Deux pilotes, un même enthousiasme

| sam, 16. juin. 2012
C’est dimanche aux Marches que se retrouveront les meilleurs pilotes du pays. A Broc, deux pilotes régionaux tenteront de s’illustrer. Rencontre avec Normand Fahrni et Olivier Davet, deux amis à l’enthousiasme sans faille.

PAR VALENTIN CASTELLA


Pour l’un, il restera peut-être dans les annales. Pour l’autre, le Motocross de Broc version 2011 n’est fait que de brumeux souvenirs. Normand Fahrni et Olivier Davet reviennent ce week-end sur une plaine des Marches qui ne leur a pas procuré les mêmes émotions la saison derrière. Encore novice dans la catégorie open, Normand Fahrni (22 ans) avait étonné tout le monde en se classant 11e et 12e. De son côté, Olivier Davet (20 ans) avait terminé la journée à l’hôpital, victime d’une commotion après une chute.
Cette année, les deux régionaux en lice en championnat de Suisse ont bien l’intention de profiter de cette épreuve «à domicile» pour s’illustrer, eux qui ont commencé tous les deux le motocross à 5 ans, mais qui n’ont pas suivi la même courbe de progression. Avant de rouler en catégorie MX2, le pilote de Siviriez Olivier Davet s’est souvent illustré en juniors, se classant notamment troisième du championnat de Suisse. Aujour­d’hui, il compte également trois podiums en inter et autant de titres cantonaux. De son côté, Normand Fahrni a fait «de la balade» jusqu’à 13 ans, avant de s’y mettre sérieusement. Depuis, le Charmeysan s’est classé sixième du classement général juniors, avant de terminer vice-champion fribourgeois la saison dernière.


«Dans un autre monde»
Si les deux pilotes ne roulent plus dans la même catégorie, leur enthousiasme est identi-que lorsqu’ils débattent de leur sport: «L’adrénaline que l’on ressent derrière la grille de départ est un sentiment extraordinai­-re, explique le Glânois. C’est comme si on se retrouvait propulsés dans un autre monde.» Normand Fahrni complète: «Le motocross est une discipline exigeante, tant physiquement que mentalement. Si vous n’êtes pas prêt, une course peut se transformer en calvaire. Et, dans le cas contraire, c’est un réel plaisir de franchir la ligne. Vous êtes mort de fatigue, mais tellement heureux.»
Commotionné en juin 2011 à Broc, Olivier Davet dit ne pas ressentir la moindre appréhension à l’idée de revenir sur la plaine des Marches. Cet accident, comme tant d’autres, met en exergue la dangerosité de ce sport. «Je suis peut-être l’un des seuls pilotes à n’avoir pas de cicatrices, sourit Olivier Davet. Excepté ma commotion, je ne me suis jamais blessé. Savoir bien tomber est d’ailleurs l’une de mes qualités.»
Les pilotes doivent sans ces­se rouler avec cette notion de danger. Et la peur peut parfois faire irruption: «On s’est déjà tous fait de grosses frayeurs, décrit Normand Fahr­ni. On essaie alors de réfléchir davantage lors du prochain passage.» Son camarade complète: «Quand je me fais peur, je me tétanise pendant trente secondes. Tous les pilotes vont tellement au bout de leurs limites que, parfois, lors­que vous venez de ressentir cette montée d’adrénaline, vous ne savez plus vraiment ce que vous faites.»
Blessé cet hiver (péroné cassé), Normand Fahrni a manqué les premières épreuves de la saison. Il ne pourra donc pas miser sur un bon résultat au classement général. «Je vais essayer de prendre du plaisir et, pourquoi pas, tenter de faire quelques bonnes places.» De son côté, Olivier Davet vise le top 5 au général MX2 et espère monter quelques fois sur le podium. Seul souci: la concurrence. «Les pilotes étrangers sont maintenant plus nombreux, lance Normand Fahrni. Ce sont des pros employés par les marques. C’est donc difficile de se retrouver au même niveau.»
Le Charmeysan expose, là, un des problèmes que vivent les pilotes qui n’ont pas la possibilité ou l’envie de se consacrer totalement à leur sport: «J’ai préféré assurer une formation, lan­ce Olivier Davet. Car on ne peut pas vivre correctement du motocross, à moins de figurer parmi les cinq ou dix meilleurs du monde. Alors, lorsque l’on travaille à 100%, il est difficile de tenir les cadences des pros étrangers.»
Demain à Broc, ils tenteront tout de même de réaliser un coup d’éclat: «Ce parcours est, pour moi, le plus beau et le plus difficile, sourit Normand Fahrni. Il est tellement éprouvant que je suis toujours à la limite de basculer de fatigue à la fin d’une manche. J’ai bien réussi ici l’année dernière et j’espère encore réaliser un bon résultat. Je roulerai chez moi, j’ai tellement envie de bien faire.»

 

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Une belle complicité
S’ils ne roulent plus dans la même catégorie, Olivier Davet et Normand Fahrni se connaissent par cœur. Depuis de nombreuses années, les deux pilotes se côtoient pratiquement chaque week-end, sur et en dehors de la piste. Et leur complicité est évidente, même s’ils restent adversaires avant tout: «En course, personne n’a de copain, expose Olivier Davet. On roule pour soi. Mais, dès que la ligne d’arrivée est franchie, on redevient sympathiques.» Preuve de leur complicité: le geste chevaleresque de Normand Fahrni lors de la finale du championnat fribourgeois 2011. «Je devais marquer quelques points lors de la dernière manche pour être sacré champion, explique Olivier Davet. Mais je n’avais plus de moto en raison d’un problème mécanique. Normand pouvait alors gagner le titre. Mais il m’a prêté une moto et j’ai remporté le championnat.» Une belle image qui reflète bien la complicité des deux hommes: «En règle générale, l’ambiance est bonne entre les pilotes, analyse Normand Fahrni. Mais, comme partout, il existe quelques concurrents moins appréciés. D’ailleurs, avec les années, Olivier est devenu plus fair-play (rires).» «J’étais très nerveux auparavant, c’est vrai, sourit le Glânois. Mais j’ai changé, même si, parfois, je me grille encore en voulant attaquer trop rapidement un adversaire.» vac

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