Regarder au-delà des frontières et gagner en efficacité

sam, 26. Jan. 2019
Donnant suite aux directives données par l’Etat, la réorganisation des sapeurs-pompiers se dessine (photo prétexte). ARCH - R. GAPANY

Annoncée en 2015 déjà, la réorganisation de la défense incendie entre dans sa phase de mise en œuvre. En Gruyère, le futur des sapeurs pompiers s’articulera autour de sept bases de départ.

SOPHIE ROULIN

DÉFENSE INCENDIE. «La nouvelle organisation s’appuie sur la technique des pompiers et se moque des frontières communales ou de district: on s’occupe d’efficacité.» Le préfet de la Gruyère Patrice Borcard a informé hier les délégués à l’assemblée de la Fédération des corps de sapeurs-pompiers de la Gruyère, qui se tenait au Pâquier. Il a donné les grandes lignes de la réorganisation de la défense incendie, qui reprend les directives émises par le canton à la fin de l’été (La Gruyère du 30 août).

Le district comptera à terme un seul bataillon de pompiers, organisés autour du Centre de renfort et de sept bases de départ définies par l’Etat, en collaboration avec l’ECAB. Un projet qui ne semble pas si éloigné de ce qui avait été présenté en novembre 2015, à l’échelon du district uniquement. «L’esprit est le même, reconnaît le préfet. Mais, en deux ans, il y a eu pas mal de changements et les difficultés à recruter vont grandissantes.»

Plusieurs démissions

Plusieurs commandants ont remis leur démission ces derniers mois pour des raisons d’âge, de longévité ou de déménagement. «On a saisi l’occasion pour rediscuter de cette organisation avec les communes, relève Patrice Borcard. Elles ont toutes donné leur accord de principe.» Ce qui n’était pas le cas en 2015.

Concrètement, le Corps de sapeurs-pompiers de Morlon rejoindra celui de Bulle. Les corps de la Sionge, de la vallée de la Jogne (avec deux bases à Charmey et à Bellegarde) et le CSPi Grevire se voient confirmés dans leur mode de fonctionnement.

Les plus gros changements concerneront essentiellement l’Intyamon et les deux rives du lac. Sur la rive gauche, les commandants des trois corps actuels – Marsens-Echarlens, Sorens et Pont-en-Ogoz – ont démissionné. Une séance de présentation des enjeux a déjà été organisée et trois commandants ont été nommés ad interim. Ils devront mener à bien le regroupement, en lien avec un groupe de travail formé dans cette optique. Avec une particularité: «Le Châtelard est intégré aux discussions par souci de proximité et d’efficacité», relève le préfet. Dans ce secteur, la base de départ sera vraisemblablement une nouvelle construction, dans un endroit stratégique à définir.

Sur la rive droite, les deux corps existants – La Roche-Pont-la-Ville et Corbières-Hauteville-Villarvolard – ont également vu leurs commandants démissionner. «Là aussi, les communes ont été sollicitées et se sont montrées favorables à un regroupement.» L’Intyamon devrait suivre le même chemin, avec la construction d’une base également.

Recrutement prioritaire

«Les principes seront probablement mieux admis qu’en 2015», espère Patrice Borcard. D’autant que tout le canton suivra cette même direction. Et d’ajouter: «L’objectif est de répondre à deux grandes difficultés actuelles: les problèmes de recrutement, notamment des cadres, et celui du renouvellement du matériel, afin de suivre les avancées technologiques.»

En 2015, le projet gruérien imaginait la mise sur pied d’une permanence de jour à Bulle, avec trois commandants et neuf pompiers. Cette permanence est-elle d’actualité? «Nos réflexions sur la mise en œuvre de ces changements n’en sont pas encore là, répond le préfet. Mais on peut imaginer qu’à terme on y viendra.»

Réunir les trois districts?

Cette réorganisation s’inscrit dans la révision de la deuxième partie de la Loi sur l’assurance immobilière, la prévention et les secours en matière de feu et d’éléments naturels. La date de son entrée en vigueur n’est pas encore définie. «Ce sera pour 2020 ou 2021 et on peut imaginer qu’il y aura un délai de mise en œuvre, commente le préfet. On ne va donc pas se précipiter.» La modification de la première partie de cette loi avait été soumise au peuple via un référendum en 2017 sous l’appellation Ecalex.

«Des discussions se poursuivent aux niveaux politique et financier», ajoute le préfet de la Gruyère. Selon la loi révisée, la défense incendie devra être organisée sous l’égide d’une association intercommunale. «L’objectif est d’avoir un service centralisé pour gérer l’ensemble de la charge administrative du district ou pourquoi pas les trois districts du Sud, à l’instar de ce qui existe déjà pour le service d’ambulance.» ■

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