PAR DOMINIQUE MEYLAN

Les Transports publics fribourgeois (TPF) ont réalisé un bon exercice en 2011. Tant mieux, si l’on considère les projets et les investissements qui attendent l’entreprise ces prochaines années. Quelque 150 millions de francs seront nécessaires pour renouveler le parc de véhicules et développer l’information aux voyageurs. Pour la mise aux normes des gares et l’assainissement des passages à niveau, l’enveloppe est encore plus importante. Mais ces travaux seront pris en charge par la Confédération et le canton.
Pour le président du conseil d’administration Christian Castella, parvenir à augmenter la part de Fribourgeois qui utilisent les transports publics est une «obsession». Cette proportion s’élève à 17%, un pourcentage bien inférieur à celui d’autres cantons. «Nous avançons pas à pas, commente Christian Castella. Pour y arriver, nous avons besoin d’un réseau performant.» L’objectif serait de flirter avec les 20%, d’ici à cinq ans.

Ils rendront la monnaie
Le changement des automates est très attendu par la clientèle. «Oui, ils rendront la monnaie», assure Vincent Ducrot, directeur des TPF. Aux arrêts les plus importants, de nouveaux appareils, intelligents, donneront accès à l’ensemble de l’offre. Leur prix s’élève à environ 40000 francs, ce qui a incité la compagnie à privilégier des automates basiques pour le reste du réseau. Le changement devrait être achevé en 2013.
L’achat de billets par SMS est un succès. Ce serait même le second élément marquant de l’année 2011 avec la mise en service du RER, selon Christian Castella. Un quart des titres de transport est vendu de cette manière en ville de Fribourg. L’idée fait déjà des émules. L’objectif est d’étendre ce système à d’autres régions. Bulle fait partie des priorités, précise Vincent Ducrot. Actuellement, les multiples indicatifs de zones sont le principal écueil qui bloque la généralisation de ce système.
Le plus gros investissement des TPF, environ 130 millions de francs, concerne le renouvellement de la flotte des véhicules. Les appels d’offres vont être lancés ces prochaines semaines et les choix seront fixés en fin d’année. Cet achat comprend 92 autobus, 10 minibus, 4 rames Flirt et 6 rames pour la voie étroite. Les véhicules seront équipés de la dernière technologie. «Nous ferons un saut qualitatif», commente Vincent Ducrot. Un nouveau site internet, des annonces acoustiques et des écrans d’information viendront aussi améliorer le confort des voyageurs, d’ici à la fin 2013.

Les gares déplacées
Il faut encore 250 à 300 millions de francs pour terminer l’assainissement des passages à niveau et rendre les gares conformes à la Loi sur les handicapés. Même si l’investissement est assuré par les collectivités publiques, «c’est un chantier gigantesque pour les TPF», relève Vincent Ducrot. Quelque 32 haltes vont être assainies d’ici à 2024. Beaucoup de gares devront être déplacées.
Pour les 84 passages à niveau, une course contre-la-montre a commencé. Il ne reste plus que deux ans et demi pour achever ces travaux. Ce ne sont pas moins de 40 mises à l’enquête qui seront effectuées cette année. Vincent Ducrot reconnaît que les TPF ont pris du retard. «Nous sommes obligés de mettre les bouchées doubles.»
A plus long terme, c’est l’ensemble du système des transports qui va être repensé. Il s’agit d’une conséquence du RER, mais pas seulement. «Le système actuel, estime Vincent Ducrot, s’est construit sans concertation. Aujourd’hui, nous mettons les gens autour d’une table pour avancer dans cette redéfinition.» C’était le cas hier pour les préfets du Sud.