Danger d’avalanche de degré 3, un «degré problématique»

mar, 22. Jan. 2019
Au lieu-dit La Rupa, sur la commune de Charmey, l’avalanche a enseveli trois personnes. Un Gruérien de 55 ans n’a pas survécu. POLICE CANTONALE FRIBOURGEOISE

PAR PRISKA RAUBER

NEIGE. Les Préalpes ont été le théâtre de plusieurs accidents ce week-end. Deux randonneurs sont décédés samedi, dans deux avalanches. Un Gruérien de 55 ans a été emporté sur la commune de Charmey et un Fran- çais de 39 ans sur celle de Châteaud’Œx. Le risque d’avalanches était alors de 3 sur 5. C’est pourtant là, en degré 3, que surviennent la moitié des accidents mortels.

«Il s’agit en effet du degré le plus problématique, car il est le plus dangereux dans le sens où il est le moins inquiétant», confie Robert Bolognesi, directeur de Meteorisk, à Sion. «On peut sortir, contrairement au degré 5.» Et s’il fait beau, qu’il y a de la neige – les deux éléments déterminants pour inciter les gens à partir en randonnée – ils sont nombreux à mettre leurs skis. Comme ce weekend.

Les conditions ne vont guère changer durant ces prochains jours. Raison pour laquelle le spécialiste incite fortement les personnes peu expérimentées à ne pas sortir seules, mais à se faire accompagner. Car il s’agit de bien comprendre et interpréter la nature du danger. Le degré 3 signifie «situation avalancheuse critique». «Il est alors essentiel de considérer les éléments météorologiques, topologiques et humains», souligne Robert Bolognesi. La capacité du groupe autant que l’état de la neige, le degré ou l’orientation des pentes. Il faut évidemment consulter le bulletin d’avalanches. Y a-t-il le risque de quelques grosses coulées ou de nombreuses petites? Le problème vient-il de la pluie ou de la quantité de neige? Le vent a-t-il été fort? Quel est l’endroit et le moment de la journée où le danger est le plus grand? Le manteau neigeux a-t-il eu le temps de se transformer?

Savoir renoncer

«En ce moment, il s’agit d’éviter les pentes raides en versant nord, précise le nivologue. A 1500 mètres, la neige est encore légère et poudreuse. Le tassement du manteau neigeux prend du temps, car il a fait froid et les jours sont encore courts.» Il s’agit donc d’adapter son itinéraire en conséquence. Et le spécialiste de conseiller encore le maintien d’une distance de sécurité d’au moins trente mètres entre chaque randonneur. Voire de passer un à un dans les zones les plus dangereuses.

«Si l’on respecte tous ces points et que l’on est équipé correctement, on réduit considérablement les risques d’accident», confie Robert Bolognesi. A noter que des applications, dont NivoTest et White Risk, se basent sur de nombreux facteurs afin d’évaluer le risque d’avalanche. «Il est important d’avoir une prévision du danger local. Et de savoir renoncer.» ■


Deux randonneurs ont perdu la vie

Samedi vers 14 h, une coulée de neige s’est produite sur la commune de Charmey, dans la région du Gros-Mont, au lieu-dit La Rupa, lors d’une sortie du Club alpin section Moléson réunissant une quinzaine de randonneurs. Selon les premières informations communiquées par la police fribourgeoise, trois personnes ont été emportées. Elles ont été dégagées par les autres membres du groupe et héliportées par la Rega dans deux hôpitaux. Hélas, un Gruérien de 55 ans y est décédé des suites de ses blessures. Les deux autres personnes ont été légèrement blessées.

A Château-d’Œx une heure plus tôt, à proximité du Vanil-Carré, trois personnes ont été ensevelies. Elles faisaient partie d’un groupe de sept randonneurs français, souligne la Police cantonale vaudoise. Alors qu’ils arrivaient sur une corniche de neige à plus de 2000 mètres d’altitude, celle-ci a cédé et a glissé sur près de 500 mètres dans la pente sud, côté Château-d’Œx, emportant trois personnes.

Deux d’entre elles ont pu être rapidement dégagées. Elles ont été hélitreuillées. La troisième personne, un homme de 39 ans, a été retrouvée mort par le spécialiste sauvetage hélicoptère (SSH) de la Rega. En raison du danger, cette dernière a en effet procédé à un sauvetage par vol stationnaire: le SSH étant accroché à un câble, lui-même accroché à l’hélicoptère.
L’intervention a mobilisé 18 sauveteurs de la colonne de secours gruérienne avec deux chiens, deux hélicoptères de la Rega et un de Swiss Helicopter Gruyères.

A noter qu’une troisième avalanche s’est déclenchée dans la vallée du Petit-Mont, vers la Dent-de-Savigny. Une personne a été emportée, mais a pu se dégager et rejoindre la vallée par ses propres moyens. Ces avalanches s’ajoutent à celle qui est survenue lundi dernier à Bellegarde, où un homme de 22 ans avait pu être secouru par la colonne de secours. PR

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