La supermoto comme compromis idéal

| sam, 26. mai. 2012
Amateur de vitesse, Lucien Reynaud a trouvé son bonheur en supermoto. Le Glânois entend bien gravir les échelons en Suisse et à l’étranger. Malheureux à Lignières, il espère faire mieux ce week-end à Bière.

PAR VALENTIN CASTELLA



Petit, il rêvait en observant les pilotes de Grand Prix. Quand je serai grand, je ferai comme eux, disait-il alors. Son désir de sensations fortes, Lucien Reynaud a commencé à l’assouvir à 10 ans, lorsqu’il a pris les rênes de sa première moto de cross. «Cela ne m’a pas plu. Ce que je voulais faire, c’était du circuit.» Déçu, il a abandonné deux ans plus tard, avant que son beau-père ne lui offre une journée sur un circuit, à 15 ans. «Je me débrouillais déjà bien. Nous avons alors pris la décision de tenter notre chance.» C’est en 2003 que l’automaticien de Billens s’est lancé dans le championnat national de scooter. Avec succès puisqu’il a terminé vice-champion la saison suivante. «C’est durant cette période que j’ai découvert la supermoto, car le championnat de Suisse se déroulait en même temps que celui de scooter.»


Un niveau élevé
Depuis ses débuts en supermoto, une discipline qui mélange la route et le cross, le Glânois n’a cessé de progresser. Junior en 2010, il a conclu l’année au quatrième rang du classement général avant de se lancer en prestige, la catégorie reine. En 2011, il a terminé cette première expérience à la 11e place. «Le niveau helvétique est élevé. Le championnat est l’un des deux meilleurs d’Europe.» Pour pouvoir s’illustrer face à des pilotes expérimentés, à l’image de Philippe Dupasquier, multiple champion de Suisse, Lucien Reynaud ne ménage pas ses efforts. «Je m’accorde une pause entre novembre et décembre. Le reste de l’année, je m’entraîne pratiquement tous les jours. L’hiver, je privilégie le cross, à l’étranger. Je suis d’ailleurs parti plusieurs fois avec Grégory Wicht et Alain Schafer. Ils m’ont beaucoup aidé. J’effectue également beaucoup de spinning et de course. Ensuite, dès que le championnat commence, j’essaie de maintenir ma forme.»
Lucien Reynaud l’avoue, un investissement permanent est indispensable: «Entre les entraînements, l’entretien de la machine, les déplacements et la recherche de sponsors, je consacre au moins deux heures par jour à la supermoto.»
Dans sa quête de bons résultats, Lucien Reynaud doit se battre sur la piste. Mais la bataille financière pour assumer un budget de 80000 francs est un combat aussi acharné. «J’arrive à couvrir la moitié de cette somme. Mes parents m’aident également, tout comme certains sponsors. Mais il est clair que c’est difficile.»
D’excellents résultats favoriseraient la venue de nouveaux partenaires. Pour cette raison, mais surtout par ambition, le Glânois s’est engagé cette saison dans une équipe italienne. «Cela me permet de bénéficier d’une moto de qualité.» Autre nouveauté: il participera à quelques manches du championnat italien: «Je prendrai également le départ de plusieurs manches du championnat d’Europe.» L’automaticien a d’ailleurs déjà pris part à une épreuve continentale, en avril en Italie. Il s’est classé 13e et deux fois 17e. «J’ai connu quelques problèmes en qualifications qui m’ont forcé à partir du 30e rang.»
Avant de retrouver les meilleurs spécialistes européens, Lucien Reynaud va tenter de s’illustrer en championnat de Suisse. Malheureux lors de la première étape à Lignières en raison d’un embrayage défaillant – il a terminé 19e et 14e –, il compte bien se rattraper ce week-end à Bière. «Mon but est de me classer le plus souvent possible entre la 10e et la 7e place.»
Engagé dans un championnat réputé en Europe, Lucien Reynaud est encore en phase d’apprentissage. Dans une discipline où les meilleurs pilotes sont âgés de 30 à 35 ans, il a encore de belles années devant lui pour tenter d’atteindre son ultime objectif: rouler un jour en championnat du monde.

 

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Un sport complet
La supermoto – ou le supermotard, c’est pareil – est une discipline plutôt récente dans le paysage helvétique. En effet, ce n’est que dans les années 1990 que ce sport s’est développé en Suisse. Encore méconnue pour certains, la supermoto est un mélange de course sur route et sur terre: «En règle générale, un tracé comprend 70% de route, explique Lucien Reynaud. Mais cela peut varier d’une épreuve à l’autre.» Un savant mélange qu’il faut maîtriser: «C’est un sport très complet, car il faut être à l’aise dans tous les secteurs. Il faut avoir une maîtrise totale de sa moto.»
La plupart du temps, les courses se déroulent dans de grands espaces, sur des aérodromes ou des places d’armes. «Sur la route, nous pouvons atteindre des pointes de vitesse de 140 km/h», alors que, sur terre, les sauts n’ont rien à envier à son cousin le motocross. «Comme notre sport est plutôt jeune, il n’est pas vraiment connu du grand public, même si nous pouvons compter en moyenne sur 4000 spectateurs par week-end. Le championnat manque parfois de médiatisation. C’est dommage, car il vaut vraiment la peine. Le spectacle est toujours au rendez-vous.» vac

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