ont besoin de place afin de continuer leurs missions dans de bonnes conditions pour le public, le personnel et les collections. «Chaque année, quelque 110 000 personnes entrent dans le bâtiment et 15 000 à 20 000 visiteurs parcourent les expositions», relève le Conseil communal. Des besoins qui s’expriment sous la forme d’espaces de travail pour le personnel ainsi que de réceptions différenciées pour la bibliothèque, le musée et un futur Service de la culture hébergé sous le même toit. Des surfaces de travail modulables pour les étudiants, les chercheurs et pour différents ateliers s’avèrent également nécessaires. De même, des surfaces libres d’accès «pour la mise en valeur des acquisitions récentes, des archives historiques, des collections patrimoniales ainsi que des accrochages en collaboration avec d’autres acteurs culturels.»

MAIS ENCORE

Le Conseil général décortiquera d’autres objets encore. Comme les travaux à réaliser sur la rue de l’Ancien-Comté et la rue de la Porte-d’en-Bas pour un crédit de 1,4 million de francs.

La ville entend également prendre à sa charge quelque 320 000 francs pour les travaux de modernisation de l’abri PC situé sous le parc du Cabalet. Celui-ci est utilisé par des compagnies d’intervention de la protection civile. «En temps de paix», la ville souhaite préserver la mise à disposition de l’abri – d’une capacité de 190 personnes – pour y loger du monde lors de l’organisation de manifestations.

Signalons encore qu’une participation de 420 000 francs (200 000 fr. de versement et 220 000 fr. de prêt sans intérêt) sont voués à la rénovation des courts extérieurs du Centre de tennis. Enfin, 250 000 fr. serviraient à la démolition de trois bâtiments vétustes situés sur le domaine de la Tioleire et jugés irrécupérables. ■

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