Le fantôme de Willy Wonka a flotté dans la chocolaterie

mar, 12. fév. 2019

PAR JEAN GODEL

FÉERIE. Ils ne doivent pas encore en être revenus et leurs pensées flânent encore dans la chocolaterie… Pour lancer les festivités de son bicentenaire, Cailler avait préparé, samedi, une journée exceptionnelle pour les cinq petits veinards qui, le 23 janvier, ont trouvé les «tickets d’or» cachés dans des tablettes de chocolat, à la Maison Cailler.

Les cinéphiles auront saisi le clin d’œil à Charlie et la chocolaterie, le film tiré du roman de Roald Dahl, thème de la journée. Et pas seulement la version de Tim Burton, sortie en 2005, mais aussi celle de Mel Stuart, qui date de 1971. Car Cailler avait invité trois des acteurs à venir entourer les lauréats: Julie Dawn et Rusty Goffe, qui figurent au générique du film de 1971 (elle jouait la petite peste Veruca Salt, lui, l’un des Oompa Loompa, les petits employés de la chocolaterie). Mais aussi Blair Dunlop, qui interprétait Willy Wonka petit dans la version de Tim Burton.

Première chocolaterie

Et dire que ces trois-là n’étaient jamais entrés dans une vraie chocolaterie! Samedi, tout a commencé par la visite de l’usine. Ou plutôt de la ligne de démonstration des minibranches Cailler – que les nostalgiques se le tiennent pour dit: plus jamais ils ne pourront visiter la véritable usine de Broc. L’hygiène et la sécurité sont passées par là. De toute façon, les concheuses sont désormais fermées: plus possible d’y tremper son doigt.

Sous la surveillance des employés, enfants, parents et acteurs s’essaient à la fabrication, camouflés sous des habits de protection, charlottes et cachebarbe compris, qui n’ont d’ailleurs empêché personne de goûter au produit fini.

La troupe est ensuite conduite dans les étages, où l’odeur de la torréfaction des fèves de cacao fait immanquablement remonter les souvenirs des courses d’école d’antan. C’est dans l’«Atrium», perché sur le toit de l’usine, que l’on sert le «magic lunch». Un menu digne des grandes tables concocté par Marc Audibert, un chef passé chez Alain Ducasse, multiple triple étoilé Michelin.

Son image en tatouage

Chaque détail est une référence à Charlieetlachocolaterie: six grandes tables dressées dans les tons de prune, la couleur du «magicien du chocolat» Willy Wonka, champignons, sucettes et hauts-de-forme sur les nappes, bande originale du film de 1971 en toile de fond.

«Ah! c’est mon air!» s’interrompt Julie Dawn, entendant sa prestation de purge capricieuse. Après trente ans d’une carrière d’actrice, elle est aujourd’hui psychothérapeute dans un hôpital de Londres. «Le film de 1971 est un classique dans le monde anglo-saxon. Je voyage encore dans le monde entier pour des séances de dédicaces», s’étonne-t-elle. Récemment, à Kansas City, une fan lui a montré un immense tatouage de son personnage sur le dos. «J’étais choquée!»

Forêt et saint-émilion

Les références à Charlie colonisent même les plats, somptueux. Comme ce brouillard qui flotte dans l’assiette de glace à l’azote au potimarron. Ou cette «forêt enchantée» miniature faite de petits légumes sous cloche. Et quand, dans un geste théâtral, les serveurs ôtent les bombes de verre, des effluves de fumée de hêtre envahissent l’espace. Une merveille qui s’allie fort bien au saint-émilion…

Pendant qu’un magicien, bluffant, tourne entre les tables, les Gauch, l’une des cinq familles «en or», apprécie le filet de bœuf et ses pommes «pont-Neuf». Le 23 janvier, comme Julie était en camp de ski, elle a demandé à son frère Romain de tenter sa chance à sa place. Une bonne pioche! Le père, lui, se souvient de ses jobs d’été à «la Nestlé». Quatre saisons à réparer les machines ou à trier des noisettes, entre autres bons souvenirs.

L’après-midi, place aux ateliers avec Géraldine Müller Maras, cheffe de la Maison Cailler et meilleure femme chocolatière du monde au Salon du chocolat de Paris 2015. «On s’est beaucoup amusés à relire le roman de Roald Dahl pour imaginer nos créations», avouet-elle tout sourire. Citons ces surprenants marshmallows au chocolat noir et noisettes. Pour le final, Cailler a offert à ses hôtes un miniconcert (le premier en Suisse) de Blair Dunlop, devenu chanteur et musicien. Trois ballades un brin mélancoliques pour se quitter. «C’est probablement le concert le plus étrange de ma vie», sourit-il guitare en main, devant une vaste baie vitrée qui semble découpée pour encadrer la Dent-de-Broc.

A la sortie, l’une des cinq «Charlie» du jour serre précieusement son paquet rempli de cadeaux. Ce qu’elle a préféré? «Le chocolat!» ■

Galerie photos sur www.lagruyere.ch


Une année de festivités

Dimanche, 2000 personnes ont afflué à la Maison Cailler. Au programme, rencontre avec les trois acteurs de la veille, concert de Blair Dunlop, projections des deux Charlie et la chocolaterie et présentation d’accessoires originaux des plateaux de tournage. Mais les célébrations du bicentenaire de Cailler se poursuivront durant l’année, détaille Fleur Helmig, directrice de la Maison Cailler. Ainsi, l’institution récemment rénovée prévoit une journée portes ouvertes le 24 mars. L’occasion de découvrir ses nouvelles attractions, dont un secteur consacré à deux siècles d’emballages. Les vacances de Pâques coïncideront avec l’ouverture d’un escape game consacré à la famille Cailler, notamment à Georges, fils du fondateur et aviateur passionné. Une nouvelle gamme de chocolat Dark & Milk sera aussi dévoilée. Enfin, il sera bientôt possible d’acheter en ligne ses entrées à la Maison Cailler. JnG 

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