PAR VALENTIN CASTELLA
Voilà, tout est terminé. L’exercice 2011/2012 s’est achevé mardi soir pour les Fribourgeois. Les Bernois ont mis un terme à l’aventure des Dragons, qui restera positive malgré une sévère élimination 4-1 en demi-finale des play-off.
Président du club, Laurent Haymoz dresse un bilan plutôt satisfaisant, même si quelques lacunes devront être gommer à l’avenir. Une saison prochaine qui s’annonce d’ailleurs avec des perspectives intéressantes. En plus d’un premier rôle en championnat de Suisse, les hommes d’Hans Kossmann vont également tenter de s’illustrer en Continental Cup et à la Coupe Spengler durant les fêtes de fin d’année.
Laurent Haymoz, quel a été votre sentiment mardi soir au terme de la rencontre?
Bien sûr, lorsque vous êtes éliminés en demi-finale des play-off et que la perspective d’une finale n’est plus d’actualité, vous êtes forcément un peu déçus. Mais nous sommes malheureusement tombés face à un adversaire simplement plus fort. Il faut l’accepter. Globalement, je suis satisfait de la performance de l’équipe. Elle a joué la tête du championnat tout au long de la saison et elle s’est hissée dans le dernier carré. Les objectifs ont donc été atteints.
Les attentes étaient pourtant grandes à l’aube de ces play-off…
Oui. Mais depuis le premier match face à Lugano, les joueurs ont clairement évolué un ton en dessous. Ils se sont montrés beaucoup moins efficaces offensivement. Cela s’explique certainement par le fait que plusieurs leaders n’ont pas eu l’occasion d’évoluer à leur meilleur niveau.
On reproche justement à certains joueurs d’expérience de n’avoir pas vraiment rempli leur rôle. Qu’en pensez-vous?
Excepté peut-être Simon Gamache, les étrangers se sont en effet montrés moins décisifs qu’espéré. On attendait beaucoup de joueurs comme Dubé, Heins ou Rosa. Mais ils ont parfois joué blessés et ils n’ont pas eu la possibilité de démontrer leur réel potentiel lors de ces play-off. J’espère qu’ils seront davantage épargnés la saison prochaine.
Est-ce la seule explication à cette élimination?
Nos erreurs, notamment en défense, nous ont coûté très cher. De plus, les joueurs ont clairement manqué de fraîcheur. Et cela ne leur a pas permis de pouvoir être à la hauteur dans le défi physique. La plus grande profondeur de banc des Bernois a été un élément important. Une ou deux absences influencent fortement la performance de notre équipe. Ce qui n’est pas forcément le cas à Berne.
Quelles sont alors les solutions pour se hisser à la hauteur de clubs comme Berne?
Nous avons démontré tout au long de la saison que nous pouvions rivaliser avec toutes les équipes du championnat. Néanmoins, nous ne pouvons pas combler cette dernière étape qui nous sépare de club comme Berne. Financièrement, nous ne pouvons pas encore rivaliser. Tant que Fribourg ne jouera pas dans sa nouvelle patinoire, le budget restera de 12 millions. Au niveau de la billetterie et du sponsoring, nous avons atteint notre maximum. On pourrait faire des folies. Mais le risque serait trop grand de retomber dans les travers connus il y a quelques années. Nous préférons assurer. On va donc tenter de faire au mieux avec notre budget et continuer d’essayer de jouer les premiers rôles.
La saison prochaine, vous allez donc repartir sur les mêmes bases que cette année?
Nous avons déjà enregistré quelques arrivées et plusieurs étrangers vont certainement nous quitter, à l’image de Barinka et Afanasenkov. Nous allons chercher un quatrième étranger et compléter l’effectif par plusieurs jeunes, que nous continuerons d’intégrer petit à petit. Si les joueurs s’aguerrissent encore physiquement et deviennent plus stricts, l’équipe sera plus forte que celle de cette année. La plupart des cadres seront toujours là et ils seront entourés par d’autres éléments qui ont beaucoup appris cette saison en play-off. Je fais confiance à Hans Kossmann pour augmenter encore le niveau collectif.
Qu’en est-il du poste de gardien?
L’agent de Cristobal Huet devait donner sa réponse en février. Nous n’avons rien reçu. Pour le moment, c’est encore l’inconnu. On en saura davantage en fin de semaine.
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Encore beaucoup de travail
C’est fatigué, mais lucide, que l’entraîneur Hans Kossmann dresse le bilan de cette saison. De la tension, des déceptions, mais aussi des satisfactions: le Canado-Suisse a tout vécu lors de ces play-off. «Malheureusement, nous avons subi plus de bas que de hauts. Mais nous sommes tombés face à une équipe très forte. Nous n’avons pas été capables de trouver la solution.»
Il poursuit: «Nous sommes frustrés de n’avoir pas pu nous qualifier pour la finale, surtout après avoir vécu une si belle saison régulière. Mais, contre Berne, il nous a toujours manqué ce petit plus. Nous n’avions pas assez d’idées et de talent pour l’emporter.» La déception de l’élimination digérée, Hans Kossmann retient surtout les excellentes performances réalisées lors du championnat régulier: «Franchement, nous avons vécu une belle année et je n’ai pas de regrets. Il me semble avoir tiré le maximum des capacités du groupe.»
Face à Berne, l’entraîneur et le club fribourgeois ont pris conscience du chemin qui leur restait à entreprendre pour lutter un jour pour le titre: «Il y a encore beaucoup de travail. Et cela commence par la base, par la formation. On a vu que Berne pouvait s’appuyer sur des jeunes joueurs qui fournissent une profondeur de banc plus grande que la nôtre. Le mouvement juniors de Fribourg est à nouveau bien structuré. Mais, pendant plusieurs années, il a perdu du temps et des joueurs, à l’image de Scherwey ou Bertschy. Ces jeunes n’auraient jamais dû partir de Fribourg.»
La saison prochaine, le visage des Dragons sera plus ou moins identique: «Même si nous avons déjà beaucoup progressé, il reste encore beaucoup de choses à améliorer.» vac
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«Une grande satisfaction»
La saison 2012/2013 sera celle des nouveautés pour Fribourg-Gottéron. En effet, les Dragons participeront à deux compétitions en plus du championnat: la Continental Cup et la Coupe Spengler. C’est hier matin que le président Laurent Haymoz a signé le contrat avec les organisateurs davosiens. «Nous participerons bien à la Coupe Spengler, annonce-t-il. C’est une grande satisfaction pour tout le monde, que cela soit les joueurs, les supporters et les sponsors.»
Si elle est prestigieuse, cette épreuve demandera beaucoup d’investissement de la part des joueurs. Et, on l’a vu face à Berne, la profondeur de banc a manqué du côté de Fribourg. Mais Laurent Haymoz rassure tout le monde: «Nous jouerons que trois ou quatre matches supplémentaires. Ce n’est pas énorme. D’autant plus que nous allons nous renforcer pour l’occasion et intégrer plusieurs jeunes joueurs.» Les Dragons tenteront également de tirer leur épingle du jeu au niveau européen en participant à la Continental Cup. «Là encore, je ne pense pas que cette compétition va demander un effort plus important. Ces rencontres remplaceront nos matches amicaux du début de saison. D’autres sont prévues en novembre, pendant la pause de l’équipe nationale. C’est donc plutôt positif, car cela nous permettra de faire tourner l’effectif.»
Enfin, dernier changement: le directeur Raphaël Berger assumera désormais le rôle de directeur général dès le 1er mai. «Il reprendra mes tâches en tant qu’administrateur-délégué au niveau de la représentation et de la vente. Je retrouverai mon rôle de président, tout en restant présent dans le relationnel, le sponsoring et la commission sportive.» vac
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