Ces juniors qui veulent dompter le Bec-des-Rosses

| sam, 24. mar. 2012
Ce week-end se déroule l’Xtreme de Verbier, la compétition la plus réputée du circuit. Corentin Henchoz et Forrest Schorderet y participeront pour la première fois. Les deux régionaux ont les moyens de s’illustrer en catégorie juniors.


PAR VALENTIN CASTELLA


Les images sont toujours spectaculaires. Depuis sa création, l’Xtreme de Verbier fait rêver les skieurs friands de hors-piste. Cette compétition en effraie d’autres, qui se demandent bien comment les participants osent dévaler cette pente vertigineuse avec tant d’aisance.
Aujourd’hui, près de 10000 spectateurs se retrouveront en Valais pour célébrer la dernière manche de la Coupe du monde de freeride. Parmi eux, trois jeunes régionaux: Forrest Schorderet, Corentin Henchoz et Thilo Schweizer. Ces derniers seront certainement attentifs aux trajectoires prises par ces professionnels de la discipline. Car, le lendemain, ce sera à leur tour de se retrouver sur les rochers du Bec-des-Rosses pour participer à l’épreuve réservée aux juniors.


Débuts en fanfare
Forrest Schorderet et Corentin Henchoz trépignent déjà. Car, dimanche, ce sera une première pour eux et l’aboutissement d’une saison qu’ils ne sont pas prêts d’oublier. Deuxième de la première étape de la Coupe du monde juniors à Chamonix, Forrest Schorderet (16 ans) a été imité quelques semaines plus tard par son ami Corentin Henchoz (17 ans), lauréat dans la station  autrichienne de Fieberbrunn.
Des résultats aussi excellents que surprenants pour ces deux jeunes skieurs qui ont commencé le freeride il y a une année seulement. «Environ soixante participants provenant de toute l’Europe étaient présents en Autriche, explique le collégien bullois Corentin Henchoz. Je ne m’attendais pas du tout à gagner ce concours.» Même discours pour le charpentier de Jongny Forrest Schorderet, qui espérait intégrer le top 10 en France et qui s’est finalement retrouvé sur la deuxième marche du podium.


Le choix des lignes
Dimanche à Verbier, ils participeront donc à leur troisième épreuve de freeride. La plus belle et la plus difficile comme elle est décrite par les spécialistes. Pour parvenir à s’illustrer à nouveau et à séduire les juges, les deux compères ont plusieurs objectifs à atteindre: «Le choix des lignes est certainement l’aspect le plus important, lance le sociétaire du SC Châtel-Saint-Denis Forrest Schorderet. Avant de se retrouver au départ, nous essayons d’analyser la pente à l’aide de jumelles pour savoir où nous allons passer.»
Une reconnaissance visuelle qui leur permettra ensuite de s’élancer sur un terrain plus ou moins appréhendé: «Nous connaissons le chemin à parcourir, complète Corentin Henchoz. Mais la pente réserve parfois des surprises, comme la taille des rochers.»
Pour parer à toute surprise et privilégier la fluidité d’un run, les freeriders doivent bénéficier d’une technique et d’une condition physique irréprochables: «C’est vrai que vous devez avoir les cuisses solides à la réception de certains sauts, sourit Corentin Henchoz. Personnellement, je n’effectue pas de préparation bien spécifique. Je vais juste courir l’été et je me retrouve tous les week-ends sur les skis. D’ailleurs, pour s’entraîner, le couloir nord du Moléson est un endroit magnifique.»
Aujourd’hui, les freeriders ne peuvent plus se contenter de subir les envolées. Ils doivent les exploiter: «Chaque année, le freestyle devient de plus en plus important, analyse Forrest Schorderet, qui réalise, hors compétition, des sauts d’une longueur de 15 mètres. J’adore ça, surtout lorsque j’arrive à déposer un 360 degrés.»
Les pros, eux, atterrissent parfois trente mètres plus bas que leur point de départ. De quoi se faire de belles frayeurs: «C’est clair qu’il ne faut pas avoir peur, rigole Corentin Henchoz. En compétition, un instant d’hésitation est toujours pénalisé. Mais, en même temps, les juges n’apprécient pas lorsqu’un skieur prend trop de risques.»


Bien encadré
En effet, la sécurité est un point essentiel en freeride. Lors d’un concours, chaque participant est équipé d’un casque, d’une protection dorsale, d’un barryvox, d’une pelle et d’une sonde: «Le plus grand danger est l’avalanche, souligne Corentin Henchoz. Heureusement, nous sommes très bien encadrés. Une journée de formation est à chaque fois organisée la veille de la compétition. Et, lorsque vous descendez, des personnes se trouvent aux endroits où vous ne devez pas aller.»
Dimanche, c’est sereins, mais avec audace que les deux jeunes skieurs vont tenter d’amadouer le Bec-des-Rosses. Une belle occasion de se familiariser encore davantage avec ce milieu pour poursuivre ensuite l’aventure l’hiver prochain. Forrest Schorderet va continuer en catégorie juniors, alors que Corentin Henchoz tentera de s’illustrer avec les adultes: «Mon objectif est de participer aux qualifications, qui permettent ensuite de pouvoir prendre le départ des grandes compétitions comme Verbier. Mais le niveau est très élevé. Il est déjà difficile d’intégrer les concours qualificatifs. Il faut faire ses preuves avant de pouvoir intégrer ce milieu.» Une bonne performance à Verbier serait déjà un premier pas encourageant.

 

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«Je vise un podium»
Près de 10000 spectateurs, une ambiance de folie, des lignes et des skieurs toujours plus spectaculaires: voilà ce que proposent ce week-end les organisateurs de la 17e édition de l’Xtreme de Verbier.
Finale de la Coupe du monde de freeride, cette épreuve est considérée comme la plus difficile et la plus réputée: «La pente est vraiment difficile à gérer, décrit Forrest Schorderet. Elle est très raide (n.d.l.r.: 60 degrés au sommet, puis 45 par la suite) et garnie de beaucoup de rochers plutôt impressionnants.»
Les pros se disputeront le titre suprême depuis le sommet. Pour des raisons de sécurité, les juniors Forrest Schorderet, Corentin Henchoz et Thilo Schweizer (Vuadens) partiront d’un peu plus bas et sur un tracé plus ou moins limité. Dimanche dès 9 h, les trois régionaux tenteront donc de dompter cette pente pour poursuivre sur leur bonne lancée: «Je vise le podium, prévient Forrest Schorderet. En Autriche, je suis tombé sur un rocher. Heureusement, je ne me suis pas blessé. J’espère me rattraper dimanche.»
Quant à Corentin Henchoz, en lice pour un succès au classement général de la Coupe du monde juniors, il ne veut pas se donner d’objectif précis pour éviter toute mauvaise surprise: «Je veux réaliser le meilleur résultat possible, mais prendre avant tout le plus de plaisir possible.»
S’en suivra une belle fête pour clore cette saison pleine de promesses. Car, oui, le cliché des freeriders fêtards n’est pas usurpé. «C’est vrai qu’on fait bien la fête, rigole Corentin Henchoz. L’ambiance est toujours magnifique. Tout le monde est sympa et chacun peut donner des conseils à son concurrent. Par contre, la compétition reste la compétition. Et quand il est l’heure de s’élancer, vous êtes seul et vous voulez gagner.» vac

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